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Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

16 août 2013

Problèmes de santé causés par la technologie sans fil dans les écoles


Pour les parents soucieux de leurs enfants et les enseignants exposés à la technologie sans fil dans les écoles, ces informations sur les questions de santé sont excellentes (source : Wi-Fi in Schools, Royaume-Uni). (A noter : La plupart des liens Internet et des références sont en anglais. «ScientificResearch » se réfère à la section sur la recherche scientifique du site.)


Questions de santé dans les écoles 

Les écoles subissent des pressions 

Les écoles se trouvent dans une position difficile car elles subissent des pressions pour intégrer davantage les technologies de la communication et de l’information dans leur programme d’études. On les encourage à considérer le Wi-Fi car il s’agît d’une installation facile et peu coûteuse. L’idée que les enfants et le personnel puissent utiliser les ordinateurs à tout moment et n’importe où dans l'école est intéressante. Mais seulement si l’on peut garantir la sécurité de cette technologie. Les écoles doivent peser les risques encourus des technologies sans fil démontrés par les études scientifiques, les appels à l’action de la part de l’Agence européenne pour l’Environnement, la Commission internationale pour la sécurité électromagnétique, le Rapport Bioinitiative, et autres, et répondre aux préoccupations des parents et du personnel. Est-ce que les avantages éducatifs des ordinateurs sans fil par rapport à ceux qui sont câblés valent bien les effets potentiels sur la santé et le développement ? 

Les écoles devraient être des lieux sûrs pour les enfants et les jeunes, ainsi que pour les enseignants et le personnel. 

Les enfants courent un plus grand risque 

Les enfants absorbent davantage de radiation électromagnétique que les adultes. Le « Stewart Report » (2000) déclare que les enfants absorbent plus d’énergie par kilogramme de poids corporel d’un champ électromagnétique externe que les adultes. Un enfant de 5 ans absorbera environ 60% de plus qu’un adulte (Stewart Report, 2000). Les expériences ont montré que les enfants (moins de 8 ans) absorbent les micro-ondes dans les tissus cérébraux périphériques jusqu’au double d’un adulte (Wiart et al., 2008). Les expositions de la moelle osseuse peuvent être jusqu’au dix fois plus importantes chez les enfants que chez les adultes (Christ et al., 2010). Les crânes des enfants sont plus fragiles et leurs cerveaux plus conducteurs. Les enfants sont en plein développement et sont plus sensibles à l’exposition de la radiation tout au long de leur vie que toutes les générations précédentes.

Questions immédiates de santé dans les écoles

Epilepsie
Les enfants qui sont atteints d’épilepsie ou qui ont déjà eu des crises occasionnelles d’épilepsie ne devraient pas être exposés au sans fil dans les écoles. Des études sur animaux ont montré une augmentation de l’incidence des crises d’épilepsie chez les individus sensibles, exposés aux micro-ondes à faible puissance (Lopez-Martin et al., 2006). L’exposition aux téléphones mobiles produit des modifications différentes des tracés de l’EEG (électroencéphalogramme) chez les humains atteints d’épilepsie par rapport aux individus en bonne santé (Maby et al., 2006). Il faut davantage de recherches pour examiner si la radiation de la technologie sans fil augmente l’incidence des crises chez les enfants atteints d’epilepsie ou le nombre des enfants qui présentent des crises épileptiques. (Voir plus de détails dans 'Scientific Research'.)

Fertilité masculine 
Le personnel de sexe masculin pourra préférer de ne pas se trouver dans un environnement sans fil, cause de la diminution de la fertilité masculine. L’exposition du sperme humain à un ordinateur portable sans fil ou à un téléphone mobile diminue la motilité des spermatozoïdes (Avendano et al, 2010; Wdowiak et al., 2007; Erogul et al., 2006; Agarwal et al., 2008; Agarwal et al., 2008b; Fejes et al., 2005). Les téléphones mobiles diminuent la viabilité du sperme et en outre provoquent une augmentation du pourcentage despermatozoïdes présentant une morphologie anormale. En mode veille, les téléphones mobiles diminuent significativement la motilité et le nombre de spermatozoïdes (chez les lapins ; Salama et al., 2008). Il est démontré que la radiation des ordinateurs portables sans fil et des téléphones mobiles endommage l’ADN du sperme humain (Avendano et al, 2010; De Iuliis et al., 2009) et l’ADN du sperme des souris (Aitkenet al., 2005). Il est probable que les hommes travaillant avec les technologies sans fil aient une fertilité réduite. Voir plus d’exemples et de détails dans 'Scientific Research'.)

Grossesse
Certaines enseignantes ou élèves enceintes pensent que les risques de l’exposition du foetus aux environnements sans fil existent. Par exemple, on signale une augmentation de l’incidence des problèmes comportementaux chez les enfants dont les mères utilisaient les téléphones mobiles pendant la grossesse (Divan et al., 2008; Divan et al., 2010). Chez les rats, une radiation à faible puissance, similaire à celle émise par les téléphones mobiles, modifie l’expression des gènes en début de la gestation (Pyrpasopoulou et al., 2004). Il est probable que les modifications de l’expression des gènes, et des protéines, ou d' expositions accrues, puissent affecter le développement foetal ou embryonnaire. En effet, chez les rats, l’exposition pendant une heure par jour à un téléphone mobile durant toute la grossesse modifie le développement (chez la progéniture) de la région du cerveau impliquée dans l’apprentissage et la mémoire (Odaci et al., 2008). L’exposition des rats à un téléphone mobile pendant la grossesse peut diminuer le nombre de follicules (y compris les ovules) dans les ovaires de la progéniture féminine (Gul et al., 2009). (Voir plus d’exemples et de détails dans 'Scientific Research'.)

Electrohypersensibilité
Les écoles utilisant les technologies sans fil doivent s'organiser pour protéger les élèves, le personnel et les enseignants électrohypersensibles. (EHS, estimé de 1,5 à 9% de la population). L’EHS est un terme utilisé pour des symptômes divers que l’on croit liés à l’exposition aux champs électromagnétiques. En Suède, l’EHS est reconnue comme une déficience fonctionnelle. L’OMS admet que « l’EHS est un problème véritable et parfois invalidant pour les gens affectés ». Toutefois, il y a une controverse sur la cause directe par les champs électromagnétiques (CEM). Les gens affectés sont convaincus que c’est vrai, mais beaucoup d’études spécifiques à court terme n’ont pas été en mesure de démontrer une relation de cause à effet entre l’exposition aux CEM et la formation des symptômes (WHO, 2006).
D’autres études montrent les modifications physiologiques de personnes EHS, par exemple, l’augmentation du nombre de mastocytes cutanés (Johansson, 2006) et de l’excitabilité du cortex du cerveau (Landgrebe et al., 2007). Havas et al. (2010) ont trouvé des cas d’arythmie cardiaque (battements de cœur irréguliers) chez des individus exposés à un téléphone sans fil DECT ou à un routeur Wi-Fi, et testés en aveugle (les sujets ne savaient pas lorsque ces appareils étaient mis en route ou éteints). Si les écoles étaient conscientes de l’EHS et contrôlaient les effets indésirables possibles des technologies sans fil, elles auraient l’occasion d’y remédier en assurant un environnement sain. Les symptômes comprennent : maux de tête, fatigue, stress, troubles du sommeil, symptômes cutanés comme picotements, sensations de brûlures et éruptions, douleurs musculaires et autres troubles de santé (OMS, 2006). Certaines personnes décrivent aussi des palpitations cardiaques, troubles digestifs, vertiges, eczéma ou la rosacée (OMS, 2006). 

Les courants électriques du cerveau 
Les champs électromagnétiques émis par les téléphones mobiles ou d’autres technologies à micro-ondes, peuvent modifier les courants électriques du cerveau. Les cellules concernées, la vitesse et la synchronisation de ces impulsions sont au centre de la fonction et du développement cérébral. De nombreuses études ont démontré les modifications du courant électrique du cerveau utilisant les tracés EEG quand le cerveau est exposé aux micro-ondes (p.ex. modifications des fréquences du courant électrique (spectre en puissance) particulièrement aux fréquences alpha, ou le couplage fonctionnel des côtés du cerveau (hémisphères), Lai, 2007; Vecchio et al., 2007 - humain; Huber et al., 2003 - humain, puissance faible). Souvent les réponses dépendent de la complexité des tâches effectués par les sujets (Lai, 2007). Ces modifications marquées ne démontrent pas de maladie ou des effets sanitaires indésirables, mais elles montrent les modifications du fonctionnement cérébral. De tels effets chez les enfants et les ados, dont les cerveaux sont en train de développer, indiquent clairement le besoin de précaution car le développement cérébral est modifié par les rythmes des courants électriques du cerveau. Les effets à long terme de ces modifications ne sont pas encore connus. Il est probable que les nombreuses modifications dans le fonctionnement cérébral produiront avec le temps des effets indésirables chez certaines personnes ou un développement cérébral anormal. 


Puberté 
On a associé l’utilisation prolongée du téléphone mobile (plus de 25 min. par jour pendant 2 semaines) à une diminution de concentration de l’hormone mélatonine chez les adultes (Burch et al., 2002). Un des rôles de la mélatonine chez les vertébrés est la régulation du début de la puberté. Chez les humains, les concentrations de mélatonine sont liées à la maturation sexuelle, avec diminutions significatives des concentrations au début de la puberté (Murcia et al., 2002). Cependant, il n’est pas certain que la mélatonine fasse partie du déclencheur chez les humains et que les modifications fassent partie du développement corporel pendant la puberté (Macchi et Bruce, 2004). En cas depuberté précoce ( chez les filles âgées de moins de 8 ans et chez les garçons de moins de 9 ans), les concentrations de mélatonine sont beaucoup plus faibles que chez les enfants du même âge non pubères, et que ceux en puberté mais plus âgés. Waldhauser et al., 1981). En cas de puberté tardive, les concentrations de mélatonine restent élevées mais diminuent suite à un traitement réussi (Arendt et al., 1989).

Les études ne se sont pas encore penchées sur le lien possible entre l’exposition prolongée aux technologies sans fil et le début de la puberté chez les enfants. On le mentionne ici car la présence des technologies sans fil dans toutes les écoles primaires et élémentaires est préoccupante si elle peut affecter les concentrations de l’hormone mélatonine et ainsi modifier l'âge de la puberté chez certains enfants. Des études devraient être effectuées pour contrôler si le développement et la maturation de l’enfant ne sont pas affectés par l’exposition excessive au Wi-Fi et technologies similaires. Voir Scientific Research.

Capacité cognitive
Certaines études ont montré une diminution de la capacité cognitive (fonctions telles que la mémoire, l’attention et la décision) suite à une exposition aux champs électromagnétiques des téléphones mobiles (surtout une exposition chronique : p.ex. Maieret al., 2004 - humain; Nittby et al., 2008 – jeunes rats , puissance très faible, exposition 2h/semaine pendant 55 semaines.) D’autres études n'ont relevé aucun effet. Des études pointues ont même trouvé des améliorations de la cognition (Lai, 2007). Il est nécessaire de poser la question : est-il désirable qu'une technologie pouvant avoir un effet nocif sur la capacité cognitive, soit utilisée pour assister l’éducation. Voir plus de détails dans 'Scientific Research'.

Effets indésirables des médicaments
Certains élèves, enseignants ou membres du personnel qui prennent des médicaments, pourraient connaître des effets indésirables du système nerveux central (effets de leurs médicaments sur le cerveau ou la moelle épinière) dûs à une augmentation de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique.

Les écoles utilisant les technologies sans fil doivent adopter des politiques qui s’appliquent aux questions potentielles de la santé. Surtout lorsqu’il s’agît de préoccupations sanitaires immédiates (potentielles), ou de parents qui ne désirent pas que leurs enfants utilisent les technologies sans fil, les écoles devraient fournir des installations avec fil, (sans Wi-Fi), pour que les élèves puissent participer pleinement aux programmes d’enseignement. Puisque les préoccupations sont fondées, il est raisonnable que les élèves et le personnel demandent des installations câblées.

Questions sur la santé à long terme dans les écoles

A long terme, il est plus difficile d’établir une seule cause aux problèmes de santé. Davantage d’études à long terme sont nécessaires pour examiner le lien possible entre l’utilisation des technologies sans fil et la maladie. Cependant, la possibilité des dommages à long terme est réelle et il serait donc justifié d’appliquer le principe de précaution jusqu’à l'obtention de plus d’informations. La recherche scientifique suggère que les effets à long terme peuvent entrâiner la mort des cellules du cerveau, provoquant ainsi la déficience cognitive ou la démence, dysfonctionnement immunitaire, dommages à l’ADN, cancers, modification du développement cérébral normal, troubles comportementaux, modifications cardiovasculaires et modifications de concentration des hormones (Bio-initiative Report, 2007; voir aussi Scientific Research


Puisqu’on a associé le téléphone sans fil DECT à un risque accru de tumeurs malines cérébrales suite à une utilisation sur 10 ans, (voir Scientific Research, Cancer section), les secrétaires dans les écoles et ceux qui utilisent ces téléphones pour leur travail, devraient être informés des risques et avoir le choix d’utiliser un téléphone filaire. De même, les enfants ne devraient pas utiliser les téléphones mobiles ou sans fil à l’école, ou y être exposés, conformément à la recommandation du Département sanitaire du Royaume-Uni (2006) et de gouvernements étrangers (voir International Concerns). Les tumeurs cérébrales sont maintenant la première cause de mortalité par cancer chez les personnes de moins de 40 ans (Braintumourresearch.org). Kevin O’Neill, neurochirurgien consultant à l’Imperial College, Londres, a dit : «Les tumeurs cérébrales sont en train d’augmenter d'environ 2% par an. Cependant dans mon unité, nous avons vu le double de cas l’année passée » (2009).

Traduit de l'anglais par Meris Michaels et Méline Blanc

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