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15 janv. 2014

Nouvelles de Genève : Il mise sur une puce pour nous protéger des ondes

Jacques Surbeck (2ème à gauche) au Salon international des
Inventions de Genève, 2011
Il mise sur une puce pour nous protéger des ondes
 par Richard Etienne, Tribune de Genève, 13 janvier 2014

A 84 ans, Jacques Surbeck est convaincu que son invention trouvera enfin le succès commercial qu’elle mérite

Des puces autocollantes pour se protéger de la nocivité des ondes émises par les téléphones portables.  Voici ce que propose depuis 2011 l’entreprise genevois SEIC SA.  Ses ventes ont longtemps stagné mais depuis peu elles sont en forte hausse.  « Nous en avons écoulé des milliers ces derniers mois », affirme Jacques Surbeck, fondateur de la société.

Les pastilles de couleur verte sont proposées dans certaines pharmacies et sur Internet.  La PME en exporte toujours plus vers la France, l’Allemagne, dans les pays du Golfe et outre-Atlantique.  Près de 20'000 puces, dites EMF-BioShield, se sont écoulées depuis 2011, quand elles ont été commercialisées pour la première fois.  Ce chiffre pourrait augmenter en 2014 : « Des contrats importants dans la Communauté européenne, aux Etats-Unis et dans des pays arabes sont actuellement négociés », se réjouit Jacques Surbeck.  Les études qui mettent en garde contre l’exposition aux champs magnétiques commencent en outre à faire couler l’encre.  « Autrefois, les rayons X ont tué beaucoup de radiologues, qui sont désormais protégés par un tablier de plomb.  Les gens commencent à comprendre que la scénario se répète aujourd’hui avec d’autres ondes », lance Jacques Surbeck.


L’Institut parisien Pierre et Marie Curie a montré que les rayons fragmentés des natels polarisent les globules rouges du sang qui, du coup, s’agglutinent entre eux, ce qui accroit les risques d’infarctus, d’AVC et de thromboses.  D’autres travaux ont abouti à des conclusions similaires.  De leur côté, des assureurs ont décidé de ne pas couvrir les dommages causés par les champs électromagnétiques dans l’enceinte du travail, alors que les plaintes des personnes « électrosensibles » (souffrant de symptômes causés, selon elles, par des champs électromagnétiques) se multiplient.  L’Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer admettent que ces ondes puissent être cancérigènes.  En France, une proposition de loi sera discutée au Parlement à la fin du mois et une zone abritée est envisagée dans les Alpes.

Rien de tel en Suisse, où l’Office fédéral de la santé publique ne reconnaît pas de tels risques.  Certains observateurs, dont des scientifiques et des industriels, soulignent d’ailleurs le manque de preuves dans ce domaine et crient à l’arnaque quand on leur parle d’une telle solution.  Sur Internet, les appareils censés protéger contre de tels dangers foisonnent.  La plupart sont des leurres.  Certains seraient même dangereux.

L’efficacité des pastilles de Jacques Surbeck, ainsi que celles des boules de résonance et sphères protégeant des ondes wi-fi et des écrans, qu’il vend également, est, elle, certifiée par de nombreux labels.  L’Institut Curie a validé en octobre dernier l’efficacité de ses puces.  Ces dernières sont en plus estampillées ISO 9001-2008, une norme internationale.  En 2011, elles ont valu à leur inventeur la médaille d’or du Salon international des inventions de Genève, dont le jury est exclusivement composé de scientifiques.  Le Genevois a reçu la même année un prix similaire du Kuwait Science Club, au Koweït.

Comment ça marche ?  La puce fait office de résonateur et relinéarise les rayons fragmentés des appareils portables.  « Une fois relinéarisées, les ondes ne sont plus nocives.  C’est leur fragmentation, et non leur puissance, qui les rendent nocives », selon Jacques Surbeck.

« Si les ventes n’ont pas encore explosé, c’est parce que les gens vivent dans l’ignorance et ne cherchent pas à se protéger », selon Jean-Luc Vincent, président du Salon des inventions de Genève.  Son téléphone, comme ceux des pharmaciens contactés par la Tribune, est muni d’une pastille verte.

Ces puces sont construites par des sous-traitants en France et emballées par des personnes handicapées au sein des établissements publics pour l’intégration (EPI) à la Pallanterie, où Jacques Surbeck envisage de prochainement faire construire tous ses produits.  « Si les contrats aux Etats-Unis et dans les pays arabes sont signés, on peut envisager la création d’une trentaine de postes supplémentaires dans les EPI », conclut-il.

Plus de 40 ans d’efforts

« Un scientifique non conventionnel. » Ainsi se décrit Jacques Surbeck, 84 ans, barbe et cheveux blancs.  Le fondateur genevois de la société SEIC, dont le grand-oncle Corneille Heymans s’est vu décerner le Prix Nobel de médecine en 1938, a étudié l’électrochimie à Grenoble avant de se rendre au Zaïre, où il s’est lancé dans le commerce d’exportation de plantes médicinales depuis Kinshasa, dit-il.  « Mais en 1966, quand le président Mobutu a nationalisé mon entreprise, j’ai dû fuir. »  Jacques Surbeck, qui garde de cette époque des notions de swahili et de lingala, s’est retrouvé à Genève, avec son épouse et trois enfants.  « J’ai travaillé à l’ONU avant de lancer SEIC SA en 1968, une société de recherche et d’innovation technologique », dit-il.  C’est un vendredi soir, en avril 1980, que l’histoire de la puce EMF-BioShield a commencé.  « Un collaborateur qui avait oublié une boîte de culture de cellules à côté d’un ordinateur allumé a noté d’étranges résultats le lundi matin.  Parmi les cellules, le taux de mortalité était étrangement élevé, se souvient Jacques Surbeck.  Il a fallu comprendre. »  Une décennie de recherches en collaboration avec des chercheurs à l’étranger a mis en cause les rayons électromagnétiques fragmentés de la machine.  D’autres décennies ont été nécessaires pour tenter de trouver une parade à cette problématique.  Mais le scientifique se méfie des firmes de télécommunication qui, assure-t-il, n’ont aucun intérêt à insister sur les dangers de la téléphonie.  « Elles font très bien leur travail pour contenir les éventuelles polémiques », ajoute-t-il.


(Cet article est disponible sur Internet aux abonnés de la Tribune de Genève.)

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