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5 nov. 2018

Il existe « quelques preuves » d'un lien entre le rayonnement des téléphones cellulaires et le cancer, selon une importante étude

Il existe « quelques preuves » d'un lien entre le rayonnement des téléphones cellulaires et le cancer,
Selon une importante étude
par Stan Adkens, Chroniqueur Actualités, developpez.com, 2 novembre 2018

Le rayonnement des téléphones portables est-il cancérigène ? La question est au cœur de quelques recherches dont certaines ont délivré leurs résultats au cours cette année.

En avril dernier, des chercheurs de l’Institut Ramazzini (RI) d’Italie ont annoncé que l’exposition aux radiations des téléphones cellulaires peut causer le cancer. L’étude qui soutient cette affirmation a été menée sur 2448 rats de laboratoire de type « Sprague-Dawley » de la vie prénatale jusqu'à leur mort naturelle. Les rongeurs ont été exposés au rayonnement de radiofréquence GSM (RFR) 1,8GHz de 4,25 et 50V/m d’une tour cellulaire « environnementale » pendant 19 heures par jour. Les résultats de l’étude font état des augmentations de tumeurs cérébrales (gliales) chez les rats femelles et les conditions précancéreuses, y compris l'hyperplasie des cellules de Schwann chez les rats mâles et femelles.

Les résultats de cette étude réalisée par l’institut italien suscitent des inquiétudes, dans la mesure où les niveaux d’exposition utilisés sont très inférieurs aux limites d’exposition recommandées par la FCC (Federal Communications Commission) et qui ont servi de base à l’étude du « National Toxicology Program » des États-Unis. En effet, l’institution fédérale américaine mène également une étude sur l’implication des ondes radio des téléphones cellulaires dans le développement du cancer.

Dans un avant-projet des résultats de l'étude publié en mai 2016, l’agence fédérale américaine a rapporté la découverte du même cancer découvert par l'étude citée plus haut : le « Schwannome du cœur », chez des rats mâles. Des tumeurs ont également été trouvées dans le cœur de rats femelles exposés, mais elles n'atteignent pas le niveau significatif et les résultats ont été étiquetés « équivoques ». Cependant, dans un projet de rapport publié en février dernier, l’étude gouvernementale a atténué les précédentes conclusions en revoyant à la baisse les risques.

Jeudi dernier, dans le rapport final de son étude qui a été réalisée sur environ 3 000 rongeurs, le National Toxicology Program a annoncé que ce sont les ondes radio de certains types de téléphones cellulaires qui augmenteraient le risque de cancer du cerveau chez le rat mâle.

« Nous pensons que le lien entre le rayonnement radioélectrique et les tumeurs chez les rats mâles est réel », a déclaré John Bucher, scientifique senior au National Toxicology Program.

Le Scientifique a néanmoins avertit que les niveaux et la durée d’exposition appliqués dans leurs expériences sont de loin supérieurs aux conditions habituelles et ne pouvaient donc pas être « comparés directement à l'exposition subie par l'homme ». M. Bucher explique aussi que les expériences concernent les ondes émises par les anciens téléphones cellulaires qui ne sont plus utilisés. Par conséquent, les préoccupations qui en découlent s’appliqueraient aux personnes qui ont utilisées les premières générations de téléphone cellulaire et non aux utilisateurs des modèles actuels.

Toute fois, avec des milliards d’utilisateurs actuels du téléphone cellulaire, même une faible augmentation du risque de cancer pourrait avoir de vastes conséquences, selon les scientifiques.

Ces résultats font suite à l’invitation de l’agence gouvernementale par un comité d’évaluation composé de onze experts de l’industrie et du monde universitaire à affiner ses conclusions afin de passer de « preuve équivoque » à une « preuve » d’un lien entre le rayonnement des téléphones portables et les tumeurs cérébrales chez les rats mâles. Deux des scientifiques du panel ont même proposé une augmentation du risque.

Expériences d’exposition aux ondes des téléphones cellulaires

Durant les expériences, les rats ont été exposés à des radiations à une fréquence maintenue à 900 mégahertz, caractéristique de la deuxième génération de téléphones cellulaires qui prévalait dans les années 1990, période qui concorde avec le moment de la conception de l'étude. Pendant deux ans et pendant neuf heures par jour, les rongeurs participant aux études ont été exposés à des radiations. En ce qui concerne les rats, l’expérience d’exposition a commencé avant la naissance et s’est poursuive jusqu’à l’âge de deux ans environ.

Les résultats ont révélé qu’environ 2 à 3 % des rats mâles exposés au rayonnement ont développé un gliome malin, un cancer mortel du cerveau, tandis qu’aucune preuve de cancer n’a été découvert dans un groupe témoin n'ayant reçu aucun rayonnement.

Environ 5 à 7 % des rats mâles exposés au niveau de rayonnement le plus élevé développaient ont développé des tumeurs cardiaques, appelées schwannomes malins, contre aucun cas dans le groupe témoin. Les schwannomes malins sont semblables aux névromes acoustiques chez l'homme.

Critiques et recommandations relatifs à l'étude

Cependant, pareilles radiations auxquelles les rongeurs ont été exposés ne sont plus caractéristiques des téléphones cellulaires actuels, qui sont des téléphones de quatrième génération (4G) – la 5G devait être lancée en 2020. Ces derniers téléphones (4G et 5G) utilisent des fréquences beaucoup plus élevées et les ondes sont moins susceptibles de pouvoir pénétrer un corps humains, ont affirmé les scientifiques.

C’est d’ailleurs ce caractère des études d’être portées sur une technologie qui n’est plus utilisée qui a emmené Donald Stump, l’un des conseillers scientifiques de l’agence, à craindre que l’étude « ne soit exposée aux critiques selon laquelle elle aurait été réalisée à l’aide de technologies obsolètes », lors d’une réunion des conseillers en juin dernier. Pour lui, le défi consiste à mener des expériences significativement étendues qui prennent en compte le rythme de l’évolution rapide des appareils, selon The New York Times.

Pour répondre aux préoccupations des conseillers, le programme national de toxicologie est en train de remodeler son infrastructure afin de permettre d'évaluer de nouvelles technologies en quelques semaines ou mois, au lieu de plusieurs années. A l’avenir, les expériences chercheront à déterminer les signes physiques mesurables, ou biomarqueurs, des effets potentiels des rayonnements radioélectriques. Elles feront également attention aux éventuels dommages à l'ADN, qui peuvent être détectés beaucoup plus tôt que le cancer.

Selon Dr Bucher, les résultats de l’étude ont été transmis à la FCC et à la Food and Drug Administration, qui sont en charge de la réglementation des téléphones portables et de l’évaluation de leurs risques sur la santé humaine.

Dr Bucher recommande, pour de longs appels, l’utilisation d’oreillettes ou d'autres moyens afin « d'augmenter la distance » entre le téléphone cellulaire et son corps, conformément aux conseils donnés aux consommateurs sur la manière de réduire leur exposition.

Source : The New York Times, Rapport

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