Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

5 juil. 2014

LED: prudence avec les écrans

TV, PC, smartphones, tablettes: les LED sont omniprésentes.
Photo: Tania Kolinko/shutterstock.com
Article paru dans le magazine de la Fédération romande des consommateurs, Mieux Choisir, et l'interpellation de 2013 de la Conseillère nationale, Yvonne Gilli, Parlement Suisse.

LED: prudence avec les écrans
par Ellen Weigand/planetesante.ch / Mieux Choisir, no.70, juillet-août 2014

Un mauvais usage des LED bleues font courir des risques, surtout aux petits. Mais les fabricants ne sont pas tenus de les indiquer.

Saviez-vous que certaines LED (lampes à diodes électroluminescentes) peuvent endommager la rétine, en particulier celle des enfants jusqu’à l’âge de 8-10 ans? En effet, le cristallin de leurs yeux n’absorbe pas les rayonnements de courtes longueurs d’onde.

Or, dès 2016, ce seront les seules lampes encore autorisées, avec les fluocompactes et certains halogènes. Selon l’industrie, les LED occuperont 90% du marché d’ici à 2020. Et elles éclairent déjà notre quotidien : lieux publics (rues, hôpitaux, supermarchés, écoles), phares de nos voitures (donc à hauteur des bébés en poussette et des petits enfants) et maisons (luminaire mais aussi éclairage d’appareils électriques et d’écrans TV, PC, smartphones, etc.).

Vieillissement de l’œil

Ce sont les LED bleues (à lumière blanche froide) qui sont en cause. « Ces diodes émettent une plus forte proportion de lumière bleue que la lumière naturelle, pouvant conduire à une réaction chimique nocive pour la rétine », explique la doctoresse Francine Behar-Cohen, directrice médicale de l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, à Lausanne. Ce phénomène nocif, le blue light hazard, connu et décrit dans de nombreuses études, peut entraîner un vieillissement prématuré de l’œil, favorisant la dégénérescence maculaire (DMLA) ou pouvant l’aggraver. Cela suite à une exposition de niveau faible et répétée à cette lumière bleue, ou lors d’une exposition ponctuelle et intense. D’autres personnes que les enfants courent également un risque, notamment les professionnels exposés à de fortes intensités de lumière (électriciens, éclairagistes, gens du spectacle, chirurgiens, etc.).

En 2010, une étude de l’Anses (Agence nationale française de sécurité sanitaire), dirigée par Francine Behar-Cohen, révélait les risques sanitaires des LED grand public. Fort heureusement, les experts ont constaté qu’une majorité des neuf produits testés était sans risque ou à risque faible, mais trois présentaient un risque modéré (2 sur une échelle de 0 à 3). Cela lors d’une durée limite d’exposition d’au mieux quelques dizaines de secondes. Un résultat inquiétant, quand on sait que les éclairages traditionnels à usage domestique ne doivent pas dépasser le groupe de risque 1 (lire www.frc.ch/enquetes/ampoules-led-attention-les-yeux).

Dès lors, l’Anses avait notamment recommandé l’obligation d’indiquer la classe de risque sur l’emballage ou d’éviter d’installer ces lampes dans les lieux fréquentés par les enfants (maternités, crèches) ou dans les jouets. En Suisse, la conseillère nationale Verte Yvonne Gilli (SG) a déposé en avril 2013 une interpellation à ce sujet. Sa demande a été balayée par le Conseil fédéral, arguant que ce risque n’était pas connu « de manière précise ».

Mesures de prévention

Pour l’heure, le consommateur ne peut donc que se protéger en évitant, si possible, l’emploi des LED à lumière chaude. Et, bien sûr, en ne regardant jamais directement une diode non protégée (par un verre, un abat-jour) et en s’en éloignant le plus possible. Mieux vaut ainsi les éviter comme lampe de chevet ou veilleuse. Tout comme l’usage excessif de la tablette ou de l’ordinateur à l’heure du coucher. Car d’autres études récentes relèvent que les écrans équipés de LED bleues perturberaient aussi le cycle du sommeil.

http://www.frc.ch/articles/led-prudence-avec-les-ecrans/

13.3339 – Interpellation de la Conseillère nationale, Yvonne Gilli
La lumière bleue des lampes à économie d'énergie représente un danger pour la santé
Texte déposé, 17 avril 2013

1. Que compte faire le Conseil fédéral pour protéger la population suisse, en particulier les enfants et les adolescents, des effets négatifs sur la santé des technologies d'éclairage comportant une proportion élevée de lumière bleue (lampes à économie d'énergie, lampes LED, écrans LED)?

2. Qu'entreprend le Conseil fédéral pour étudier les éventuels effets sur la santé à long terme des éclairages contenant une proportion élevée de lumière bleue?
Développement

A partir de 2016, les lampes halogènes n'atteignant pas la catégorie B de rendement énergétique seront interdites en Suisse. Pour l'éclairage domestique, il n'existera alors sur le marché plus que les LED (diodes électroluminescentes) et les lampes à économie d'énergie. Des expériences menées au centre de chronobiologie de l'Université de Bâle ont montré que le fait d'être exposé le soir à des écrans LED ou à des lampes à économie d'énergie contenant une proportion élevée de lumière bleue avait une influence sur les processus circadien (rythme sommeil-éveil, troubles du sommeil), hormonal et cognitif. Un rapport détaillé réalisé par l'ANSES à la demande du gouvernement français a révélé que, en raison de leur forte proportion de lumière bleue, les éclairages LED, qui dominent de plus en plus le marché, pouvaient avoir des effets négatifs sur la santé humaine, en particulier sur l'oeil et auprès des jeunes sujets.

Réponse du Conseil fédéral du 7 juin 2013

1. La problématique des nouvelles sources lumineuses à économie d'énergie est connue du Conseil fédéral. De par leurs propriétés, les spectres qu'elles émettent se distinguent fortement de ceux du soleil ou des ampoules à incandescence. Pour l'instant, on ne sait pas de manière précise si ces spectres lumineux représentent un risque sanitaire pour la population ou spécifiquement pour les enfants. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a donc chargé l'Université de Bâle d'en étudier l'influence sur des individus jeunes et moins jeunes, en se focalisant sur le sommeil ainsi que sur les processus hormonal et cognitif. Certaines des répercussions de la lumière bleue sur la santé, évoquées dans le rapport du gouvernement français, font actuellement l'objet de vastes discussions sur le plan international. L'OFSP y participe directement du fait de sa collaboration aux commissions internationales concernées.

2. Une fois l'étude de l'Université de Bâle terminée, l'OFSP en évaluera et en communiquera les résultats, en 2014 vraisemblablement, en tenant compte des dernières connaissances scientifiques. Il examinera parallèlement, sur la base de ces résultats, si d'autres mesures sont nécessaires.

http://www.parlament.ch/f/suche/pages/geschaefte.aspx?gesch_id=20133339

1 commentaire:

  1. l’apparition sur le marché de LED à tons chauds, au spectre appauvri en lumière bleue, permet de réserver les LED « blanc froid » aux usages ou une forte luminance est requise.
    Enfin, il faut choisir des ampoules qui n'ont pas de LED apparentes, opter pour des systèmes qui ne permettent pas la vision directe du faisceau émis par les LED, et préférer les modèles à verre dépoli plutôt qu'à verre transparent.
    source :
    La prévention des risques professionnels des diodes électroluminescentes (LED) :
    http://www.officiel-prevention.com/sante-hygiene-medecine-du-travail-sst/eclairage-des-locaux/detail_dossier_CHSCT.php?rub=37&ssrub=67&dossid=525

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