Par Sciences et Avenir avec AFP, 21 octobre 2018
Cela fait 10 ans que le CSA déconseille officiellement l'exposition des tout-petits aux écrans. Pourtant, 1 enfant sur 2 commence à regarder la télévision avant l'âge 18 mois.
Chaque foyer compte aujourd'hui 5 écrans en moyenne Mike Tittel / Cultura Creative / AFP |
"Toutes les études montrent que les écrans non interactifs (télévision, DVD) devant lesquels les bébés (de moins de 2 ans) sont passifs n'ont aucun effet positif", expliquait déjà l'Académie de Médecine en 2013, mais peuvent au contraire provoquer "prise de poids, retard de langage, déficit de concentration et d'attention, risque d'adopter une attitude passive face au monde". Côté écrans interactifs, l'usage doit en rester modéré. Quant aux enfants de 2 à 3 ans, l'Académie recommande d'éviter toute exposition prolongée à la télévision, et en particulier à la publicité, qui brouille les repères de l'enfant. Les enfants n'apprennent en effet à distinguer la réalité de l'imaginaire qu'à partir de 3 ans !
Avant 3 ans, les écrans perturbent le développement de l'enfant
"Avant 3 ans, l'enfant se construit en agissant sur le monde : la télévision risque de l'enfermer dans un statut passif de spectateur", explique le CSA. "Pour développer ses capacités, l'enfant doit utiliser activement ses cinq sens", par exemple en manipulant les objets qui l'entourent. "L'exposition passive à des images diffusées sur un écran ne favorise pas ce type d'interactions et peut au contraire freiner le développement du tout-petit enfant", alerte le CSA. D'où vient alors cette croyance que l'écran les apaise ? En réalité, "le regard du bébé est capté par le flux d'images et de sons provenant de l'écran et qu'il ne comprend pas, ce qui peut donner l'illusion d'un effet calmant", répond le CSA. Un calme qui, dans les faits, sera souvent suivi "d'une agitation mal comprise" des parents, qui seront alors tentés d'augmenter l'exposition aux écrans, "risquant ainsi d'accentuer son effet néfaste sur l'enfant". "Il y a toujours un équilibre à trouver entre la mémoire interne, cérébrale et les mémoires externes (écrans, réseaux sociaux…)", explique dans un communiqué Francis Eustache, neuropsychologue et directeur d'unité de recherche Inserm à l'Université de Caen. "De plus, mettre son cerveau au repos, en se laissant aller à la rêverie sans objet d'attention, est un moyen puissant de préserver son équilibre cognitif, et donc ses capacités de mémoire".
"Avant 3 ans, l'enfant se construit en agissant sur le monde : la télévision risque de l'enfermer dans un statut passif de spectateur", explique le CSA. "Pour développer ses capacités, l'enfant doit utiliser activement ses cinq sens", par exemple en manipulant les objets qui l'entourent. "L'exposition passive à des images diffusées sur un écran ne favorise pas ce type d'interactions et peut au contraire freiner le développement du tout-petit enfant", alerte le CSA. D'où vient alors cette croyance que l'écran les apaise ? En réalité, "le regard du bébé est capté par le flux d'images et de sons provenant de l'écran et qu'il ne comprend pas, ce qui peut donner l'illusion d'un effet calmant", répond le CSA. Un calme qui, dans les faits, sera souvent suivi "d'une agitation mal comprise" des parents, qui seront alors tentés d'augmenter l'exposition aux écrans, "risquant ainsi d'accentuer son effet néfaste sur l'enfant". "Il y a toujours un équilibre à trouver entre la mémoire interne, cérébrale et les mémoires externes (écrans, réseaux sociaux…)", explique dans un communiqué Francis Eustache, neuropsychologue et directeur d'unité de recherche Inserm à l'Université de Caen. "De plus, mettre son cerveau au repos, en se laissant aller à la rêverie sans objet d'attention, est un moyen puissant de préserver son équilibre cognitif, et donc ses capacités de mémoire".
1 enfant sur 2 commence à regarder la télévision avant 18 mois
C'est en s'appuyant sur ces constats d'experts que le CSA avait décidé il y a 10 ans d'interdire les programmes télé destinés aux moins de trois ans au moment où des chaînes anglo-saxonnes dédiées aux bébés avaient cherché à s'installer en France. Cette recommandation du CSA de bannir l'usage des écrans par les tout-petits avait cependant eu du mal à s'imposer, certains la jugeant trop "intrusive" ou y voyant une forme de "censure", a rappelé Carole Bienaimé-Besse, conseillère du CSA en charge de la jeunesse, lors d'une conférence de presse. Mais 10 ans après, avec la multiplication des écrans (on en compte 5 par foyers désormais), "nous voyons aujourd'hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d'actualité", a souligné la ministre de la Santé, venue exprimer son "soutien sans réserve" à l'action du CSA dans ce domaine. Selon les résultats d'une étude de l'Inserm, les enfants de 2 ans sont majoritairement exposés à la télévision, et peu exposés aux consoles de jeux, tablette et smartphone, tandis que 2 enfants sur 3 regardent la télévision tous les jours et 1 enfant sur 2 commence à la regarder avant 18 mois.
"S'il ne faut pas culpabiliser les parents, il ne faut pas ignorer les risques qui pèsent sur les jeunes enfants", a-t-elle insisté, évoquant des dangers qui vont de "conséquences sur le développement du cerveau, l'acquisition du langage et le niveau de concentration" à des problèmes de santé physique, entre "troubles du sommeil et de la vision" et "obésité liée à la sédentarité". Le président du CSA, Olivier Schrameck, entend développer l'action du régulateur dans le domaine de la santé, notamment via deux chartes en cours d'élaboration avec le ministère, l'une qui porte sur l'exposition des enfants à la pornographie et la seconde sur l'influence des écrans en matière de comportements alimentaires.
CG avec AFP
https://www.sciencesetavenir.fr/nutrition/enfant-adolescent/pas-d-ecrans-avant-3-ans-rappelle-agnes-buzyn_128734
C'est en s'appuyant sur ces constats d'experts que le CSA avait décidé il y a 10 ans d'interdire les programmes télé destinés aux moins de trois ans au moment où des chaînes anglo-saxonnes dédiées aux bébés avaient cherché à s'installer en France. Cette recommandation du CSA de bannir l'usage des écrans par les tout-petits avait cependant eu du mal à s'imposer, certains la jugeant trop "intrusive" ou y voyant une forme de "censure", a rappelé Carole Bienaimé-Besse, conseillère du CSA en charge de la jeunesse, lors d'une conférence de presse. Mais 10 ans après, avec la multiplication des écrans (on en compte 5 par foyers désormais), "nous voyons aujourd'hui combien cette alerte était nécessaire et combien cet enjeu est toujours d'actualité", a souligné la ministre de la Santé, venue exprimer son "soutien sans réserve" à l'action du CSA dans ce domaine. Selon les résultats d'une étude de l'Inserm, les enfants de 2 ans sont majoritairement exposés à la télévision, et peu exposés aux consoles de jeux, tablette et smartphone, tandis que 2 enfants sur 3 regardent la télévision tous les jours et 1 enfant sur 2 commence à la regarder avant 18 mois.
"S'il ne faut pas culpabiliser les parents, il ne faut pas ignorer les risques qui pèsent sur les jeunes enfants", a-t-elle insisté, évoquant des dangers qui vont de "conséquences sur le développement du cerveau, l'acquisition du langage et le niveau de concentration" à des problèmes de santé physique, entre "troubles du sommeil et de la vision" et "obésité liée à la sédentarité". Le président du CSA, Olivier Schrameck, entend développer l'action du régulateur dans le domaine de la santé, notamment via deux chartes en cours d'élaboration avec le ministère, l'une qui porte sur l'exposition des enfants à la pornographie et la seconde sur l'influence des écrans en matière de comportements alimentaires.
CG avec AFP
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