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17 juil. 2018

France : Antennes-relais et risque sanitaire : un Nîmois alerte le gouvernement

Le Midilibre a publié notre commentaire sur le scandal industriel et sanitaire de Phonegate à la réponse de celui d'une lectrice : "personne ne parle des téléphones qui sont bien plus dangereux surtout lorsqu'ils sont contre l'oreille pendant des heures"... Voir ci-dessous.

Antennes-relais et risque sanitaire : un Nîmois alerte le gouvernement
par FABIEN ARNAUD, midilibre.fr, 16 juillet 2018

Rémi Targhetta appelle à une révision rapide des taux légaux d’exposition.ARCHIVE

Le Dr Rémi Targhetta, médecin addictologue au CHU de Nîmes, prédit une "catastrophe" comparable à l’amiante ou au tabac, si la loi n’évolue pas rapidement.


Rémi Targhetta appelle à une révision rapide des taux
légaux d'exposition 
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Ces derniers mois, à Nîmes, plusieurs comités de riverains se sont élevés contre l’installation d’antenne-relais de téléphonie mobile à proximité de chez eux. L’un de leurs arguments : le danger des ondes électromagnétiques pour la santé. Question encore controversée aujourd’hui.

BIO EXPRESS

D’abord pneumologue, le Dr Rémi Targhetta est ensuite devenu médecin addictologue et cancérologue au CHU de Nîmes. Expert auprès de la Sécurité sociale sur les effets de l’amiante sur la santé, il s’est également engagé dans la prévention des répercussions du cannabis sur le cerveau.



Mais pour le Dr Rémi Targhetta, pas de doute : le caractère gravement nuisible de ces émissions près des zones habitées est réel. Médecin addictologue et cancérologue au CHU de Nîmes, il est lui aussi concerné par un projet d’antenne-relais dans son quartier. Alors, il a décidé de se pencher sur la question.

Deux mois de recherches

C’est en découvrant qu’un pylône émetteur de 23 mètres de hauteur allait être installé près de sa maison que Rémi Targhetta s’est intéressé aux nuisances possibles pour la santé. "Mes connaissances en matière de radiofréquences étaient jusque-là limitées. J’ai voulu savoir ce qu’il en était au niveau international", pose le médecin nîmois, expert sur les questions d’amiante et de tabagisme.

Familier des publications scientifiques, dont il connaît les titres qui font autorité à l’échelle mondiale, il se lance dans une "compilation très élaborée, mettant en rapport la littérature scientifique et la loi". Pendant deux mois, il traduit de l’anglais les articles les plus récents sur le sujet. Il épluche et compare la législation, en France et à l’étranger.

Deux mois de recherches et très rapidement, un constat : "L’inadéquation entre le discours scientifique et ce que propose la loi, en France. C’est pour cette raison que j’ai décidé d’adresser une lettre ouverte aux ministres concernés." Rémi Targhetta observe : "En France, la loi qui fixe les taux d’exposition maximum en est restée à un décret de 2002. Depuis, ces normes n’ont pas été modifiées, contrairement aux mesures prises dans d’autres pays comme la Chine ou la Russie."

Une lettre adressée à trois ministres

Cette analyse, sorte de livre blanc des risques liés aux ondes, Rémi Targhetta a souhaité la rendre publique dans une lettre ouverte et l’adresser, comme un signal d’alarme, aux membres du gouvernement concernés (lire ci-dessous). Au nom d’un collectif de riverains de son quartier, il écrit à Agnès Buzyn, ministre de la Santé, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, ce dernier en tant que référent pour les dangers auxquels sont exposés les élèves dont les établissements sont situés à portée d’antennes-relais.
Un institut établit le risque de cancer

Autre découverte : des expériences attestant des effets nocifs avérés des ondes électromagnétiques sur des êtres vivants. "Un institut italien parmi les plus connus au monde (la Fondation européenne Ramazzini, NDLR), ayant déjà révélé plusieurs sources de cancers, a publié, en mars dernier, les résultats d’une grande étude sur l’animal. Pour la première fois, il existe des preuves de l’apparition de cancers du cerveau et du cœur chez des rats soumis aux émissions d’antennes, à un seuil de 50 volts par mètre."

Et citant un article de l’International journal of oncology, paru en 2017 : "Les études épidémiologiques humaines ont montré des preuves d’un risque accru de gliome (tumeurs du cerveau, NDLR) et de neurinome acoustique (une tumeur bénigne, NDLR). Le rayonnement par radiofréquences a été classé comme possible cancérogène pour l’homme."

Dans les documents qu’il joint à sa lettre, Rémi Targhetta inclut également un avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), daté de 2016, sur l’exposition des enfants aux radiofréquences. "Celui-ci révèle un effet possible sur les fonctions cognitives et le bien-être. Des conséquences qui peuvent aussi être attribuées à l’usage du téléphone portable."

En tout, six pages résumant le fruit de ses recherches, et un espoir : celui d’une prise de conscience accélérée des pouvoirs publics. "Cette lettre ouverte vient proposer un délai raccourci entre les constatations scientifiques et la modification des normes", conclut Rémi Targhetta.

Le Dr Targhetta écrit aux ministres

Extraits de la lettre ouverte adressée par Rémi Targhetta à Nicolas Hulot, Agnès Buzyn et Jean-Michel Blanquer.

"Par cette lettre ouverte, j’ai l’honneur et le devoir d’attirer votre attention sur le risque d’une catastrophe sanitaire à venir si notre législation restait en l’état. Des mesures émanant de vos ministères pourraient protéger notre population des effets délétères des radiofréquences (RF) présentes de façon croissante dans notre pays. Les seuils des RF fixés en 2002 par décret apparaissent obsolètes. (...)

"Par ma fonction de médecin (prévention/soins) et comme riverain d’une future station antenne relais de 23 mètres de hauteur pour laquelle un permis de construire vient d’être accordé, je me suis intéressé aux effets sur la santé des RF émis par les antennes. Cette antenne se situe au coeur des habitations, à quelques mètres de villas où résident aussi des enfants et où seize antennes relais existent déjà, dans un périmètre de 1 km de rayon. (...)

"Les recherches médicales s’étant enrichies au fil des années et en particulier ces derniers mois, il ne fait plus de doute aujourd’hui que le niveau de risque sanitaire devient préoccupant. Les seuils des champs électromagnétiques des RF autorisés en France depuis 2002 n’ont pas été modifiés en dépit de la résolution adoptée en 2008 par le Parlement européen. (...) Or, une nouvelle maladie a été récemment décrite et reconnue en mars 2018 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) : l’hypersensibilité électromagnétique, avec une causalité non encore prouvée. De plus, de larges études épidémiologiques depuis 2010 suggèrent un lien entre les RF, antennes relais, et la survenue de certaines maladies et cancers. Elles concluent à une nécessité d’abaisser de manière drastique les seuils à 0.614 V/m soit 100 fois moins que nos normes actuelles, et proposent des distances d’installation de certaines antennes relais par rapport aux habitations de 300 à 500 m. (...)

"Déjà neuf pays de l’Union européenne (France exclue) ont abaissé leur seuil. La France ne devrait-elle pas se situer parmi les tout premiers de cordée Européens ? (...) Le risque d’une catastrophe sanitaire se précise, peutêtre de la même ampleur que l’amiante, le tabagisme, ou le glyphosate (et avec les mêmes conflits d’intérêt ?). Il devient indispensable d’en informer le public. (...) Les études épidémiologiques et in vivo chez l’homme s’orientent vers des effets graves sur la santé. L’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques est reconnue. Les enfants doivent être protégés de cette source de pollution diffuse et invisible."

FABIEN ARNAUD

https://www.midilibre.fr/2018/07/16/antennes-relais-et-risque-sanitaire-un-nimois-alerte-le-gouvernement,4655918.php

Notre commentaire :

Le Dr Marc Arazi, Président de l'Association Phonegate Alerte et son équipe viennent d’écrire au Ministre de la Transition écologique, Monsieur Nicolas Hulot, à la Ministre de la Solidarité et de la Santé, Madame Agnès Buzyn et au ministre de l’Économie et des finances, Monsieur Bruno Le Maire, pour les mettre en demeure d’agir urgemment pour protéger la santé et la sécurité des millions d’utilisateurs de téléphones mobiles en France.

"Nous leur demandons le rappel de plus de 250 modèles de téléphones mobiles parmi les plus vendus sur le marché français, qui doivent soit être retirés du parc en activité par une procédure d’échange gratuit, soit faire l’objet d’une mise à jour logicielle ou matérielle gratuite par le fabricant." Ces téléphones présentent des risques pour la santé de leurs utilisateurs, selon le Dr Marc Arazi, en raison d'un niveau d'émission d'ondes électromagnétiques trop élevé. Selon des tests réalisés par l'Agence nationale des fréquences (ANFR), leur débit d'absoption spécifique (DAS) "tronc", autrement dit leur rayonnement maximal, dépasse (plus de trois fois pour certains...) le seuil des 2 W/kg s'ils sont placés à une distance de 5 mm ou collés directement contre le corps.

Ce rappel concerne des centaines de millions de téléphones portables en France, en Europe et dans le monde qui font courir un risque à la santé des utilisateurs, particulièrement celle des enfants.

Voir la pétition de Phonegate Alerte : Protégez la santé de millions ...

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