Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

11 juil. 2015

Électrosensibilité, l’exclusion dès l’enfance

Crédit photo : Sasha Wolff CC BY 2.0
Commentaire par Jay, électrosensible, sur le témoignage d'électrosensibilité de Mélodie : "La grande question qui va se poser, que faire une fois bachelière, l’interview ne le dit pas mais la suite est tout aussi compliquée, comment fait-on pour apporter sa force de travail quand on ne peut plus vivre dans cette société qui ne veut pas nous reconnaître, ça risque de ne pas être facile non plus et j’en parle d’expérience."


Électrosensibilité, l’exclusion dès l’enfance
par jay, L'errance d'un électrosensible, 9 juillet 2015

En règle générale, quand on parle d’électrosensibilité, les médias nous montrent des personnes d’un certain âge qui ont plus l’air d’avoir peur des technologies sans-fil que de réellement souffrir d’une exposition aux ondes.

Sauf qu’a l’inverse de notre société qui prend en compte les pathologies qu’elle veut bien reconnaître, l’exposition aux radiofréquences ne semblent pas faire dans la discrimination et certains témoignages d’enfants laissent à penser que les plus jeunes peuvent eux aussi être atteints de ce mal.

Déjà que les adultes ont tout le mal du monde à faire reconnaître ce problème de santé vis-à-vis du corps médical, alors je ne vous explique pas comment un enfant puisse le faire. En plus de tenter de comprendre d’où vient ses problèmes de santé, il doit aussi convaincre ses parents que c’est potentiellement les ondes qui sont à l’origine de ses symptômes.

Autre problème qui se rajoute avec les enfants, c’est qu’ils ont tendance à être malléables et certains adultes pourraient en profiter pour faire du prosélytisme anti-ondes et d’en faire des malades imaginaires, ce qui rend la tâche encore plus compliqué pour diagnostiquer ce type de population.

Pour l’instant, seul le diagnostique du Professeur Belpomme existe dans le cas de l’intolérance aux ondes, et d’après ses critères, il l’aurait dépisté chez plusieurs enfants dont Mélody qui a fait une interview pour France 3 Midi-Pyrénées dans le cadre de son passage du Bac.

Et avec son témoignage, on peut comprendre aisément cette mise à l’écart forcée de la société et ce, dès le plus jeune âge. Les téléphones portables étant devenus monnaie courante à l’école, sans parler des points d’accès WIFI qui sont en cours de déploiement, elle a été contraint de suivre une scolarité à domicile via le CNED depuis la 5ème.

Au niveau de son intolérance aux ondes, elle se traduit par divers symptômes dont des « violents maux de tête, nausées, vomissements, acouphènes, perte de concentration, courant électrique dans la nuque ou dans la gorge », l’empêchant de vivre son adolescence normalement.

D’ailleurs durant les épreuves du bac, elle a dû être encore confrontée à ses démons, un surveillant a allumé son téléphone et son PC portable, elle a attendu pendant deux heures dans un couloir blindé de téléphones portables pour son épreuve d’anglais à l’oral, ça illustre bien le manque de compréhension des gens qui ne sont pas confrontés au problème.

La grande question qui va se poser, que faire une fois bachelière, l’interview ne le dit pas mais la suite est tout aussi compliquée, comment fait-on pour apporter sa force de travail quand on ne peut plus vivre dans cette société qui ne veut pas nous reconnaître, ça risque de ne pas être facile non plus et j’en parle d’expérience.

@+ Jay


« J’ai 18 ans et je suis électro-hypersensible » par Mélody

J’ai 18 ans et je suis électro-hypersensible (EHS), je fais mes études à distance avec le CNED.
C’est à l’âge de 13 ans, sur notre terrasse de la maison le 27 Mai 2010 vers 16h30 de l’après midi, que je me suis retrouvée avec une urticaire géante de la tête aux pieds sans aucune raison apparente. Sur le pylône face à notre maison, une antenne d’Orange avait était installée le 21 Mai 2010. Des recherches ont été faites pour essayer de comprendre ce qui avait pu provoquer cet urticaire dite « cholinergique », et que la conclusion fut objective et claire. On a compris que je faisais une allergie aux ondes électromagnétiques. L’antenne relais haute de 66 m, placée à 280 m de notre maison, nous rendait malade sans le savoir à chaque fois qu’un changement plus important intervenait sur l’antenne. Mon électro-hypersensible a était découverte comme un soulagement, car pendant des années, mes parents et moi avions beaucoup de problèmes de santé sans comprendre l’origine de ces maux douloureux sur lesquels ni nous ni les médecins ne pouvions mettre aucun nom. Aujourd’hui, cette maladie qui nous colle à la peau a un nom, mais je suis extrêmement inquiète pour l’avenir, autant pour le nôtre que pour celui des enfants du présent et du futur ainsi que pour la population encore ignorante de ce danger potentiel des ondes électromagnétiques.

Nous sommes loin d’être contre la modernité, mais nous ne voulons pas être des sacrifiés comme on nous l’a si bien dit lors d’un rendez-vous à l’Agence Régionale de la Santé (ARS). Je n’avais que 13 ans à ce moment là, et à ma grande déception, un ingénieur m’a dit que : « De toute manière on préfère sacrifier des électro-hypersensibles que de sacrifier la population mondiale de leur portable ». J’ai été choquée d’entendre cela. Ayant peur d’avoir mal entendu, nous lui avons fait répéter le mot « sacrifier ? » il a dit « Oui, sacrifier » sans aucune hésitation, ni état d’âme.
Je sais bien qu’il faut avancer dans la modernité mais sans danger pour l’humanité…

Il ne faut pas douter de cette dangerosité, de ce nouveau fléau. Quel est l’avenir d’un enfant E.H.S ?
Ces nouvelles technologies sans fil, à l’action Invisible, Impalpable, Inodore, Inaudible, Insipide ont beaucoup de conséquences sur la santé. Beaucoup de preuves ont déjà été établies en France et dans le monde. Mais est-ce que l’argent est plus important que les vies humaines sur cette magnifique planète ?

Mes douleurs se traduisent souvent par des maux de tête (compression très forte sur la boite crânienne comme un étau), des acouphènes en continu et parfois plus brutalement et plus fort, un manque de concentration, des troubles de la mémoire comme un oubli des mots que l’on veut dire, des douleurs dans le dos, des picotements dans la nuque (comme du courant électrique), des douleurs musculaires, surtout le matin quand notre corps et resté sédentaire après une nuit, des piques aux yeux ou parfois les yeux rouges et secs qui grattent. Des brûlures à l’estomac et parfois avec des vomissements. Les nuits sont parfois courtes, avec de l’insomnie de 2 heures à 4 heures du matin.
Tous ces maux douloureux ne viennent pas en même temps, mais certains sont quotidiens. Ce qui fait le plus mal dans cette maladie physique (et non mentale!), c’est de ne pas être pris au sérieux et d’être considéré comme hypocondriaque.

On voudrait bien déménager, mais pour aller où ? Nous aimons notre ville et s’éloigner ne veut pas dire être plus en sécurité. Des antennes relais doivent être encore installées sans baisser les seuils…Plus puissantes dans nos campagnes. L’exposition aux ondes est de plus en plus dangereuse et plus forte encore depuis la 4G. On développe de plus en plus cette nouvelle technologie invisible sans fil. Pourtant, on peut faire fonctionner un portable avec moins de voltage, et faire abaisser les seuils à 0,4V/m, au lieu de 60V/m. On vit avec ce mal au quotidien, tout en essayant de trouver une solution pour notre survie au quotidien, car on aime la vie.

Cette sensibilité aux ondes électromagnétique est pour moi le sixième sens de notre corps. On ressent ces pulsions invisibles. Si certains ne sont pas sensibles comme nous, les ondes les transpercent quand même. C’est là que l’on peut prendre conscience que l’invisible sur terre peut-être aussi dangereux que le visible.
Je voudrais vivre une vie normale comme tout le monde, être une jeune fille libre d’aller partout, sans avoir à affronter ces ondes électromagnétiques. J’essaie d’avoir une vie sociale comme tout le monde, souvent je fais semblant de rien, mais malheureusement je le paye quand je me trouve trop exposée.

Dans la cour de mon collège, il y avait aussi une antenne relais de plus de 33 mètres de hauteur. En ce temps-là, j’avais des maux de têtes à ne plus pouvoir tenir. Je me rappelle que c’est seulement sous un bardage de la cour de recréation que je me sentais un peu soulagé, sans savoir alors pourquoi…

Cette technologie sans fil, est une nouvelle addiction pire que la drogue, car elle commence bien plus tôt.
Il n’est pas trop tard pour réagir !

Mélody

http://electrosensible.info/2015/07/09/electrosensibilite-lexclusion-des-lenfance/

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