par Aurélie Haroche, jim.fr, 7 juin 2017
Paris, le mercredi 7 juin 2017 – Les inquiétudes sur les dangers potentiels sur la santé de l’utilisation des téléphones portables ont perdu de leur vigueur ces dernières années, remplacées par d’autres craintes également attisées par l’invisibilité des menaces et la peur des progrès techniques. Cependant, les publications concernant les mobiles demeurent toujours l’objet d’une attention assez soutenue. Le dernier rapport de l’Agence nationale des radiofréquences (ANFR) ne fait pas exception.
Des mesures réalisées régulièrement mais non publiées
Les associations de consommateurs et de citoyens qui redoutent les effets des téléphones portables mettent régulièrement en cause l’opacité des données concernant les débits d’absorption spécifiques (DAS) de ces derniers. Ces critiques ont été renforcées avec la publication en juillet 2016 d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) concernant l’exposition des enfants aux radiofréquences qui affirmait que sur un échantillon de 95 téléphones portables : « 89 % d’entre eux mesurés au contact du corps présentaient un DAS supérieur à 2 W/kg et 25 % un DAS supérieur à 4 W/kg. Par ailleurs, la notice d’utilisation de 25 % des téléphones contrôlés présentant un DAS corps au contact supérieur à 2 W/kg n’indiquait pas de distance minimale d’utilisation ». Alors que les résultats d'analyse de l'ANFR n'étaient pas rendus publics, le docteur Marc Arazy (ancien responsable de l'association Priartem) a exigé la transmission des conclusions de l'ANFR et a bénéficié d'un avis favorable de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA). D'abord réticente à s'y plier, l'ANFR a finalement livré les résultats d'analyses concernant « des mesures (...) réalisées entre 2012 et 2016 sur 379 téléphones portables». Cent-soixante-dix-sept mesures concernent le « DAS tête » « qui caractérisent l’usage du téléphone au contact de l’oreille, en conversation vocale ». Par ailleurs, 227 mesures du « DAS tronc » concernent « l’usage du téléphone porté près du tronc, par exemple dans la poche d’une veste ou dans un sac ».
Alors que la réglementation impose de ne pas dépasser un DAS de 2W/kg, les analyses conduites par l’ANFR confirment un parfait respect de ces normes. « Aucun téléphone mobile contrôlé par l’ANFR n’a présenté de DAS tête maximal supérieur à la valeur limite réglementaire de 2 W/kg. Selon les années, les valeurs maximales mesurées varient entre 1 W/kg et 1,8 W/kg » indique l’institution dans son dossier de presse. Les valeurs médianes oscillaient pour leur part entre 0,35 W/kg (en 2014 et 2015) et 0,73 W/kg (en 2012). Concernant le tronc, la situation est plus complexe. Entre 2012 et 2016, les constructeurs avaient la possibilité de choisir une distance entre 0 et 25 mm pour mesurer le DAS tronc, ce n’est que depuis le 25 avril 2016 que l’évaluation ne peut se faire au-delà de 5 mm. Cette évolution conduit à des résultats difficilement interprétables. Si l’ANFR précise qu’ « Aucun téléphone mobile contrôlé par l’ANFR n’a présenté de DAS tronc supérieur à la valeur limite réglementaire de 2 W/kg à la distance d’utilisation prévue par le constructeur », on trouve néanmoins des résultats dépassant les 2W/kg dans le cadre d’analyses ne rentrant pas dans le cadre de la réglementation alors appliquée. L’ANFR prévient d’ailleurs : « Ces mesures indicatives, qui s’affranchissent de la distance recommandée par le constructeur (…) ne peuvent donc être utilisées pour apprécier la conformité des appareils ». Cette précision n’a pas empêché certains observateurs de se montrer inquiets de certains résultats. Ainsi, le docteur Marc Azary a-t-il fait le recensement des appareils, qui selon les données de l’ANFR, présente des DAS supérieurs à la valeur limite de 2W/kg. Au-delà, le praticien estime que des précautions supplémentaires, en matière de contrôle notamment, devraient être adoptées. « Il faut (…) qu’il y ait une réglementation européenne imposant la mesure des DAS membres au contact qui n’apparaissent pas dans les informations des constructeurs alors qu’ils ont été mentionnés dans le rapport de l’ANSES. Il faut aussi que l’on ait des données différenciées entre le DAS chez l’adulte et chez l’enfant. Il y a un gros travail à faire en matière de transparence » insiste-t-il. La promesse faite par l’ANFR de désormais publier un bulletin par semestre pourrait apaiser ses inquiétudes, surtout si l’institution décide de publier ses résultats concernant les DAS membres, pour l’heure non publiés.
Les associations de consommateurs et de citoyens qui redoutent les effets des téléphones portables mettent régulièrement en cause l’opacité des données concernant les débits d’absorption spécifiques (DAS) de ces derniers. Ces critiques ont été renforcées avec la publication en juillet 2016 d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) concernant l’exposition des enfants aux radiofréquences qui affirmait que sur un échantillon de 95 téléphones portables : « 89 % d’entre eux mesurés au contact du corps présentaient un DAS supérieur à 2 W/kg et 25 % un DAS supérieur à 4 W/kg. Par ailleurs, la notice d’utilisation de 25 % des téléphones contrôlés présentant un DAS corps au contact supérieur à 2 W/kg n’indiquait pas de distance minimale d’utilisation ». Alors que les résultats d'analyse de l'ANFR n'étaient pas rendus publics, le docteur Marc Arazy (ancien responsable de l'association Priartem) a exigé la transmission des conclusions de l'ANFR et a bénéficié d'un avis favorable de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA). D'abord réticente à s'y plier, l'ANFR a finalement livré les résultats d'analyses concernant « des mesures (...) réalisées entre 2012 et 2016 sur 379 téléphones portables». Cent-soixante-dix-sept mesures concernent le « DAS tête » « qui caractérisent l’usage du téléphone au contact de l’oreille, en conversation vocale ». Par ailleurs, 227 mesures du « DAS tronc » concernent « l’usage du téléphone porté près du tronc, par exemple dans la poche d’une veste ou dans un sac ».
Des résultats plutôt rassurants mais pas toujours facilement interprétables
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