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6 mars 2013

Entretien avec Kenichi Watanabe, réalisateur du documentaire "Le Monde après Fukushima"

“Dire qu’il n’y a pas de morts à Fukushima est un mensonge”, Kenichi Watanabe, documentariste.

ENTRETIEN

Deux ans après la catastrophe au Japon, nous avons rencontré Kenichi Watanabe, réalisateur du documentaire “Le Monde après Fukushima”, diffusé le mardi 5 mars 2013 sur Arte.

Propos recueillis par Sophie Bourdais

Documentariste et réalisateur d'origine japonaise, Kenichi Watanabe explore depuis 2009 l'histoire secrète du Japon d'après guerre dans de beaux films engagés et très documentés.

Après Le Japon, l'empereur et l'armée, et La Face cachée de Hiroshima (2011), où il revenait notamment sur les secrets et mensonges longtemps entretenus autour de l'irradiation des populations d'Hiroshima et Nagasaki, c'est fort logiquement qu'il s'est penché, dans Le Monde après Fukushima, sur les conséquences de la catastrophe qui a dévasté le Nord du Japon en mars 2011.

En tant que producteur, il prépare actuellement deux films, l'un sur le nucléaire français, Au nom de l'atome, pour France 3, l'autre sur une approche scientifique des effets de la radioactivité, Fukushima : laboratoire à ciel ouvert, pour France 5.

Dans La Face cachée de Hiroshima, vous établissiez d'emblée un lien entre l'explosion des deux bombes nucléaires à Hiroshima et Nagasaki et celle de la centrale nucléaire de Fukushima, dont les conséquences sont au centre duMonde après Fukushima. Jusqu'à quel point ces deux films sont-ils liés ?

La centrale de Fukushima a explosé alors que je préparais mon documentaire La Face cachée de Hiroshima. Je voulais traiter de l'effet des radiations sur le corps humain pendant et après la fabrication de la bombe, et le tournage à Hiroshima devait commencer le 15 mars 2011. J'ai débarqué au Japon le 10 mars. Le 11 mars, la terre tremblait ! J'ai annulé le tournage, et j'ai vécu une semaine sur place, à Tokyo, au moment du séisme, du tsunami et de l'explosion de la centrale, les journées les plus noires, les plus graves, étant le 14 et le 15 mars.

“Il ne suffit pas d’un film pour en terminer avec Fukushima”

Les plus noires… que voulez-vous dire ?

Je parle des dysfonctionnement et du désordre qui ont atteint tous les centres de pouvoir. Le séisme est survenu un vendredi après-midi, les gens allaient partir en week-end. Samedi et dimanche, on recevait d'un côté les images diffusées par les grands médias, et, de l'autre côté, des informations complètement contradictoires arrivaient par Internet. On était complètement perturbés.

Il a fallu attendre lundi 14 mars pour obtenir une sorte de position officielle sur ce qui se passait. Ce jour-là, tous les transports publics étaient bloqués, les trains s'étaient arrêtés, les supermarchés n'étaient pas approvisionnés, et on ne pouvait pas accéder à Tokyo. C'était bizarre, parce que, selon les médias, les choses commençaient à s'arranger. Tout était bloqué, on se sentait contrôlé, mais par qui et pourquoi ? C'était la journée du doute, la journée noire du 14 mars, et tout le monde ressentait cette ambiance.

A 11 heures du matin, le deuxième réacteur de la centrale a explosé. J'avais rendez-vous à la NHK [la télévision publique japonaise, ndlr] à midi pour discuter du contenu du film sur Hiroshima, et là-bas non plus, personne ne pouvait me dire ce qui se passait. Maintenant on sait que ce n'était pas juste un ressenti, que cela s'est vraiment produit : le désastre administratif, la confusion, l'absence de l'Etat, sa quasi faillite.

L'idée originale du Monde après Fukushima, en accord avec Arte, c'était de témoigner de ces moments-là, avec une réflexion très subjective sur la civilisation, l'Etat moderne, le système industriel et nucléaire. J'ai essayé de rassembler des archives, et j'ai finalement renoncé, parce qu'on en a diffusé tellement, toujours les mêmes… Les utiliser pour parler de ce jour-là, c'est d'une portée limitée, et ça contribue à tout généraliser.

D'autre part, et c'est le plus important, quand j'ai fait les repérages, j'ai réalisé que les voix des témoins, des victimes, étaient beaucoup plus fortes que ma subjectivité personnelle. C'était elles qu'il fallait écouter. J'ai donc changé l'orientation du film, mais de toute façon, il ne suffit pas d'un film pour en terminer avec Fukushima, il reste une quantité d'angles à explorer. Depuis le 11 mars, je ne peux plus vivre sans penser à Fukushima !

Vous voulez dire qu'en tant que réalisateur, vous ne pouvez plus travailler sur un autre sujet ?

Oui. Même si je voulais moi-même sortir du nucléaire, faire autre chose, je ne peux pas, je me sens presque contraint de continuer. Fukushima, ce n'est pas théorique, c'est une question qui embrasse la totalité de notre civilisation, il faut trouver comment changer de point de vue sur ce qui fonde notre culture et notre civilisation. Ce film, c'est un point de départ, j'ai voulu y parler de la prise de conscience des victimes, nécessaire pour qu'elles puissent reprendre leur vie. Mais pour moi, le vrai travail commence.

Vous voyez cela comme un devoir moral ?

Oui. Un devoir éthique. Comment exprimer cela vis-à-vis des Français ? L'association Sortir du nucléaire m'a proposé une projection-débat. Sur quoi dois-je mettre l'accent ? « Sortir du nucléaire », si ça reste un slogan politique, ça ne marchera pas. Oui, il faut dénoncer le monde nucléaire, mais en même temps, il faut reconnaître tout ce que l'atome a apporté à notre civilisation, à nos vies. Par exemple, l'ordinateur s'est développé parce que les chercheurs et les fabricants du nucléaire avaient besoin de beaucoup de mathématiques, de calculateurs puissants…



Vous donnez notamment la parole à un poète, Ryôichi Wagô…

Ryôichi Wagô a commencé à twitter le 16 mars, cinq jours après la catastrophe, pour exprimer ses sentiments. De plus en plus de gens se sont mis à le suivre et à sympathiser. Ils sont aujourd'hui vingt-cinq mille, et plusieurs livres rassemblant ses tweets ont été édités. J'ai commencé à twitter juste pour accéder à ses poèmes. Je trouve cette expression littéraire, poétique, très importante, parce que le monde de Fukushima peut se résumer en un seul mot : absurdité.

Il y a tellement de mensonges autour de Fukushima, c'est presque surréaliste ! Face à cela, on peut montrer de la colère. Mais la colère est fatigante, on doit pouvoir la transformer en autre chose. Pour Ryôichi Wagô, cette transformation passe par l'expression poétique, qui me semble indispensable dans la prise de conscience dont nous avons besoin pour redémarrer. J'aurais voulu terminer le film avec lui, mais ça ne fonctionnait pas. Alors je termine sur les cerisiers.

Ce plan sur les cerisiers en fleur est magnifique, et il y a beaucoup d'autres plans dans votre film qui s'attardent longuement sur la nature, sur la beauté de la région de Fukushima…

La destruction nucléaire, c'est d'abord la destruction de la nature et de l'alimentation, qui sont à la base de la culture. C'est cela, la vraie tragédie, et pour qu'on la ressente, l'image de la nature doit être magnifique. On a donc consacré beaucoup de temps à la lumière, à la façon dont on filmait ces séquences-là, justement parce que sous la surface magnifique, tout est détruit…



Quand je montre les pêcheurs peser leurs poissons contaminés par les radiations pour se faire indemniser par Tepco, puis les rejeter à la mer, j'espère que l'on ressentira tout ce qu'il y a de cruel là-dedans. C'est aussi pour cela que j'ai voulu réduire les explications narratives, et laisser au spectateur le temps de la réflexion. Sur ce point, le commentaire écrit par l'écrivain Michaël Ferrier compte beaucoup.

Lui-même était sur place pendant la catastrophe, il est parti aider les gens, lui aussi a partagé ce moment noir des 14-15 mars où nous nous sommes perdus, où nous ne savions plus ce qu'était l'Etat. On a décidé très tôt de lui demander d'écrire le commentaire, et il lui apporte beaucoup, il amène une sorte de « politique poétique ». La politique, c'est très important, mais la dimension poétique, c'est ce qui manque dans le mouvement anti-nucléaire. Il faut élargir le front. Les philosophes doivent parler, les écrivains aussi, les musiciens et les peintres doivent créer, autour de cette même interrogation sur la civilisation.

Vous avez utilisé très peu d'archives, mais on voit tout de même, vers le début du film, des images du tsunami qui sont d'une violence impressionnante…

Il y a une autre image très forte, que je voulais absolument, et que je n'ai pas eue. C'est celle qu'a filmé le patron de l'hôtel. Quand il a vu la vague arriver au loin, il a évacué les clients, et il est resté tout seul au cinquième étage, avec une caméra. Il a filmé la vague pendant qu'elle ravageait toutes les maisons. J'ai argumenté pendant presque deux heures pour avoir cette image, en vain.

Il a installé un écran devant la fenêtre où il se trouvait au moment du tsunami, et les visiteurs doivent venir voir ces images sur place, à l'endroit où il a filmé, et seulement dans ce cadre-là. Pas ailleurs, et surtout pas dans les médias. J'ai demandé pourquoi c'était tellement nécessaire, je crois que c'est parce qu'il a été tellement choqué, personne n'avait jamais vu ça, cette vague qui arrive et qui emporte les maisons…



Vous avez passé beaucoup de temps dans la région de Fukushima ?

J'y suis allé trois fois. La première en repérage, deux semaines à l'hiver 2012, où j'ai fait le voyage seul, dans une voiture de location. Ça m'a permis de découvrir toute la côte, de rencontrer des associations de pêcheurs, les gens des collectivités locales, des personnes comme Madame Sato. Toute la côte est ravagée, les gens sont évacués et vivent dans des maisons provisoires. Ça fait bientôt deux ans, et la situation ne change pas, parce tout est bloqué par les déchets radioactifs, dont on ne sait pas comment se débarrasser.

J'y suis retourné en avril et en juillet 2012 avec un chef opérateur et un preneur de son. Oui, on a travaillé en zone contaminée. Je ne peux pas dire que je m'en fiche, mais avec mon âge, et puis, face aux gens de Fukushima, on peut pas porter le dosimètre comme ça ! Eux sont là en permanence, comment puis-je m'inquiéter de ma santé ?



Parmi ceux qui ont accepté de vous parler, on entend beaucoup de femmes…
Oui. Peut-être parce que, comme le dit le médecin Michel Fernex dans le film, ce sont les femmes qui sentent la menace, le danger, vis-à-vis des enfants. Je crois qu'elles sont plus politiques que les hommes, elles ont une conscience très forte de ce qui se passe. Comme cette femme qui a demandé à ses filles de ne pas avoir d'enfants. Il faut du courage pour dire ça devant la caméra. Mais les femmes de Fukushima sont d'accord avec ce qu'elle dit.

Dans le film, le sociologue Ulrich Beck pose bien le problème : la plupart des victimes de Fukushima sont des victimes potentielles, c'est-à-dire que toutes les pathologies liées aux radiations ne se sont pas encore développées, et qu'une partie de ceux qui vont en souffrir ne sont pas encore nés. Et l'on a pu entendre des hommes politiques, notamment français, affirmer que les seuls morts, à Fukushima, l'étaient à cause du séisme et du tsunami…

Dire qu'il n'y a pas de morts est un mensonge. A ma connaissance, il y a déjà une dizaine de morts parmi les gens qui travaillaient à la centrale. La semaine dernière, on a appris que trois enfants avaient été opérés d'un cancer de la thyroïde, et que sept enfants allaient sans doute l'être aussi. Cela fait dix enfants atteints d'un cancer de la thyroïde en à peine deux ans, dix enfants sur 38 000 examinés, dans un pays où l'on dénombre normalement un ou deux cas sur un million.

Le pire, c'est que les médecins ont nié tout lien avec les radiations. Leur argument : selon les recherches faites autour de Tchernobyl, les cancers de la thyroïde chez l'enfant n'y sont apparus qu'au bout de 4 ans. A Fukushima, comme ça ne fait que deux ans, les enfants ne peuvent pas être malades à cause des radiations. C'est le discours officiel, celui du chef des médecins, Shin'ichi Suzuki.

En réalité, on sait aujourd'hui qu'en Ukraine, six mois après Tchernobyl, il y avait déjà une vingtaine de cancers de la thyroïde chez l'enfant, qu'il y en avait une trentaine un an après, à peu près la même chose la troisième année, et ça a doublé la quatrième année. Donc on nous ment ! Comme le dit l'écrivainKenzaburô Oé dans le film, on est complètement dans l'ère du mépris !

Et personne ne réagit ?

Les médias continuent de dysfonctionner. Il y a plein d'absurdités de ce genre, et les médias n'en parlent pas.



Vous obtenez pourtant, dans votre film, le témoignage d'un journaliste de Tokyo Broadcasting System, qui reconnaît la part de responsabilité des médias dans la gestion désastreuse de la catastrophe…

L'homme qui témoigne est responsable de l'information, c'était important de trouver quelqu'un comme lui, qui ait une réelle prise de conscience, qui reconnaisse que les médias font partie de la nucléocratie. C'est le minimum. Faire un film sur les dysfonctionnements des médias, c'est le travail des Japonais qui vivent là-bas. Il faut attendre qu'ils le fassent eux-mêmes.

Avez-vous cherché à rencontrer des responsables de Tepco ?

Non, je n'avais pas besoin d'eux. En revanche, j'avais besoin de Naoto Kan. C'était le Premier ministre en mars 2011. Quand il dit « on n'a pas écarté la possibilité d'évacuer plus de trente millions de personnes » [de la région de Tokyo, ndlr], il faudrait approfondir tout de suite. Mais dans ce cas, ce serait pour un autre film, une vraie enquête sur qui s'est passé entre le 11 et le 15 mars, avec le témoignage de Naoto Kan, celui du président de Tepco, celui du chef de la centrale de Fukushima, qui est gravement malade à cause des radiations.

Tous ces gens-là doivent parler, dire la vérité. Mais pour obtenir le témoignage de Naoto Kan, je lui avais présenté ce projet comme une sorte de traversée de la catastrophe, qui bascule vers une prise de conscience sur notre civilisation. Là-dessus, il pouvait être d'accord. Si j'avais demandé une interview sur ce qui s'est vraiment passé le 11 mars, il aurait fermé la porte, comme ces victimes qui ferment la porte en face des journalistes. Cette fois j'ai construit une relation de confiance, la prochaine fois on pourra s'attaquer à la vérité. Il faut le faire, je cherche comment, je ne sais pas quand ce sera possible…

Comment pouvez-vous espérer qu'on vous dise la vérité après tant de mensonges ?

Il y a quand même un basculement, même du côté des scientifiques et des partisans du nucléaire. C'est à cause de ce basculement que les cinquante-quatre réacteurs se sont arrêtés, qu'il n'y en a plus que deux qui fonctionnent.

Mais le Parti libéral-démocrate a gagné les dernières élections, en décembre 2012, avec des positions ouvertement pronucléaires !

Oui. C'est pour cela que je dis qu'on ne peut pas s'arrêter aux slogans politiques. En même temps, quand on fait une enquête d'opinion, 70% des Japonais disent non au nucléaire. Donc il y a la politique d'un côté, la morale et l'éthique de l'autre côté, et c'est ce côté-là qu'il faut stimuler. La politique est en retard sur la réalité depuis trente ans, au Japon, en France, partout !




Certains Japonais, comme l'écrivain Hideo Furukawa cet été sur France Culture, relativisent pourtant l'idée d'une prise de conscience de la société japonaise en disant que les manifestations, que vous montrez dans le film, sont une importation occidentale, et qu'elles ne changeront rien…
Notre génération issue de la deuxième guerre mondiale a participé, dans les années 60-70, à d'énormes manifestations, des révoltes sociales qui ne ressemblaient pas du tout à celle-là. Pour la vieille génération, c'est vrai que c'est un peu curieux, cette manière de manifester : tous les vendredis soirs, depuis le premier anniversaire de la catastrophe de Fukushima, des gens se réunissent devant la résidence du Premier ministre. Ce sont les travailleurs précaires, les « freeters », qui sont à l'origine de cela, ils ont commencé vers 2004-2005 une sorte de mouvement social, et ils ont continué vers l'anti-nucléaire.

A un moment on a parlé de « révolution hortensia ». Il y a eu jusqu'à 200 000 personnes, ils sont un peu moins cette année, mais ils continuent, ils ont un but, c'est un mouvement social durable. Ça se passe au même endroit, avec les mêmes personnes, sans personnalités politiques ni syndicats. Ils veulent essayer de sortir de l'ancien régime, jusque dans les formes de la manifestation. Donc ils font des compromis avec la police, ils restent sur le trottoir si elle ne veut pas qu'ils occupent la rue.

A ce point-là d'obéissance, pour les militants de notre génération, ça donne l'idée que ça va finir très vite, que c'est un jeu puéril, qu'on peut s'en moquer… Mais non, on ne peut pas s'en moquer comme ça ! Ce qui est important, c'est que ce soit durable. Tous les vendredis soirs, de nouvelles personnes arrivent. C'est un mouvement ouvert, ils n'utilisent pas ou peu de tracts, plutôt Twitter et Facebook. Je les soutiens. C'est un endroit où on peut s'exprimer socialement, politiquement, et sur la durée.

Mais n'y a-t-il pas un risque de fracture dans la société japonaise entre ceux qui restent conscients et ceux qui voudraient oublier ?

Jusqu'à Tokyo, c'est vrai, les gens se sentent concernés. Plus loin vers l'ouest, vers Osaka, Kyushu, Okinawa, on peut avoir l'impression que c'est un autre pays. Plus on est éloigné de Fukushima, plus il y a cette tendance-là. Et c'est justement pour ça qu'il ne faut pas s'arrêter au champ politique, qu'on a besoin d'autres expressions, d'un élargissement du front. Le cinéma, l'audiovisuel, sont des outils très puissants, et puis évidemment la littérature, les beaux-arts… Pour ces modes d'expression-là, évidemment, il faut du temps, mais ça va venir, j'en suis sûr.

Dans le film, l'ex-préfet de Fukushima dit que si rien n'est entrepris, la centrale, quotidiennement sujette à des tremblements de terre, risque de mettre Tokyo en péril. Je pense que tant que le problème de la centrale n'est pas résolu (et cela va prendre au moins trente à quarante ans), tant que nous avons conscience de la menace qu'elle fait peser sur nous, tant que nous ne pouvons pas fermer les yeux, le Japon est moralement en bonne santé. En ce qui me concerne, tant que Fukushima est là, je ne peux plus vivre sans y penser, et c'est une source de morale pour décider comment vivre autrement.

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