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6 juil. 2018

Électrosensibles : ils veulent «vivre normalement»

Électrosensibles : ils veulent «vivre normalement»
par Anouk Passelac, ladepeche.fr, 30 juin 2018

Hier matin, une dizaine de personnes se déclarant électrosensibles ont manifesté dans les rues de Foix. Elles ont également déposé une lettre en préfecture pour demander à l'État la création d'une zone blanche, vierge de toute onde électromagnétique, dans la vallée de l'Artillac.

Jérôme Ayous, 45 ans, est originaire des Pyrénées-Atlantiques. Lorsqu'il a appris qu'il était électrosensible, il y a cinq ans, il est venu s'installer en Ariège, un département connu pour avoir encore des zones blanches, c'est-à-dire sans ondes électromagnétiques.

L'ancien charpentier habite désormais dans une maison en pierre au-dessus de Moulis «dans un vallon isolé, sans antenne relais», précise-t-il. Les montagnes le protègent des ondes, «mais pour combien de temps ?», s'interroge-t-il. En juillet 2017, Emmanuel Macron promettait l'accès total à Internet et au réseau téléphonique — donc la fin des zones blanches — d'ici la fin de l'année 2020.

Une zone blanche pour « vivre normalement»

C'est justement pour alerter le gouvernement que l'association Zone blanche en vallée de l'Artillac a défilé dans les rues de Foix, hier matin.

Les dix manifestants sont allés remettre un courrier à la préfecture.

«On attend un rendez-vous avec la préfète pour voir comment l'État peut nous aider.», explique Élisabeth, 62 ans, munie d'un bonnet de protection anti-ondes. La manifestante a dû se battre pour fuir les ondes électromagnétiques : «J'ai erré en caravane de lieu en lieu, à la recherche d'une zone blanche… C'est terrible.», témoigne-t-elle.

Elle vit désormais sur la commune de l'Esplas-de-Sérou. C'est là, dans la vallée de l'Artillac, près de l'ancien hameau de Sabar, que les personnes électrosensibles aimeraient installer un éco-village, sans antenne, ni appareil électromagnétique. Mais l'État s'étant engagé à supprimer les zones blanches, ce projet ne peut se faire que sur des terrains privés.

Parallèlement, l'association a entamé des discussions avec le conseil départemental pour trouver des zones protégées des ondes, qui permettrait aux électrosensibles de «vivre normalement», tout simplement.

«Oppression énorme»

Parmi les manifestants, Yves et Nanou Stephan, un couple d'Ariégeois, disent être devenus sensibles aux ondes électromagnétiques il y a dix-huit mois, après la pose d'un compteur Linky. «Le soir même de l'installation, j'ai ressenti une oppression énorme, mon cœur tapait très fort.», témoigne Yves Stephan. Le compteur aurait aggravé un défaut préexistant de son installation électrique. Depuis, il leur est devenu impossible de vivre dans leur maison, qu'ils ont vendue. De son côté, ENEDIS assure que «les différentes mesures réalisées par les laboratoires indépendants reconnus (ANSES et ANFR) ont montré que Linky ne représente aucun danger ni pour la santé ni pour l'environnement. Ces études sont disponibles sur www.anfr.fr et www.anses.fr»

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