Médecins en faveur de l’Environnement (MfE), le 5 mai 2025.
Le rayonnement de téléphone portable :
Pas de fin d’alerte pour les rayonnements électromagnétiques à haute fréquence.
Existe-t-il chez les animaux une relation entre le rayonnement électromagnétique de haute fréquence et le cancer? La semaine passée, un contrôle des études relatives à cette question a été publié. Rédigé pour le compte de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il en arrive à la conclusion que le rrayonnement, tel qu’il émane par ex. des téléphones portables, augmente manifestement le risque de cancer lors d’expérimentations animales.
52 études animales sur le cancer ont été analysées. Les résultats sont clairs: les animaux exposés souffrent plus souvent de lymphomes, de tumeurs hépatiques, des poumons, médullosurrénales, d’un certain type de tumeurs du cerveau (Gliome) et de schwannomes malins dans le cœur. La preuve pour les deux derniers types de tumeurs a été classifiée comme élevée, pour les autres comme modérée. Pour les schwannomes cardiaques malins et les gliomes, il s’agit des deux mêmes types de tumeurs que le Centre international de Recherche sur le Cancer avait déjà identifiées il y a 10 ans chez l’être humain avec une preuve limitée et ce, lors de l’évaluation des risques de l’époque. En outre, l’ensemble des chercheurs retient que la preuve du risque de cancer lors des essais sur animaux est plus élevée que par le passé. L’évaluation de l’équipe internationale de chercheurs réputés, sous la co-direction de la professeure Meike Mevissen de l’Université de Berne, est importante. Car plus de maladies cancéreuses chez les animaux de laboratoire exposés par rapport à des animaux non/moins exposés sont significatives pour apprécier le risque de cancers chez l’être humain.
L’équipe de chercheurs plaide en faveur de recherches supplémentaires, ciblées sur des modèles animaux établis pour pouvoir évaluer rapidement le risque sur l’être humain. Car des analyses sur la population relatives au risque de cancers de nouvelles technologies nécessitent, par expérience, des décennies.
Et entre-temps? Médicalement, nous pensons qu’il faut agir. Car l’exposition quotidienne au rayonnement augmente sans cesse lors des déplacements, au travail, à la maison, à l’école et pendant les loisirs. La prévention est donc de mise.
Prévenir: réduire l’exposition au rayonnement sans perte de confort
Prévenir veut dire éviter ce qui est évitable. C’est possible simplement. Car 80 % du trafic mobile des données transmis par la téléphonie mobile sont consommés dans les bâtiments. Mais l’utilisation d’Internet dans des bâtiments via des installations de téléphonie mobile à l’extérieur expose inutilement l’environnement, les riverains et surtout les utilisateurs à un rayonnement accru. Car cette exposition via des installations de téléphonie et terminaux mobiles, comme les smartphones, augmente avec le volume de données transmises. De plus, ces installations de téléphonie et terminaux mobiles doivent inutilement rayonner davantage pour pouvoir pénétrer le béton, les briques et fenêtres des enveloppes des édifices. Il est possible de changer cela sans perdre du confort. Et ce, en utilisant Internet via un câble à l’intérieur des bâtiments, avec, où cela est nécessaire, des microréseaux locaux à faible rayonnement et limités aux unités d’utilisateurs. Cela réduit massivement l’exposition quotidienne au rayonnement.
Obligation de déclaration et d’information sur l’utilisation à faible rayonnement
En Suisse, il n’y a pas de protection sanitaire préventive contre les terminaux et les appareils mobiles de réseau. Le Conseil fédéral a refusé une surveillance relative au respect de la valeur limite de ces derniers. Pourtant la France a constaté à maintes reprises le non-respect des valeurs limites par les smartphones. Les Médecins en faveur de l’Environnement (MfE) exigent que les appareils rayonnant soient déclarés et contrôlés par échantillonnage. De plus, l’ensemble des consommateurs doit être informé sur la manière dont ils peuvent employer les réseaux radio, routeurs et terminaux en minimisant le rayonnement.
Séparer la couverture intérieure et extérieure
La consommation de données dans les bâtiments explose. Moderniser l’infrastructure s’impose. La technologie à fibre optique marque des points par rapport à la téléphonie mobile: absence de rayonnement, capacité supérieure, efficacité et moindre consommation énergétique. Le développement de la fibre optique pour les bâtiments soulage massivement les réseaux mobiles à l’extérieur et est aussi une condition préalable pour l’exploitation de réseaux domestiques en intérieur. Les opérateurs de service en ligne aussi soulignent que le transfert de données via la fibre optique /le Wlan est beaucoup plus efficace. Mais la Suisse est en retard en matière de déploiement de la fibre optique pour les bâtiments.
Développer enfin la fibre optique sur tout le territoire
Cela doit changer. Les MfE exigent du Conseil fédéral et Parlement ainsi que des décideurs auprès de la confédération, des cantons et communes: le transfert des données via la téléphonie mobile ne doit plus être favorisé par des autorisations facilitées et augmentations cachées de puissance. Au lieu de cela, chaque foyer et poste de travail doit, au plus vite, être raccordé au réseau en fibre optique. Car: avec le nouveau contrôle de l’OMS, la piste pour un risque de cancer accru par le rayonnement électromagnétique de haute fréquence est renforcée. Tout doit donc être fait pour réduire préventivement ce rayonnement.
Informations de fond : M. Mevissen, A. Ducray, J.M. Ward, A. Kopp-Schneider, J.P. McNamee, A.W. Wood, T.M. Rivero, K. Straif: Effects of radiofrequency electromagnetic field exposure on cancer in laboratory animal studies, a systematic review, Environment International (2025)
Contact :
Bernhard Aufdereggen, dr en médecine, Président des MfE -079 639 00 40
Dr Martin Forter, Directeur des MfE -061 691 55 83
Médecins en faveur de l’Environnement (MfE)
Case postale 620 – 4019 Bâle – 061 322 49 49 – CP 40-19771-2
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Source – Médecins en faveur de l’Environnement (MfE)
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