Cécile souffre d'électro-hypersensibilité depuis huit ans |
letelegramme.fr, 27 décembre 2017
Cécile, 45 ans, souffre depuis huit ans d'électro-hypersensibilité (EHS). Après des années de silence, elle a décidé de parler, notamment soutenue par le collectif Stop Linky Crozon, invité récemment à l'Assemblée nationale.
Pour Cécile, le diagnostic d'EHS n'a été officiellement posé que récemment. « C'est une errance médicale pour mettre des mots sur cette souffrance que j'associe à de la torture, confie la jeune femme. Il y a un déni formidable autour de ce sujet en France ». Dépression, bugs du cerveau, réactions épidermiques, décharges électriques dans le corps, tachycardie, la liste des symptômes ressentis est longue et les douleurs « sont parfois insoutenables », glisse Cécile dans un souffle. L'EHS est une surréaction du corps aux champs électromagnétiques qui nous entourent. Et dans le monde actuel, la vie peut vite devenir très compliquée. « La WiFi, les portables, les antennes, les téléphones fixes sans fil... L'effet cocktail est terrible. Les ondes sont partout et les doses sont de plus en plus fortes », explique Cécile, qui regrette que le « principe de précaution » ne soit pas appliqué, « ni au niveau de l'État, ni au niveau des communes ». Elle attend « la reconnaissance du lien entre ma pathologie et la pollution électromagnétique de plus en plus dense ». Car son état de santé s'est aggravé depuis un an. Pour elle et son médecin, pas de doute, cela correspond à la pose, chez ses voisins, d'un compteur communicant Linky. « J'ai contacté plusieurs fois Enedis, qui me répond que les compteurs Linky ne dispensent pas plus d'ondes électromagnétiques que les anciens compteurs et qu'il n'y a donc aucun danger pour la santé ».
« Engager un vrai dialogue sur le sujet avec l'État »
Dans sa bataille, Cécile peut compter notamment sur le soutien sans faille des 340 membres du collectif Stop Linky Crozon-Châteaulin-Porzay, représenté le 14 décembre dernier à l'Assemblée nationale par Gaëlle Vigouroux, également conseillère régionale. « Nous étions invités par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale et l'OPECST (l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) à nous exprimer sur les enjeux des compteurs communicants. Il est important et temps d'engager enfin un vrai dialogue sur le sujet avec l'État, les institutions et Enedis ». Pendant six minutes, elle a donc tenté de convaincre les députés qu'il fallait cesser le déploiement des compteurs communicants, baisser les normes d'exposition aux champs électromagnétiques (en France, ces normes CEM sont 200 fois supérieures aux préconisations européennes publiées en 2011) et, surtout, prendre en compte la souffrance des personnes électro-hypersensibles, « dont certaines, comme Cécile, ne peuvent plus ni travailler, ni habiter dans leur maison après la pose d'un compteur Linky », précise l'élue. Le lendemain de l'intervention de Gaëlle Vigouroux à Paris, le député Cédric Villani, vice-président de l'OPECST, s'est engagé à prendre en compte les EHS, tout en voulant renforcer la communication sur les compteurs communicants. Pour l'élue et les électro-hypersensibles, il s'agit là d'une petite victoire. « Mais la bataille continue, reprend Gaëlle Vigouroux. Il faut que l'État prenne ses responsabilités et restaure la confiance entre les citoyens et les élus. Enedis doit tenir compte des effets biologiques de ses compteurs, en prouver l'innocuité et informer ses clients sur les taux réels d'exposition ».
http://www.letelegramme.fr/finistere/crozon/sante-des-avancees-pour-les-electro-hypersensibles-27-12-2017-11795093.php
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