Le 8ème Congrès national sur l'électrosmog, organisé par l'association de défense suisse Gigaherz, a eu lieu à Berne, capitale de la Suisse, le 30 avril 2011. On attendait 80 participants et en fait, 175 personnes étaient présentes, en provenance de l'Allemagne, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Liechtenstein et la Suisse. Les participants étaient membres d' associations de défense, professionnels et défenseurs de la santé, et des personnes souffrant de différents malaises, qu'elles attribuent à la proximité d'antennes ou de dispositifs émettant des radiations électromagnétiques. Une de ces personnes, une enseignante, a dit qu'elle-même et certains de ses élèves éprouvaient des malaises qui, selon, eux pourraient être causés par des rayonnements électromagnétiques. Un représentant de l'Office Fédéral de l'Environnement était présent, mais il n'y avait personne de l'Office Fédéral Suisse de Santé Publique. Un des résultats du congrès a été la décision d'unir les divers groupes suisses de défense en une association faîtière, la Fédération d’électromagnétique de Suisse et de Liechtenstein ( www.funkstrahlung.ch/ ).
Résumés des exposés des cinq présentateurs:
Professeur
Dominique Belpomme, Professeur d'oncologie clinique,
Université Paris-Descartes. Il pratique l'oncologie médicale et la médecine
environnementale à la Clinique Alleray Labrouste-(Paris).
Il est également président de l'ARTAC (Association pour la recherche
thérapeutique anti-cancéreuse) et président du ISDE-France (Société
internationale des médecins pour l'environnement).http://www.artac.info/
Description
clinique et biologique du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques
(SICEM)
Entre mai 2008 et
mars 2011, 488 personnes qui se sont adressées à l'ARTAC ont annoncé une
hypersensibilité aux champs électromagnétiques (CEM). Sur deux ans, 361 ont été
examinées dans un contexte clinique et biologique. Quatre-vingt-quinze pour
cent d'entre elles ont clairement signalé l'apparition et
la disparition répétées de
symptômes liés à la présence ou l'absence de champs électromagnétiques . Trois
phases cliniques ont été distinguées: une phase initiale pendant laquelle
l'exposition aux champs électromagnétiques peut provoquer des maux de tête, une
sensation de chaleur dans l'oreille et d'autres parties du corps, surtout la partie
supérieure du corps, des acouphènes, des anomalies oculaires, des myalgies, et,
dans certains cas, dermatite et des symptômes comme une oppression thoracique,
palpitations, tachycardie et nausées. Une deuxième phase est caractérisée par
l'insomnie, la fatigue chronique, des tendances à la dépression,
déficit de l'attention, troubles de la concentration, perte de la mémoire
immédiate, problèmes de comportement, anxiété. Les premiers symptômes peuvent
se reproduire chaque fois que le
patient est exposé à des sources de CEM.
En plus de la détection hypo-perfusion vasculaire cérébrale (diminution du flux sanguin dans certaines régions du cerveau), principalement dans la zone limbique, des analyses de sang ont révélé une augmentation des teneurs en histamine chez 36% des patients, une augmentation des protéines de choc thermique de 45% , une baisse du niveau de mélatonine dans 33%, et une carence en vitamine D chez 70% des patients.
Des observations spécifiques et des tests ont également été conduits, prouvant que la souffrance cérébrale est due aux champs électromagnétiques. Il y a une troisième phase, ce qui suggère qu’un syndrome d'intolérance aux CEM peut correspondre à la maladie d'Alzheimer précoce. Dans une récente interview (Septembre 2010), le Pr Belpomme a déclaré qu '«il existe un lien important entre les champs électromagnétiques et maladies neuro-dégénératives, notamment la maladie d'Alzheimer. Le risque de la maladie d'Alzheimer, qui peut survenir chez les jeunes personnes de moins de 45 ans, est d'ailleurs beaucoup plus important que le risque de cancer. " La thérapie pour traiter des personnes souffrant de SICEM comprend la prescription d'oméga-3, les anti-oxydants, la vitamine D et des anti-histaminiques.
(Voir le rapport d'ARTAC, " Le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques (SICEM). Le présent rapport fait partie d’une série d’autres documents à l'attention du corps médical et de la sécurité sociale, concernant les effets des champs électromagnétiques sur la santé. Il est aussi le prélude à plusieurs publications scientifiques réalisées par les chercheurs de l’ARTAC.)
Professeur Dr. Klaus Buchner a été professeur d'université et
professeur au Département de mathématiques à l'Université technique de Munich
jusqu'en 2006. Il est Président national du Parti démocratique
écologique (ÖDP) allemand depuis 2003. http://www.dr-klaus-buchner. de/
Effet du
rayonnement de la téléphonie mobile sur le repliement des protéines et sur les
neurotransmetteurs
Dans une étude de 18
mois, débutée juste après la mise
en fonction d'une station de base
GSM mobile, les 60 participants ont montré une activation significative des
hormones du stress d’adrénaline et de la noradrénaline dont les valeurs ont
n'ont cessé d'augmenter au cours des
six premiers mois de
fonctionnement de l’émetteur GSM.
Les valeurs de la dopamine précurseur ont diminué de façon significative après
le début de l'exposition. Après la période d'étude de 18 mois, l'état initial
des participants n'était pas encore rétabli. Une indication du déséquilibre
chronique de la gestion du stress a consisté en une diminution significative des
niveaux de la phényléthylamine (PEA) à la fin de la période d'enquête. Une
diminution des taux de PEA est également observée chez les personnes présentant
un trouble déficitaire de l'attention. Ces personnes sont souvent traitées avec
le Ritalin, qui a une structure similaire au PEA.
En outre, les
résultats d'une étude menée par Henrik Bohr sur les effets de l'exposition aux micro-ondes sur le repliement et
la dénaturation des protéines globulaires ont été présentés, suggérant que les
effets des micro-ondes sont non-thermiques.
Magda Havas
PhD est professeur
agrégé d'études environnementales et de ressources à Trent University, Canada.
Depuis 15 ans, elle dispense des cours universitaires sur les effets sanitaires des rayonnements
électromagnétiques. Ses recherches portent sur les effets biologiques des contaminants de l'environnement. http://www.magdahavas.com/ ,http://www.magdahavas.org/
Electrohypersensibilité:
physiologique ou psychologique?
Dr Havas a énuméré
les dispositifs de création d'électrosmog qui pourraient causer des effets sur la santé:
- téléphones sans
fil (DECT) (rayonnent constamment jusqu’à 100 mètres. Les téléphones ECO DECT
sont moins nocifs)
- dormir avec des
téléphones portables sous l'oreiller- utilisation du téléphone portable avant 20 ans et pendant dix ans ou plus
- ampoules fluorescentes compactes (qui contiennent du mercure et émettent des rayons UV et de l'électricité sale)
- radio-réveil à proximité du lit
- utilisation d’un ordinateur «plusieurs» heures par jour (le rayonnement est émis par le clavier)
- iPod ou Bluetooth
- moniteurs de surveillance de bébés sans fil (émettent un rayonnement constant). Les moniteurs activés par la voix n’émettent que lorsque la voix est activée.
- compteurs intelligents sans fil ("Smart meters"). On a observé que les plantes dans le faisceau de compteurs se fanaient.
- vivre à proximité des lignes à haute tension, dans un logement multi-étages (les étages supérieurs ont des émissions plus élevées), proximité des antennes de
- téléphones portables et / ou radio / TV, base militaire, aéroport, port maritime, éoliennes.
Dr Havas a présenté
des preuves objectives qui documentent les effets bilogiques indésirables des radiofréquences
sous forme de courant de mauvaise
qualité («électricité sale») et de fréquences
micro-ondes générées par la technologie sans fil. Il est prouvé que
l'électrosmog affecte le taux de glycémie chez certains diabétiques. Ceci a été
appelé «diabète de type 3 ». Il est également prouvé que l'électrosmog affecte
le cœur en déclenchant l’arythmie et la tachycardie. Les personnes souffrant de
troubles neurologiques, tels que la sclérose en plaques, sont gravement
touchées par l'électrosmog dans leur environnement familial.
Dr Havas a souligné
que l'on doit traiter la cause et non les symptômes, par la réduction de l'exposition
aux rayonnements électromagnétiques, le renforcement du système immunitaire et la
détoxification du corps (du mercure
et autres substances).
Elle s'est référée à
l'appel de Fribourg 2002, qui suggère un lien entre les effets sur la
santé remarqués par certains médecins et la technologie de la téléphonie mobile, et inclut des suggestions d'actions:
- Informer la
population et les communes de leur droit d'intervenir lors de la planification
et du montage des antennes-relais
- Eduquer la
population, en particulier les utilisateurs de téléphones portables, sur les
risques sanitaires générés par les rayons électromagnétiques et ainsi inciter
l'utilisation consciente. Interdiction
de l'utilisation du portable par les enfants et restriction pour les adolescents
- Interdiction de téléphones portables
et de téléphones sans fil DECT dans les crèches, écoles, hôpitaux, maisons de
retraite, lieux de rencontre, bâtiments et transports publics
- Développer la
recherche scientifique indépendamment de
l'industrie.
Carine
Houssay MSc, diplômée en chimie et en santé
publique.Travaille à l'ARTAC depuis 2010, en charge de projets de
recherche scientifique. Ses propres recherches se concentrent sur l'effet des
champs électromagnétiques sur la santé.http://www.artac.info/
Hypoperfusion
des vaisseaux sanguins du cerveau liée au syndrome d’intolérance aux CEM
Entre mai 2008 et
mars 2010, 141 patients ayant déclaré souffrir de symptômes d' électrosensibilité
et diagnostiqués " syndrome de l'intolérance aux champs
électromagnétiques" (SICEM), ont été soumis à une
encéphalo-exploration fonctionnelle, en utilisant une technique échodoppler
pulsée, échographie cérébrale
tomospygmographie ( UCTS).
Le UCTS est une
méthode qui détermine la pulsation cérébralesur des sections d’un centimètre
d'épaisseur. Il utilise une onde ultrasonore 2 MHz émise en direction des
structures cérébrales. L'onde réfléchie est captée par les sections d’un
centimètre d'épaisseur et permet la définition d'un indice moyen pulsatile qui
est comparé aux sujets normaux. Cet indice varie en fonction de quatre régions
cérébrales (cortico-sous-corticales, sylvienne superficielle, sylvien profond et vertèbre-basilaire).
De nombreuses
pathologies peuvent être détectées par cette technique non spécifique mais très
sensible. Selon le contexte clinique et le territoire concerné, une
hypo-pulsation permettra le diagnostic précoce d'accident vasculaire cérébral,
insuffisance vertèbre-basilaire ou maladies neuro-dégénératives, comme
Alzheimer.
Dans l'étude, la
plupart des patients atteints du SICEM ont eu une hypo-perfusion cérébrale qui
prédomine dans les régions capsulo-thalamique
et vertèbre-basilaire, ainsi que dans le système limbique.
Siegfried
Zwerenz est Président de la Bürgerwelle eV («Les citoyens Wave") -une
organisation de citoyens et d' initiatives visant à protéger contre l’électrosmog.http://www.buergerwelle.de/
Mise en
évidence de l'activité biologique des radiations de la téléphonie mobile sur des personnes sensibles au moyen d'un essai en double
aveugle d'un niveau d'exposition très faible
La plupart des
études menées jusqu'ici ont eu du mal à démontrer les effets des champs
électromagnétiques (CEM) de l'exposition à court terme de sujets humains. Cela
est souvent dû à la conception et la mise en œuvre d'études où les
caractéristiques physiologiques et les besoins de sujets électro-hypersensibles (EHS) ne sont pas suffisamment pris en
compte.
Un projet de
recherche de la Citizens ' Wave innove. Le site d'essai lui-même reste l'environnement familier de chaque
sujet. Le dispositif expérimental utilise le fait que les personnes EHS ont
souvent un endroit de leur domicile où ils se sentent
affectés par l'exposition aux CEM et un autre protégé, où ils se sentent relativement exempt
de symptômes. En utilisant un équipement nouvellement conçu, le lieu protégé
est activé par intermittence et devient un lieu contaminé pour de courts moments, pendant une période d'essai de plusieurs
jours. Le début de l'activation du signal CEM est déterminé
au hasard par ordinateur en double-aveugle. Le point crucial est
de changer un seul paramètre, qui est l'intensité de l'exposition. Les sujets
perçoivent eux-mêmes l’évolution de leur état. L’enregistrement des dispositifs
de surveillance médicale est ensuite comparé avec les
enregistrements de données des mesure
de l'exposition électromagnétique.
Des tests
préliminaires sur des sujets sensibles indiquent que cette nouvelle conception
d’étude permettra la collecte de preuves d'une relation de causalité entre
l'exposition aux CEM et les symptômes ressentis par ces personnes. Les éléments de preuves peuvent servir dans des actions en
justice.
Questions et
réponses:
La plupart des
médecins ne comprennent pas la
gravité du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques. Que
pouvons-nous faire pour prendre conscience de ce grave problème de santé? Réunir les associations de défense et de recherches scientifiques, diffuser des
informations à ce sujet, et surtout,
éduquer les médecins. Le Pr Belpomme est l'une des premières
personnalités à mettre en
place des cours de médecine environnementale dans les universités françaises,
comprenant le diagnostic et le
traitement du SICEM.
(Traduit de l'anglais et résumé par Meris Michaels. Merci aux
organisateurs du Congrès, Gigaherz, pour les
informations communiquées.)
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