Faut-il avoir peur des ondes ?
par Sandra Imsand, frc.ch,
6 décembre 2016
Néfaste ou inoffensif, le champ électromagnétique émis par les gadgets électroniques n’en finit pas de diviser les scientifiques et la population.
Le rayonnement à haute fréquence? Le sujet fait couler beaucoup d’encre, et ce depuis de nombreuses années. Or, alors que 97% de la population de plus de 16 ans utilise un mobile ou un smartphone, les méfaits causés par les ondes restent méconnus. C’est d’autant plus problématique qu’une ribambelle d’appareils émettent en permanence. Des montres connectées aux lunettes à réalité augmentée, le nombre de gadgets portés en permanence sur soi ou à proximité de la tête est effarant.
Les Suisses se montrent méfiants envers cette technologie. En effet, selon l’enquête Omnibus 2015 réalisée par la Confédération, 50% de la population considère les antennes de téléphonie mobile comme très dangereuses ou plutôt dangereuses. Récemment, plusieurs études scientifiques se sont penchées sur l’innocuité ou non des ondes. Et elles arrivent à des conclusions différentes. Des scientifiques australiens ont cherché un lien entre l’essor du mobile et le taux des tumeurs cérébrales. Ils ont compilé les chiffres des trente dernières années et ont constaté que la fréquence des cancers au cerveau est restée stable. Seule augmentation notable, celle auprès des plus de 70 ans. Une progression que les auteurs de l’étude attribuent à l’évolution des techniques d’imagerie médicale pour poser le diagnostic.
Autre étude, autre résultat. Les chercheurs du National Toxicology Program ont constaté un lien entre des cancers rares chez des souris et des rats et l’exposition à des signaux de haute fréquence similaires à ceux de la téléphonie mobile. Les conclusions complètes sont attendues fin 2017 mais la publication des premiers résultats cette année a suscité beaucoup d’inquiétude, ainsi que des critiques.
En Suisse, on se veut rassurant. L’Office fédéral de la santé publique rappelle sur son site qu’une exposition de courte durée ne présente pas de risque. Il explique que les puissances de transmission des nouveaux gadgets sont bien plus basses que celles des smartphones. Par ailleurs, la Confédération dispense quelques conseils pour réduire son exposition au rayonnement, comme le fait d’employer des écouteurs ou un kit mains libres, d’utiliser à l’intérieur du logement une connexion wifi ou de préférer des réseaux mobiles modernes. Des recommandations également préconisées par l’Organisation mondiale de la santé.
Protéger son cerveau
Ces conseils, Peter Kälin, président de l’Association des Médecins en faveur de l’environnement, les approuve. Cependant, il s’inquiète de la vitesse à laquelle évolue la technologie. Un rythme que la science et ses études de longue haleine ne peuvent pas suivre. De plus, il relève que la valeur limite de 2 watts par kilo fixée par la Commission internationale sur la radioprotection non ionisante (ICNIRP) date de 1999. «Or, nous savons aujourd’hui que des effets sur la santé se font ressentir en dessous de cette limite. Le rayonnement de la téléphonie cellulaire a une influence sur les ondes cérébrales. Des études suisses ont démontré qu’une exposition au champ électromagnétique des téléphones portables durant la nuit péjore le processus d’apprentissage nocturne et que les jeunes plus exposés au niveau de la tête ont une moins bonne mémoire figurative.»
De plus, le médecin relativise la notion de risque faible en cas d’exposition prolongée. Il rappelle qu’une exposition prolongée a été définie comme une utilisation de plus de 30 minutes par jour durant dix ans. «Il suffit d’observer les habitudes des gens autour de nous pour constater que nous sommes tous de gros utilisateurs. De plus, même un risque faible est préoccupant, puisqu’il s’agit d’une technologie utilisée par l’immense majorité de la population.»
Pour Peter Kälin, cela ne fait aucun doute: le champ électromagnétique des appareils qui nous entourent a un impact. Reste à savoir lequel et à quel niveau. «L’exposition aux ondes à haute fréquence touche tout le monde, et dès le plus jeune âge. Il faut vraiment que les gouvernements se penchent sur le problème. Et surtout qu’ils agissent selon le principe de précaution.»
Débit d’absorption spécifique des appareils [voir article original]
Le seuil de nocivité a été fixé au sein de l’Union européenne à 2 watts par kilo.
CONSEILS
Des gestes adéquats
Néfaste ou inoffensif, le champ électromagnétique émis par les gadgets électroniques n’en finit pas de diviser les scientifiques et la population.
Le rayonnement à haute fréquence? Le sujet fait couler beaucoup d’encre, et ce depuis de nombreuses années. Or, alors que 97% de la population de plus de 16 ans utilise un mobile ou un smartphone, les méfaits causés par les ondes restent méconnus. C’est d’autant plus problématique qu’une ribambelle d’appareils émettent en permanence. Des montres connectées aux lunettes à réalité augmentée, le nombre de gadgets portés en permanence sur soi ou à proximité de la tête est effarant.
Les Suisses se montrent méfiants envers cette technologie. En effet, selon l’enquête Omnibus 2015 réalisée par la Confédération, 50% de la population considère les antennes de téléphonie mobile comme très dangereuses ou plutôt dangereuses. Récemment, plusieurs études scientifiques se sont penchées sur l’innocuité ou non des ondes. Et elles arrivent à des conclusions différentes. Des scientifiques australiens ont cherché un lien entre l’essor du mobile et le taux des tumeurs cérébrales. Ils ont compilé les chiffres des trente dernières années et ont constaté que la fréquence des cancers au cerveau est restée stable. Seule augmentation notable, celle auprès des plus de 70 ans. Une progression que les auteurs de l’étude attribuent à l’évolution des techniques d’imagerie médicale pour poser le diagnostic.
Autre étude, autre résultat. Les chercheurs du National Toxicology Program ont constaté un lien entre des cancers rares chez des souris et des rats et l’exposition à des signaux de haute fréquence similaires à ceux de la téléphonie mobile. Les conclusions complètes sont attendues fin 2017 mais la publication des premiers résultats cette année a suscité beaucoup d’inquiétude, ainsi que des critiques.
En Suisse, on se veut rassurant. L’Office fédéral de la santé publique rappelle sur son site qu’une exposition de courte durée ne présente pas de risque. Il explique que les puissances de transmission des nouveaux gadgets sont bien plus basses que celles des smartphones. Par ailleurs, la Confédération dispense quelques conseils pour réduire son exposition au rayonnement, comme le fait d’employer des écouteurs ou un kit mains libres, d’utiliser à l’intérieur du logement une connexion wifi ou de préférer des réseaux mobiles modernes. Des recommandations également préconisées par l’Organisation mondiale de la santé.
Protéger son cerveau
Ces conseils, Peter Kälin, président de l’Association des Médecins en faveur de l’environnement, les approuve. Cependant, il s’inquiète de la vitesse à laquelle évolue la technologie. Un rythme que la science et ses études de longue haleine ne peuvent pas suivre. De plus, il relève que la valeur limite de 2 watts par kilo fixée par la Commission internationale sur la radioprotection non ionisante (ICNIRP) date de 1999. «Or, nous savons aujourd’hui que des effets sur la santé se font ressentir en dessous de cette limite. Le rayonnement de la téléphonie cellulaire a une influence sur les ondes cérébrales. Des études suisses ont démontré qu’une exposition au champ électromagnétique des téléphones portables durant la nuit péjore le processus d’apprentissage nocturne et que les jeunes plus exposés au niveau de la tête ont une moins bonne mémoire figurative.»
De plus, le médecin relativise la notion de risque faible en cas d’exposition prolongée. Il rappelle qu’une exposition prolongée a été définie comme une utilisation de plus de 30 minutes par jour durant dix ans. «Il suffit d’observer les habitudes des gens autour de nous pour constater que nous sommes tous de gros utilisateurs. De plus, même un risque faible est préoccupant, puisqu’il s’agit d’une technologie utilisée par l’immense majorité de la population.»
Pour Peter Kälin, cela ne fait aucun doute: le champ électromagnétique des appareils qui nous entourent a un impact. Reste à savoir lequel et à quel niveau. «L’exposition aux ondes à haute fréquence touche tout le monde, et dès le plus jeune âge. Il faut vraiment que les gouvernements se penchent sur le problème. Et surtout qu’ils agissent selon le principe de précaution.»
Débit d’absorption spécifique des appareils [voir article original]
Le seuil de nocivité a été fixé au sein de l’Union européenne à 2 watts par kilo.
CONSEILS
Des gestes adéquats
- S’abstenir de téléphoner si le réseau est mauvais, favoriser la technologie 3G ou 4G.
- Utiliser un kit mains libres ou des écouteurs pour passer ou recevoir un appel.
- Favoriser la téléphonie fixe si elle est disponible. Ou utiliser le réseau wifi.
- Préférer un SMS à un appel, si le message le permet.
- Eviter de téléphoner dans une voiture ou un train.
Sandra Imsand
http://www.frc.ch/articles/faut-il-avoir-peur-des-ondes/
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