Electrosensibilité : nous sommes tous Marine Richard !
par djuVSondes (son site), agoravox.fr,
31 août 2015
Décidément, la reconnaissance pleine et entière de l’électrosensibilité comme mal du XXIème siècle est un parcours semé d’embûches. Contrairement aux apparences, ce n’est pas le récent jugement du tribunal de Toulouse qui va induire le contraire. Dans quelques années, on se souviendra de ce mois d’août 2015 !
Un silence assourdissant
L’association nationale de défense des consommateurs et usagers CLCV a levé un lièvre dans la torpeur de l’été. Elle rappelle en effet que plusieurs rapports de l’Agence Nationale des Fréquence Radio (ANFR), qui doivent identifier les lieux soumis à une forte concentration d’ondes (les fameux « points atypiques »), n’ont pas été rendus publics, plus de 6 mois après leur remise ! Et de dénoncer un enterrement en bonne et due forme… pour le grand profit des opérateurs télécoms.
Autre exemple, au niveau international cette fois : l’avertissement de l’ex-directrice de l’OMS sur les ondes, la très respectée Gro Harlem Brundtland (ancienne première ministre de la Norvège, soit dit en passant). Que dit-elle ? Que les technologies sans fils ont des effets sur les organismes. Mais surtout, elle émet des doutes quant au discours « rassurant » de certains scientifiques !
Est-ce que ces deux informations ont été reprises, commentées et analysées par des médias mainstream ? Que nenni… Il est vrai qu’en août, la France est à la plage, à faire bronzette et il ne faut pas ennuyer le vacancier avec des informations anxiogènes. Inversement, certains prennent un malin plaisir à relativiser les choses, même quand il s’agit d’une décision de justice.
L’ironie au service des puissants
Enfin une information positive pour les électrosensibles et qui fait la une du tintamarre médiatique, grâce à l'association Robin des Toits ! Reconnue invalide à 85% à cause des ondes, sur la foi d’une expertise médicale, une jeune femme de 39 ans, Marine Richard (par ailleurs, membre du collectif « Une terre pour les EHS »), touchera 800 euros par mois durant trois ans, éventuellement renouvelable. La justice au service des plus faibles. Fin de la lutte ? Sûrement pas.
L’ineffable Erwan Seznec, grand protecteur des lobbies des opérateurs téléphones sous ses airs de « journaliste » à UFC Que Choisir, explique tout en minimisations et sous-entendus que le jugement, hé bien, on peut se le mettre où je pense. Jugez plutôt.
• Il décrit la juridiction en question, sous-entendu pas un vrai tribunal mais « l’équivalent des Prud’hommes pour l’assurance maladie ». De plus, cela manque de professionnalisme puisqu’il y a « deux assesseurs, l’un représentant les salariés et l’autre les employeurs », sous-entendu « qu’est-ce qu’ils y connaissent au droit ? ».
• Marine Richard a plusieurs fois été déboutée, sous-entendue, la énième fois est un coup de chance qui ne se reproduira pas puisque la Maison départementale du handicap de l’Ariège a saisi la Cour nationale de l’incapacité (basée à Amiens). Marine Richard va donc perdre.
• Coup de chance car elle a été expertisée par un médecin généraliste de l’Ariège, sous-entendu un gros plouc même pas spécialiste de la question.
• En outre, « l’allocation pour adulte handicapé est versée pour deux ans à compter du 1er avril 2013. Autrement dit, elle n’était déjà plus considérée comme telle au moment où la décision a été rendue ». On en rigole jaune devant tant de mauvaise foi.
En clair, selon Erwan Seznec, Marine Richard est peut être souffrante mais ce n’est pas le tribunal qui doit l’aider : plutôt l’asile de fou. Et de refaire la promo du torchon publié il y a quelques mois par UFC Que Choisir sur « le jeu trouble des associations » de défense des électrosensibles. Triste et navrant, mais allant dans le même sens que d’autres scientistes comme le journal Sciences et Avenir : « les symptômes dont souffrent les hyper électrosensibles autodéclarés sont-ils véritablement dus aux champs magnétiques quasi omniprésents aujourd'hui ? »
Bref, ajoutez à cette propagande le retournement de veste d’associations de défense (soit disant) des électrosensibles comme le CRIIREM, participant à des débats tronqués, et vous avez la totale. Vaquez à vos occupations braves gens ! Laissez-nous irradier comme bon nous semble !
Nous sommes Charlie en janvier 2015. Nous sommes tous Marine Richard en août 2015 ! Il faut créer des zones blanches !
djuVSondes
Décidément, la reconnaissance pleine et entière de l’électrosensibilité comme mal du XXIème siècle est un parcours semé d’embûches. Contrairement aux apparences, ce n’est pas le récent jugement du tribunal de Toulouse qui va induire le contraire. Dans quelques années, on se souviendra de ce mois d’août 2015 !
Un silence assourdissant
L’association nationale de défense des consommateurs et usagers CLCV a levé un lièvre dans la torpeur de l’été. Elle rappelle en effet que plusieurs rapports de l’Agence Nationale des Fréquence Radio (ANFR), qui doivent identifier les lieux soumis à une forte concentration d’ondes (les fameux « points atypiques »), n’ont pas été rendus publics, plus de 6 mois après leur remise ! Et de dénoncer un enterrement en bonne et due forme… pour le grand profit des opérateurs télécoms.
Autre exemple, au niveau international cette fois : l’avertissement de l’ex-directrice de l’OMS sur les ondes, la très respectée Gro Harlem Brundtland (ancienne première ministre de la Norvège, soit dit en passant). Que dit-elle ? Que les technologies sans fils ont des effets sur les organismes. Mais surtout, elle émet des doutes quant au discours « rassurant » de certains scientifiques !
Est-ce que ces deux informations ont été reprises, commentées et analysées par des médias mainstream ? Que nenni… Il est vrai qu’en août, la France est à la plage, à faire bronzette et il ne faut pas ennuyer le vacancier avec des informations anxiogènes. Inversement, certains prennent un malin plaisir à relativiser les choses, même quand il s’agit d’une décision de justice.
L’ironie au service des puissants
Enfin une information positive pour les électrosensibles et qui fait la une du tintamarre médiatique, grâce à l'association Robin des Toits ! Reconnue invalide à 85% à cause des ondes, sur la foi d’une expertise médicale, une jeune femme de 39 ans, Marine Richard (par ailleurs, membre du collectif « Une terre pour les EHS »), touchera 800 euros par mois durant trois ans, éventuellement renouvelable. La justice au service des plus faibles. Fin de la lutte ? Sûrement pas.
L’ineffable Erwan Seznec, grand protecteur des lobbies des opérateurs téléphones sous ses airs de « journaliste » à UFC Que Choisir, explique tout en minimisations et sous-entendus que le jugement, hé bien, on peut se le mettre où je pense. Jugez plutôt.
• Il décrit la juridiction en question, sous-entendu pas un vrai tribunal mais « l’équivalent des Prud’hommes pour l’assurance maladie ». De plus, cela manque de professionnalisme puisqu’il y a « deux assesseurs, l’un représentant les salariés et l’autre les employeurs », sous-entendu « qu’est-ce qu’ils y connaissent au droit ? ».
• Marine Richard a plusieurs fois été déboutée, sous-entendue, la énième fois est un coup de chance qui ne se reproduira pas puisque la Maison départementale du handicap de l’Ariège a saisi la Cour nationale de l’incapacité (basée à Amiens). Marine Richard va donc perdre.
• Coup de chance car elle a été expertisée par un médecin généraliste de l’Ariège, sous-entendu un gros plouc même pas spécialiste de la question.
• En outre, « l’allocation pour adulte handicapé est versée pour deux ans à compter du 1er avril 2013. Autrement dit, elle n’était déjà plus considérée comme telle au moment où la décision a été rendue ». On en rigole jaune devant tant de mauvaise foi.
En clair, selon Erwan Seznec, Marine Richard est peut être souffrante mais ce n’est pas le tribunal qui doit l’aider : plutôt l’asile de fou. Et de refaire la promo du torchon publié il y a quelques mois par UFC Que Choisir sur « le jeu trouble des associations » de défense des électrosensibles. Triste et navrant, mais allant dans le même sens que d’autres scientistes comme le journal Sciences et Avenir : « les symptômes dont souffrent les hyper électrosensibles autodéclarés sont-ils véritablement dus aux champs magnétiques quasi omniprésents aujourd'hui ? »
Bref, ajoutez à cette propagande le retournement de veste d’associations de défense (soit disant) des électrosensibles comme le CRIIREM, participant à des débats tronqués, et vous avez la totale. Vaquez à vos occupations braves gens ! Laissez-nous irradier comme bon nous semble !
Nous sommes Charlie en janvier 2015. Nous sommes tous Marine Richard en août 2015 ! Il faut créer des zones blanches !
djuVSondes
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