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8 avr. 2017

Téléphones portables et santé : on nous cache la vérité !

En Californie, voici les recommandations sanitaires qui
avaient été cachés aux utilisateurs par le Département
de santé publique de Californie.
Téléphones portables et santé : on nous cache la vérité !
par Dr Marc Arazi et Fabienne Ausserre (journaliste), co-lanceurs d'alerte du Phonegate, bioaddict.fr, 7 avril 2017

En contact direct avec notre peau le téléphone mobile, même hors communication, met en danger notre santé. Les Pouvoirs publics en ont la preuve mais refusent de nous en informer.

En collant notre téléphone mobile à l'oreille, nous savons que nous exposons notre tête aux ondes électromagnétiques émises par l'appareil. C'est pourquoi son rayonnement, au niveau de la tête, fait l'objet d'une réglementation européenne. En revanche, peu de consommateurs savent que les risques de cette exposition aux ondes concerne également le tronc et les membres de notre corps. Or, même quand nous ne passons pas un appel, notre téléphone mobile, placé dans notre poche de pantalon ou notre soutien gorge, en contact donc avec notre peau, continue à émettre des ondes et à nous faire courir des risques pour notre santé.

Supercherie des protocoles européens

De 1999 à 2016, l'Europe a autorisé les fabricants à tester leurs téléphones mobiles " jusqu'à 25 millimètres de la peau " pour les déclarer conformes au respect de notre santé et leur permettre de nous les vendre. Dans ces conditions très éloignées de la réalité, tous les appareils étaient censés nous protéger du rayonnement des ondes. Il a fallu attendre juillet 2016 pour découvrir le pot aux roses. C'est au détour d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) que nous avons appris que l'Agence nationale des radiofréquences (ANFR) avait enfin eu l'idée, ou plutôt la lucidité, de tester, en 2015, 95 téléphones mobiles " au contact "** de la peau, alors que les fabricants les testaient en les éloignant. Résultat : 9 appareils sur 10 dépassaient largement les seuils "dits réglementaires". Cela veut dire que nous utilisons depuis 1999 des téléphones mobiles présentant un risque pour notre santé, en particulier chez les plus jeunes utilisateurs.

Une nouvelle réglementation plus favorable aux fabricants qu'aux utilisateurs

L'ANFR a été tellement inquiète par son propre constat qu'elle a enfin alerté les Pouvoirs publics, de sorte que la France a pesé sur la Commission européenne pour qu'elle cesse de légaliser une norme dangereuse. Voilà pourquoi, depuis avril 2016, les fabricants sont tenus de tester leurs téléphones mobiles " à quelques millimètres " de la peau au lieu des " jusqu'à 25 millimètres " qui prévalaient depuis 1999.

Il s'agit là d'une première victoire. Mais elle est insuffisante car la nouvelle formulation de la réglementation reste trop imprécise.

On peut considérer que ces " quelques millimètres " et l'absence de seuil maximum sont plutôt là pour éviter une cascade de procédures judiciaires qui risquent de coûter des milliards aux fabricants. Et tant pis pour les consommateurs.

Tous les téléphones mobiles présentant un risque pour la santé (9 sur 10 pour rappel) qui ont été commercialisés avant avril 2016 sont donc encore en circulation sans que les utilisateurs ne soient avertis de rien.

Votre téléphone mobile est-il dans la liste de ceux qui sont dangereux ?

Suite à son étude menée en 2015 l'ANFR a pu établir la liste des téléphones à risque en mesurant leur rayonnement. Dans un souci de protection de la santé publique elle devrait donc la diffuser. Mais curieusement, alors qu'elle est une Agence d'Etat, elle refuse obstinément de rendre publique la liste des fabricants et des modèles d'appareils dont l'usage menace pourtant la santé de dizaines de millions d'utilisateurs européens.

Ces téléphones à risque sont peut-être les vôtres, ceux de vos proches (parfois des enfants, des femmes enceintes, des malades cardiaques équipés de pacemakers... bref, les plus fragiles d'entre nous) ou bien ils l'ont été... En tout état de cause, nous sommes tous en droit de savoir si nous, ou les personnes de notre entourage, ont été, ou sont encore, mises en danger.

Saisi en référé en février 2017, le juge administratif du tribunal de Melun dira, prochainement, s'il oblige ou non l'ANFR à communiquer cette liste. Reste à comprendre pourquoi il a fallu attendre presque 20 ans pour que les experts admettent que les appareils n'étaient pas testés dans de bonnes conditions...

Conserver son téléphone mobile sans renoncer à sa santé

L'Omerta de l'ANFR est tout simplement scandaleuse et incompréhensible. Mais on aurait cependant tort de croire que cette Agence est le seul obstacle à l'information des utilisateurs de téléphones mobiles. Nous-mêmes avons une forte propension à nous enfermer dans un certain déni, de peur de nous voir privés d'un objet avec lequel nous communiquons, nous nous informons, nous payons... bref, avec lequel nous sommes reliés au monde et dont le pouvoir addictif est incontesté. Et nous finissons par fermer les yeux.

Mais ce faisant, nous nous trompons de peur. Tout comme le Dieselgate ne remet pas en cause l'utilisation des automobiles, le Phonegate* ne signe pas l'arrêt de mort du téléphone mobile. Le scandale ne tient évidemment pas à son invention, prodigieuse. En revanche, il démontre combien il est urgent que nous, utilisateurs, intégrions des réflexes qui préservent notre santé. Et le premier d'entre-eux est de toujours garder notre téléphone mobile à distance du corps. C'est maintenant aux Agences étatiques concernées qu'il revient d'informer massivement les utilisateurs en martelant les conseils pratiques qui abaisseront notre seuil de vulnérabilité aux risques sanitaires encourus

Les Pouvoirs publics doivent se réveiller

En effet, pour entreprendre des campagnes de prévention des risques sanitaires liés à l'usage de ces millions de téléphones mobiles dangereux, comme cela se fait pour améliorer la sécurité routière, il faut que les Agences les reconnaissent. Et lorsque elles refusent, il n'existe pas d'autre solution : nous devons nous mobiliser pour rappeler aux Pouvoirs publics les devoirs qui leur incombent en matière de santé.

Outre-Atlantique, où la même complaisance réglementaire a produit les mêmes effets délétères, d'autres lanceurs d'alerte agissent aussi et ont permis que soit enfin publiée une liste de conseils pratiques pour se protéger des ondes émises par leur téléphone portable (voir infos plus).


Il n'est plus admissible que des intérêts industriels privés soient privilégiés aux dépens de l'intérêt sanitaire général.

Dr Marc Arazi et Fabienne Ausserre (journaliste), co-lanceurs d'alerte du Phonegate

* la paternité de ce terme revient à Pierre Le Hir (Le Monde du 23 décembre 2016) " Soupçons sur les ondes des téléphones portables "
** à 5 millimètres maximum

info +

Les risques des téléphones portables sur la santé

- Chez l'enfant, atteinte des fonctions cognitives (troubles de la mémoire, de l'attention, du raisonnement,...) ainsi que du bien être (maux de tête, baisse de moral/dépression, insomnie, réveil pendant la nuit, acouphène, mal au pouce, fatigue à l'école). Source rapport ANSES juillet 2016

- Chez la femme enceinte, risque de développement pour le foetus. Voir la vidéo de mise en garde (en anglais) du comité national Chypriote de protection de la santé et de l'environnement des enfants.

- Pour les patients atteints de pathologies cardiaques et ceux porteurs d'un pacemaker (risque d'interférences).

- Pour les jeunes adultes des deux sexes plusieurs études internationales évoquent des risques pour la fertilité. Source rapport ANSES 2013

- L'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) a classé en 2011 les ondes issues de la téléphonie mobile comme "possiblement cancérogènes" pour l'homme, catégorie 2B. Une récente étude américaine du National Toxycology Program de 2016, faite sur des rats, a montré une augmentation significative des tumeurs du cerveau et du coeur. Les résultats définitifs sont attendus en fin d'année 2017.

Dans ce contexte l'OMS envisagerait de renforcer le niveau d'alerte, en classifiant les champs électromagnétiques (CEM) en "cancérogènes probables" catégories 2A. De son côté l'ANSES a fait état dans son rapport de 2016 : "Ceci ne permet cependant pas d'exclure que les enfants exposés ne développeront pas de tumeurs ultérieurement."

http://www.bioaddict.fr/article/telephones-portables-et-sante-on-nous-cache-la-verite%C2%A0-a5598p1.html

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