Des
extraits du documentaire, “Le marketing de la folie” (disponible à la fin de
cet article - 177 mn), ont été présentés. Ce film montre comment
les psychotropes, avec leurs effets secondaires nocifs et sans guérison à
leur actif, en sont venus à dominer le domaine de la santé mentale. En exemple,
l’élaboration du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSM-IV), qui a " créé
des maladies de la souffrance humaine", contribuant aux
profits considérables des compagnies pharmaceutiques. Un autre
exemple est la prescription des antipsychotiques atypiques à 2,5 millions
d’enfants aux Etats-Unis. Ce nouveau type de psychotropes (Risperdal
, Zyprexa …) peut entraîner une prise de poids, un dysfonctionnement
cardio-vasculaire … Il faut souvent leur ajouter d’autres
psychotropes pour traiter leurs effets secondaires.
Le
film décrit aussi le projet “Soteria”, qui est un traitement
alternatif des psychoses. Lancé par le Dr Loren R. Mosher, c’est une
façon plus humaine et efficace de traiter chez les jeunes, en leur évitant
l'hospitalisation et les médicaments, la schizophrénie et d’autres
psychoses qui détruisent leurs vies. Le succès de
ce projet a prouvé que droguer excessivement les jeunes avec des
psychotropes est destructif et « une erreur
tragique énorme ». Le Dr Mosher était le premier Chef du
« Center for Studies of Schizophrenia » au « National Institute
of Mental Health » de 1969 à 1980. En 1998, il a démissioné de l'
« American Psychiatric Association » devenue selon lui
« l’Association américaine de la Psychopharmacologie ». Il est
mort en 2004. (Voir le site de Soteria.)
On a
mentionné les récents procès contre des compagnies
pharmaceutiques pour dommages causés par les effets indésirables des psychotropes. Les
montants payés par ces compagnies représentent une goutte dans l’océan de leurs
ressources totales qui s’élèvent à plus de $600 milliards. Ces amendes
insignifiantes n’empêchent pas les compagnies de poursuivre la production
des médicaments qui peuvent causer l’invalidité et la mort.
Après
le film, Georges Alexandre Imbert, Président de l’Association d’aide auxvictimes des Accidents des médicaments et auteur du livre « Crimes sous
tranquillisants », a parlé de son engagement depuis déjà
20 ans pour la défense des victimes des accidents dûs aux médicaments, y
compris le Mediator. En 1992, son fils de 24 ans, Laurent, s’est suicidé
suite à une injection d’une dose légère de benzodiazépine valium. Avant
de se suicider, Laurent a eu une crise de démence qui l’a poussé à
abuser de sa fiancée, puis à tenter de la tuer. Monsieur Imbert a demandé une autopsie
qui a révélé des traces d’un seul médicament, le valium. Il a
appris que l’on soupçonne les benzodiazépines de causer un comportement
« criminogène » (réf. « Les Benzos de la mort » -
Website : Drogue-Danger-Débat.)
La
prise de psychotropes peut mener à l’homicide et au suicide. G.A. Imbert
a mentionné le cas d’Isabelle Servier, une des filles du Dr Jacques Servier,
fondateur et président du laboratoire pharmaceutique du même nom, celui qui
a produit le Mediator. En 1999, Isabelle a tué son mari avec une hache. Après
quatre ans de prison, elle a été relâchée, car le tribunal a estimé qu’elle
avait agi sous l’influence des benzodiazépines. (Réf : "La descente aux enfers d'Isabelle Servier, meurtrière", Au Troisième Oeil, 30 March 2005) Le Mediator, à l'origine un médicament du
diabète, a été utilisé hors étiquette pour traiter la prise du poids,
et a probablement été responsable en France, du décès de 500 à 2'000
personnes et de l’invalidité de milliers d’autres. On a
accusé Jacques Servier de marketing acharné d’un médicament en
contradiction avec ses propriétés médicales et du lobbying des réglementations et de la communauté
médicale pour assurer une commercialisation réussie.)
“On
est choqué par ces nouvelles d’homicides multiples commis par des
personnes qui sont sous psychotropes, mais on oublie,” commentait Monsieur
Imbert. Il a aussi mentionné les accidents de la route causés par des
chauffeurs de camion qui prennent ces médicaments pour soulager le stress et
finissent par se suicider. On ne fait pas d' analyses toxicologiques
sur ces personnes. Il a rappelé
le manque d’une équipe de plusieurs centaines d’experts
scientifiques pour défendre les victimes des médicaments aux tribunaux.
Plusieurs membres
de l’audience ont témoigné. Une jeune femme a mentionné
« le grand dysfonctionnement » du système des soins des troubles
mentaux en Suisse, des abus comme l'internement en psychiatrie contre
son gré et les « chambres fermées » de ces établissements qui violent
les droits humains. Cette personne a fait appel aux autorités de Genève
pour enquêter sur ces pratiques afin d’humaniser les lois en vigueur ? J'ai moi aussi connu
une personne hospitalisée contre son gré à Belle-Idée, l'hôpital
psychiatrique de Genève, et dans un autre établissement, j'ai été témoin du comportement agressif de la sécurité, à
l'égard d'une personne souffrant de troubles mentaux. Pour calmer
cet être en détresse, faire preuve de compassion et de douceur aurait été
plus humain et efficace.
Une autre
intervenante a souligné que les hauts et les bas font normalement partie
de l’être humain. Nous devons nous prendre en main en ce qui concerne
notre santé et ne pas la laisser aux experts ou aux médecins qui se
prennent pour des dieux et croient savoir ce qui est
meilleur pour nous. « Nous devons dénoncer ces pratiques. La
société doit se réveiller, » a-t-elle dit.
Nous
devons surtout prendre position à l'encontre des pratiques erronées et
souvent nocives des compagnies pharmaceutiques, de certaines associations
médicales, et de médecins. Nous devons applaudir la victoire et le
courage de ceux, qui, suite au diagnostic d’un trouble mental, choisissent une
vie sans médicaments. Et nous devons soutenir les associations qui
font campagne pour éveiller notre conscience, comme celle de Monsieur Imbert
et la CCDH.
"Le Marketing de la Folie" (177 mn)
par Meris Michaels
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