par Nicolas Bérard, refuser-compteur-linky.fr, 4 avril 2018
Ça y est ! L’ANFR – agence nationale des fréquences – s’est décidée à publier les résultats complets de ses mesures réalisées sur 442 téléphones portables entre 2012 et 2016 et qui ont donné lieu au « Phonegate ». Petit rappel : dans cette affaire, les constructeurs mesuraient les émissions de leurs cellulaires selon des protocoles biaisés. Cela leur permettait de mettre sur le marché leur marchandise en respectant la réglementation, même si, en conditions réelles d’utilisation, neuf téléphones sur dix dépassaient les normes (1). L’ANFR n’en a étrangement pas soufflé mot au public.
Ça y est ! L’ANFR – agence nationale des fréquences – s’est décidée à publier les résultats complets de ses mesures réalisées sur 442 téléphones portables entre 2012 et 2016 et qui ont donné lieu au « Phonegate ». Petit rappel : dans cette affaire, les constructeurs mesuraient les émissions de leurs cellulaires selon des protocoles biaisés. Cela leur permettait de mettre sur le marché leur marchandise en respectant la réglementation, même si, en conditions réelles d’utilisation, neuf téléphones sur dix dépassaient les normes (1). L’ANFR n’en a étrangement pas soufflé mot au public.
90 % des DAS anormaux
Remarquez qu’en matière de discrétion, l’Anses n’est pas mauvaise non plus : si Marc Arazi, ex-coordinateur national de Priartem, n’avait pas tiré la sonnette d’alarme, nous n’en aurions sans doute jamais entendu parler. C’est au détour d’un rapport de l’Anses qu’il a pu lire, éberlué : « 89 % [des téléphones] mesurés au contact du corps présentaient un DAS supérieur à 2 W/kg », quand la limite légale est, justement, fixée à 2W/kg. Il réclame alors l’accès à l’ensemble de ces documents qui montrent que les utilisateurs de portables – en gros, l’ensemble de la population – ont été exposés à des niveaux d’ondes anormaux. L’agence des fréquences en publiera finalement une partie le 1er juin 2017, refusant toujours, malgré les injonctions de la Cada (2) de les rendre publics en intégralité. Depuis le 8 mars, tous ces résultats sont consultables (3), « mais l’ANFR n’a pas transmis les originaux. Ces documents ne sont pas signés, tout a été « remis en forme ». Sur le plan juridique, ils ont donc une portée moindre », regrette Marc Arazi.
L’Anses devra-t-elle, elle aussi, s’expliquer devant un tribunal ? Elle avait en tout cas bien conscience de l’ampleur du problème. C’est ce que nous venons de découvrir en lisant un rapport passé inaperçu. Publié en avril 2016, il porte sur la « compatibilité électromagnétique des dispositifs médicaux exposés à des sources radiofréquences », dont nous reparlerons le mois prochain. « Dans des conditions d’utilisation raisonnablement prévisibles », indiquait l’Anses, « le DAS de la grande majorité des téléphones dépasse la valeur de 2 W/kg, et souvent même 4 W/kg, pour atteindre, pour certains, plus de 7 W/kg. » Et ce n’est pas anodin : « Les niveaux de champ électrique interne, lorsque le DAS est si élevé, sont forts, renforçant la probabilité d’interférences avec des dispositifs médicaux implantés », informe l’Anses.
Nicolas Bérard
1- Lire L’âdf n° 122 (page 17 / Ondes électromagnétiques : les tests pipés de la téléphonie mobile)
2- Commission d’accès aux documents administratifs.
3- data.anfr.fr
https://refuser-compteur-linky.fr/des-ondes-pas-tres-tranparentes/
Remarquez qu’en matière de discrétion, l’Anses n’est pas mauvaise non plus : si Marc Arazi, ex-coordinateur national de Priartem, n’avait pas tiré la sonnette d’alarme, nous n’en aurions sans doute jamais entendu parler. C’est au détour d’un rapport de l’Anses qu’il a pu lire, éberlué : « 89 % [des téléphones] mesurés au contact du corps présentaient un DAS supérieur à 2 W/kg », quand la limite légale est, justement, fixée à 2W/kg. Il réclame alors l’accès à l’ensemble de ces documents qui montrent que les utilisateurs de portables – en gros, l’ensemble de la population – ont été exposés à des niveaux d’ondes anormaux. L’agence des fréquences en publiera finalement une partie le 1er juin 2017, refusant toujours, malgré les injonctions de la Cada (2) de les rendre publics en intégralité. Depuis le 8 mars, tous ces résultats sont consultables (3), « mais l’ANFR n’a pas transmis les originaux. Ces documents ne sont pas signés, tout a été « remis en forme ». Sur le plan juridique, ils ont donc une portée moindre », regrette Marc Arazi.
L’Anses devra-t-elle, elle aussi, s’expliquer devant un tribunal ? Elle avait en tout cas bien conscience de l’ampleur du problème. C’est ce que nous venons de découvrir en lisant un rapport passé inaperçu. Publié en avril 2016, il porte sur la « compatibilité électromagnétique des dispositifs médicaux exposés à des sources radiofréquences », dont nous reparlerons le mois prochain. « Dans des conditions d’utilisation raisonnablement prévisibles », indiquait l’Anses, « le DAS de la grande majorité des téléphones dépasse la valeur de 2 W/kg, et souvent même 4 W/kg, pour atteindre, pour certains, plus de 7 W/kg. » Et ce n’est pas anodin : « Les niveaux de champ électrique interne, lorsque le DAS est si élevé, sont forts, renforçant la probabilité d’interférences avec des dispositifs médicaux implantés », informe l’Anses.
Nicolas Bérard
1- Lire L’âdf n° 122 (page 17 / Ondes électromagnétiques : les tests pipés de la téléphonie mobile)
2- Commission d’accès aux documents administratifs.
3- data.anfr.fr
https://refuser-compteur-linky.fr/des-ondes-pas-tres-tranparentes/
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