François Choffat: "J'essaie de modifier les messages mortifères de la médecine." |
"Il y a une espèce d’arrogance dans la médecine, un aveuglement qui me paraît quasi-religieux. C’est blanc ou noir, et on prétend tout savoir alors qu’on a encore beaucoup d’ignorances dans le domaine de la vie."
par Alain Maillard, sept.info, 29 avril 2016
A la fois médecin et homéopathe, François Choffat est l’un des principaux porte-parole romands de cette méthode alternative et scientifiquement contestée. Le créateur du Centre de la Corbière, à Estavayer-le-Lac, vient de publier «Médecin de dernier recours» sur son parcours et ses convictions.
Il se dit «maigre comme un mois de carême, l’air plutôt sévère sans le vouloir» alors qu’il «dévore la vie», regarde le monde «avec émerveillement» et plaint ceux qui passent à portée de sa voix dans ses «moments d’exaltation.» Sage et passionné, François Choffat, 75 ans, originaire de La Chaux-de-Fonds et fondateur en 1995 du Centre de médecine «holistique» de La Corbière, près d’Estavayer-le-Lac, ne manque pas de force de conviction.
Mais que penser de l’homéopathie, qu’il défend avec ardeur? Pour la plupart des scientifiques, les dilutions homéopathiques sont telles que le liquide ne contient plus une seule molécule du remède dilué. Il ne peut donc agir chimiquement. Justement, dit François Choffat: l’action n’est pas chimique. Et c’est là que la médecine «déterministe» est selon lui incomplète.
Il n’a pourtant jamais cessé d’être un médecin généraliste. Et s’il a écrit Médecin de dernier recours (Editions d’En bas), c’est «par besoin de comprendre pourquoi je me suis retrouvé à côté des rails de la pensée médicale dominante, en marge d’une corporation qui en est la gardienne farouche.» Le livre évoque son parcours, l’homéopathie, mais aussi les vaccins, la mort et la naissance, le cancer et la sclérose en plaques, ou encore le rôle des entreprises pharmaceutiques dans une médecine matérialiste qu’il n’épargne guère.
Pourquoi écrivez-vous que la médecine n’est pas une science, mais un art.
C’est un grand malentendu. La médecine se présente comme une science dans l’idée que c’est infaillible. Soit un effet est démontré, soit il ne l’est pas. Celui qui a posé les bases scientifiques de la médecine expérimentale, c’est Claude Bernard, au XIXème siècle. J’ai étudié sonIntroduction à l’étude de la médecine expérimentale(1865). Il a mené des expérimentations animales et ne s’est jamais occupé de soigner des gens. Il a posé les bases d’une médecine déterministe, qui veut expliquer la vie par les lois de la matière, et qui s’en tient à ce qu’on peut reproduire, à ce qu’on peut observer de façon prévisible à 100%. Mais au niveau de l’individu, c’est totalement indéterminé! On n’est que dans les statistiques, c’est encore plus flou que la mécanique quantique! Vous avez une maladie grave, on peut seulement vous dire que vous avez tant de chances de survivre à cinq ans. Il y a une espèce d’arrogance dans la médecine, un aveuglement qui me paraît quasi-religieux. C’est blanc ou noir, et on prétend tout savoir alors qu’on a encore beaucoup d’ignorances dans le domaine de la vie. Pour moi c’est du scientisme. C’est un usage abusif du mot «scientifique». Et ce que m’a fait redécouvrir l’homéopathie, c’est qu’il existe une énergie vitale qui échappe à la démarche scientifique et la complète.
Vous écrivez par exemple que la vaccination est l’un de ces dogmes de la médecine, et vous mettez en doute leur utilité. D’autres le font aussi, mais ne sont pas médecins comme vous…
C’est un domaine particulier de mon indignation. J’avais osé dire une fois dans une conférence que le BCG, vaccin contre la tuberculose, n’est pas efficace. Un collègue présent dans la salle ne m’a pas laissé finir, il s’est levé pour crier au scandale. Pour lui c’était indiscutable. Pour moi c’est un fanatisme de type intégriste. Osez émettre un doute sur un seul vaccin, et c’est considéré comme une attaque contre tout l’édifice vaccinal. Le doute est pourtant un des fondements de la démarche scientifique.
Vous parlez aussi dans votre livre de ces nombreuses guérisons inexpliquées qu’on ne cherche pas à comprendre parce que ça sort du paradigme…
Vous parlez aussi dans votre livre de ces nombreuses guérisons inexpliquées qu’on ne cherche pas à comprendre parce que ça sort du paradigme…
L’échappatoire courant, c’est l’effet placebo. Si on ne veut pas comprendre ce qui s’est passé, on dit que c’est l’effet placebo (médicament inactif ayant un effet positif sur l’état du malade). C’est une ânerie!
Mais cet effet existe parfois, non?
Mais cet effet existe parfois, non?
L’effet placebo est constant, permanent! Mais que signifie-t-il? C’est tout simplement la mobilisation des ressources propres au malade! On a réveillé ses ressources internes de guérison. On peut les réveiller de bien des façons, par des émotions fortes, par la méthode Coué… et ça fait toujours partie d’une guérison. Mais ça ne cadre pas avec le paradigme médical. Alors dans les recherches médicales, tout le monde cherche à s’en débarrasser. Ce qui est dû à l’effet placebo n’est pas considéré comme valable. On l’élimine aussi parce qu’il ne se vend pas.
Le paradigme, c’est qu’on doit recourir à des substances chimiques pour combattre le mal?
En tout cas en médecine technique. Le plus typique, c’est en cancérologie. On opère ou on administre des rayons et des substances chimiques… Les oncologues n’imaginent pas qu’il puisse y avoir autre chose. Ils n’imaginent même pas que le malade puisse collaborer à sa guérison. Or la cure aiguë, au départ, est souvent traumatisante. Vous avez ensuite une période de convalescence, et l’hôpital vous dit: revenez dans trois mois. Souvent les gens demandent s’ils peuvent faire quelque chose, changer par exemple leur alimentation, on leur répond non, on leur dit de ne surtout pas toucher à leur alimentation. Ce que j’entends derrière c’est: vous n’allez vous gâter la vie pour le peu qui vous en reste! Le malade, pour eux, c’est un terrain neutre. Le problème se règle entre le cancer et leur technique. Ils savent ce qu’ils font, ce sont eux qui se battent, le malade n’a rien à faire lui-même. J’ai traité moi-même des centaines de cancéreux en leur permettant de participer au traitement, je vous assure que c’est tout autre chose.
Que leur proposez-vous pendant ces trois mois?
D’abord j’essaie de modifier les messages mortifères de la médecine. Je fais valoir qu’ils n’ont pas 50% de chances par exemple de mourir dans les cinq ans annoncés mais 50% de chances de vivre au-delà. Ensuite, il y a plein de choses que la personne peut faire, en particulier au niveau de son alimentation. Tout le monde reconnaît que l’alimentation est au moins une cause partielle d’au moins 50% des cancers. Et pourtant les médecins n’en tiennent pas compte. Ils s’attaquent à la tumeur, non à ce qui l’a causée. Et il y a toujours des causes multiples à une maladie! Il n’est jamais trop tard pour modifier son alimentation. On peut nourrir les défenses de la personne plutôt que la maladie.
Je me fonde sur la méthode de Catherine Kousmine, qui a obtenu de bons résultats. Il ne s’agit pas forcément de guérison, mais au moins d’une amélioration considérable de la qualité de vie ou de survie du malade. Et ça, il ne faut pas le négliger. Je pense au cas d’une femme qui est venue me voir avec une tumeur au sein qui évoluait depuis deux ans et ne voulait pas se faire soigner par la médecine. J’ai appliqué la méthode Kousmine à fond. Deux ans plus tard, elle se préparait à mourir, je lui ai demandé si elle n’avait pas de regrets de ne pas s’être fait opérer, elle m’a répondu: «Oh non, pas du tout! Ma mère a eu un cancer du sein, elle a eu six mois de traitements épouvantables et elle est morte après un an. Ma tante a eu un cancer du sein, même topo. Moi j’ai vécu quatre ans, c’est cadeau!» Et il arrive parfois que ça fasse la différence. Si j’arrive à vous convaincre de changer d’alimentation, ça veut dire que trois fois par jour vous allez vous dire: je vais guérir. Parce que ça vous demande un effort de changer vos habitudes. Vous n’allez pas vous contenter d’attendre le verdict. Vous améliorez ainsi vos chances de vous guérir.
Et à part l’alimentation?
Je me fonde sur la méthode de Catherine Kousmine, qui a obtenu de bons résultats. Il ne s’agit pas forcément de guérison, mais au moins d’une amélioration considérable de la qualité de vie ou de survie du malade. Et ça, il ne faut pas le négliger. Je pense au cas d’une femme qui est venue me voir avec une tumeur au sein qui évoluait depuis deux ans et ne voulait pas se faire soigner par la médecine. J’ai appliqué la méthode Kousmine à fond. Deux ans plus tard, elle se préparait à mourir, je lui ai demandé si elle n’avait pas de regrets de ne pas s’être fait opérer, elle m’a répondu: «Oh non, pas du tout! Ma mère a eu un cancer du sein, elle a eu six mois de traitements épouvantables et elle est morte après un an. Ma tante a eu un cancer du sein, même topo. Moi j’ai vécu quatre ans, c’est cadeau!» Et il arrive parfois que ça fasse la différence. Si j’arrive à vous convaincre de changer d’alimentation, ça veut dire que trois fois par jour vous allez vous dire: je vais guérir. Parce que ça vous demande un effort de changer vos habitudes. Vous n’allez pas vous contenter d’attendre le verdict. Vous améliorez ainsi vos chances de vous guérir.
Et à part l’alimentation?
Il existe divers traitements que ne vendent pas les laboratoires. Des médicaments non toxiques, mais non brevetés et donc combattus férocement par la médecine. J’ai travaillé notamment avec des produits du docteur Jean Solomidès, qui a soigné des centaines de cancéreux. Il a été condamné plusieurs fois en France pour exercice illégal de la médecine sous prétexte qu’il lui manquait un diplôme français…
L’homéopathie peut-elle soigner le cancer?
L’homéopathie peut-elle soigner le cancer?
Je ne l’ai pas employée comme méthode principale. Mais il y a au Tessin une clinique qui ne fait que ça. Les gens peuvent toutefois suivre un autre traitement à côté s’ils le veulent. L’Inde a des médecins fabuleux en homéopathie. Le pays compte cinq facultés d’homéopathie, où l’on reçoit une formation très proche de celle des médecins, mais sans la pharmacologie, et les diplômés ont les mêmes droits à pratiquer que les médecins.
Selon les études cliniques, les remèdes homéopathiques ne sont pas plus efficaces que le placebo…
On a beaucoup de preuves rigoureuses que l’homéopathie agit, mais elles sont toujours refusées d’emblée et jamais étudiées. Les observateurs médicaux trouvent des biais aux études favorables à l’homéopathie avant même d’étudier les cas qu’on leur montre. On ne vient pas voir ce qui se passe dans nos consultations, comment vont les patients en entrant, en sortant et une année après. D’emblée on considère que ça ne peut pas marcher. Le magazine Science et Vie, par exemple, s’est senti pendant vingt ans comme investi par une mission de justicier contre les «charlatans homéopathes».
Il a rejeté une étude très bien réalisée et positive sur l’homéopathie pour la seule raison que Boiron, laboratoire de produits homéopathiques, l’avait subventionnée. Mais 90% des études scientifiques sont financées par l’industrie, il n’y a pas assez d’argent ailleurs! Je me suis tourné vers l’homéopathie à la suite d’échecs en pratiquant la médecine que j’avais apprise. Je me souviens d’une gamine qui était soignée par son pédiatre pour une coqueluche, qui avait renoncé après avoir essayé tout son arsenal, y compris des antibiotiques qui lui avaient laissé un eczéma. J’ai essayé d’autres médicaments et échoué pareillement, alors en désespoir de cause j’ai regardé l’homéopathie. C’était compliqué, il fallait adapter le traitement à la personne. Je lui ai posé des questions étranges que proposait le livre, j’ai trouvé un traitement et 48 heures après, la fillette était pratiquement guérie. Ce n‘était pas un effet placebo, ça faisait plus de deux mois qu’elle était traitée et je n’y allais pas avec grand enthousiasme! Je n’ai jamais renoncé à la médecine classique. Quand les antibiotiques marchaient, je donnais des antibiotiques. Au début ce n’est que dans les cas où la médecine avait échoué que j’essayais l’homéopathie. Dans le cas de cette fillette, j’ai eu la chance du débutant: par la suite j’ai eu moins de facilité!
En homéopathie, plus on dilue les substances choisies dans l’eau, plus ça deviendrait efficace. C’est un défi à l’esprit cartésien…
Il a rejeté une étude très bien réalisée et positive sur l’homéopathie pour la seule raison que Boiron, laboratoire de produits homéopathiques, l’avait subventionnée. Mais 90% des études scientifiques sont financées par l’industrie, il n’y a pas assez d’argent ailleurs! Je me suis tourné vers l’homéopathie à la suite d’échecs en pratiquant la médecine que j’avais apprise. Je me souviens d’une gamine qui était soignée par son pédiatre pour une coqueluche, qui avait renoncé après avoir essayé tout son arsenal, y compris des antibiotiques qui lui avaient laissé un eczéma. J’ai essayé d’autres médicaments et échoué pareillement, alors en désespoir de cause j’ai regardé l’homéopathie. C’était compliqué, il fallait adapter le traitement à la personne. Je lui ai posé des questions étranges que proposait le livre, j’ai trouvé un traitement et 48 heures après, la fillette était pratiquement guérie. Ce n‘était pas un effet placebo, ça faisait plus de deux mois qu’elle était traitée et je n’y allais pas avec grand enthousiasme! Je n’ai jamais renoncé à la médecine classique. Quand les antibiotiques marchaient, je donnais des antibiotiques. Au début ce n’est que dans les cas où la médecine avait échoué que j’essayais l’homéopathie. Dans le cas de cette fillette, j’ai eu la chance du débutant: par la suite j’ai eu moins de facilité!
En homéopathie, plus on dilue les substances choisies dans l’eau, plus ça deviendrait efficace. C’est un défi à l’esprit cartésien…
Dans le cas d’une plante comme la belladone, ça permet qu’elle ne soit plus toxique. Si vous l’administrez pure, ça marche aussi mais avec de forts effets secondaires. L’explication que j’ai trouvée à l’efficacité de la dilution, que d’autres ont trouvée avant moi, c’est qu’on laisse une empreinte dans l’eau en la dynamisant au cours des dilutions. C’est fondé sur la mémoire de l’eau. On sait que l’eau a une structure très complexe et qu’on peut la modifier. Elle peut ainsi acquérir des effets que n’aura pas une eau neutre. On y ajoute de l’alcool parce que c’est un bon solvant et un bon conservateur. Tout cela fait peur à la médecine. La mémoire de l’eau a été prouvée par Jacques Benveniste, c’était un biologiste de haut niveau, mais il s’est fait couler pour avoir osé s’intéresser à l’homéopathie. Luc Montagnier, prix Nobel, a repris le flambeau mais il a dû exiler ses recherches en Chine… La vie est tellement plus bizarre que ce qu’on croit en connaître! J’ai aussi connu quelques difficultés en Suisse. Mais ce qui m’intéresse, c’est le plan expérimental. Comme le disait le physiologiste Claude Bernard, si la théorie ne colle pas avec les faits, c’est qu’elle est fausse. Si on réfléchit un tant soit peu, on se rend compte que tout l’univers et sa matière obéissent à des lois bizarres que la matière semble ignorer. Sur une bande magnétique, vous pouvez stocker des informations folles, et si vous la donnez à analyser au pharmacien, il vous dira qu’il n’y décèle aucune substance chimique. En informatique, les particules obéissent aux lois de la mécanique quantique, qui échappent au déterminisme et ne font pas de différence entre la matière et les ondes. En homéopathie, on considère aussi que vous ne pouvez pas définir une personne, et donc un patient, par sa chimie.
http://www.sept.info/francois-choffat-la-vie-depasse-la-chimie-homeopathie-vaccin/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.