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27 mars 2018

France : Ondes électromagnétiques. Une souffrance à prendre en charge

Ondes électromagnétiques. Une souffrance à prendre en charge 
Le Télégramme, 27 mars 2018
(Photo Le Télégramme)

Les électrosensibles doivent être pris en charge, même s'il n'existe pas aujourd'hui de "preuve" de lien entre ce syndrome controversé et l'exposition aux ondes électromagnétiques. C'est ce qu'estime un rapport de l'Anses salué comme une avancée par des associations.

L'existence même de l'électrohypersensibilité (EHS) fait débat entre une communauté médicale sceptique face à une pathologie qui ne se définit que par l'autodéclaration des personnes qui en souffrent et des patients qui mettent en avant des symptômes handicapants. Maux de tête, troubles du sommeil, nausées, irritabilité, fourmillements dans les doigts, problèmes cutanés... L'Anses répertorie des dizaines de symptômes, plus ou moins courants, que les électrosensibles attribuent à leur exposition aux radiofréquences des téléphones portables, antennes relais et autre Wifi.

"Pas de critères de diagnostic"

"Il n'existe pas de critères de diagnostic de l'EHS validés à ce jour", note l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail dans cet avis publié ce mardi. Mais "quoi qu'il en soit, les plaintes formulées correspondent à une réalité vécue".

"C'est une avancée. On ne parle plus d'un effet nocebo exclusif", indique Pierre-Marie Theveniaud, président de l'association Robin des Toits.

A l'inverse du placebo, l'effet nocebo est causé par la suggestion ou la crainte que l'exposition à un médicament ou des facteurs environnementaux est nuisible.

Au-delà du constat des souffrances, les experts recommandent "une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaire et social" pour des patients qui subissent en plus parfois un "isolement psycho-social" en décidant de changer de mode de vie, voire en déménageant dans des zones rurales isolées. "La Haute autorité de santé pourrait, sur le modèle de ce qu'elle a fait en 2011 pour la fibromyalgie, établir une sorte de guide des bonnes pratiques", précise Olivier Merckel, de l'Anses.

"Un certain mépris"

Les patients se trouvent parfois face à des médecins peu à l'écoute. Le rapport met en avant le "besoin de reconnaissance" exprimé dans les témoignages des patients et leur "désir d'être pris au sérieux" par des professionnels qui peuvent privilégier "une approche psychologisante du problème", accompagnée "d'un certain mépris" à l'égard des personnes venant les consulter.

"C'est un pas dans la bonne direction. Il faut maintenant que le lien de causalité soit reconnu", estime, de son côté, Jeanine Le Calvez, vice-présidente de l'association Priartem-Electrosensibles de France. Un pas que ne franchit pas l'Anses.

"On va être inondé d'ondes"

Le rapport, qui pointe du doigt "les limites méthodologiques" des recherches passées, plaide pour de nouvelles études, avec de nouveaux protocoles. Mais pour Pierre-Marie Theveniaud, il faudrait "diminuer les niveaux d'exposition" aux ondes de la population de manière générale. "Ce qu'on vit à l'heure actuelle n'est rien par rapport à ce qui se prépare : avec la 5G, on va être inondé d'ondes", s'inquiète-t-il, réclamant des études d'impact sanitaire avant le déploiement de la 5e génération de téléphonie mobile.

www.letelegramme.fr/sante/ondes-electromagnetiques-une-souffrance-qui-doit-etre-prise-en-charge-27-03-2018-11903096.php#iYHaxumuEQ0qKzoI.99

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