by RAPHAEL BALENIERI, lesechos.fr, 6 avril 2018
Les modèles « Hapi 30 » de l'opérateur français généraient, dans certains cas, des ondes supérieures au plafond autorisé.
C'est un téléphone à clapet « à l'ancienne », avec un clavier physique, que les clients d'Orange pouvaient acquérir pour 1 euro seulement. Rien d'anormal, en apparence. Et pourtant le Hapi 30 de l'opérateur français est bel et bien dans la tourmente.
Orange a en effet arrêté la commercialisation de ce modèle qui émettait, dans certains cas précis, une quantité d'ondes électromagnétiques dépassant le seuil autorisé. Au total, 90.000 personnes sont concernées. Pour mémoire, le parc mobile français comprend plus de 74 millions de cartes SIM en service, selon les derniers chiffres de l'Arcep, le régulateur des télécoms.
C'est le magazine « 60 millions de consommateurs » qui a relayé l'affaire cette semaine. Même si ce téléphone n'est utilisé que par 0,2 % des clients d'Orange, l'opérateur a jugé ce cas suffisamment sérieux et a donc suivi les recommandations de l'Agence nationale des fréquences (ANFR), qui avait détecté cette anomalie dès l'été 2017.
Début mars, l'opérateur historique a envoyé un courrier aux clients concernés, pour les inviter à échanger gratuitement leur Hapi 30 - un téléphone construit sous marque blanche par le fabricant français MobiWire - contre un modèle similaire.
DAS tête et DAS tronc
Dans le détail, ces téléphones émettaient, dans certains cas, un DAS (débit d'absorption spécifique) supérieur au seuil autorisé par la réglementation. Le DAS est la mesure utilisée pour quantifier l'énergie des ondes absorbées par l'utilisateur d'un portable. Au niveau de la tête de la personne (DAS tête) et de son corps (DAS tronc), il ne doit pas dépasser deux watts par kilogramme (2W/kg).
Or, quand les détenteurs du Hapi 30 envoyaient un MMS en 2G, puis refermaient le clapet sans attendre l'envoi dudit MMS et mettaient enfin le mobile dans leur poche, face arrière collée au corps, celui-ci émettait un « DAS tronc » légèrement supérieur (2,1 W/kg) au plafond autorisé. « On est dans une logique de contrôle, peu importe le dépassement » argumente Gilles Brégant, directeur général de l'ANFR.
« C'est un cas hypothétique et rarissime » se défend, de son côté, un porte-parole d'Orange contacté par téléphone. « Dans le cas d'une utilisation normale, clapet ouvert, le Hapi 30 ne comporte aucun risque sur le plan scientifique [...]. Nous avons été proactifs et transparents en organisant le rappel de ces téléphones. »
Des contre-tests sur 80 téléphones par an
Il faut dire que depuis l'affaire du Galaxy Note 7 de Samsung, les constructeurs comme les opérateurs n'ont plus le droit à l'erreur. En 2016, le fabricant sud-coréen avait dû rappeler 2,5 millions d'appareils qui pouvaient exploser à cause de leurs batteries défectueuses. Peu de temps après, Samsung avait annoncé l'arrêt complet de la production de ce modèle.
En France, c'est l'ANFR qui avait identifié le risque posé par les Hapi 30 d'Orange. Cette agence gouvernementale, qui alloue les différentes bandes de fréquence pour le compte de l'Etat, a en effet aussi un pouvoir d'enquête : elle contrôle a posteriori les ondes émises par tous les appareils radioélectriques, allant des voitures téléguidées pour enfants... aux smartphones.
Chaque année depuis 2004-2005, l'ANFR réalise à ses frais et dans des laboratoires certifiés, des contre-tests sur environ 80 téléphones, saisis directement en magasin. L'agence cible en priorité les modèles très populaires, ou ceux assemblés par des constructeurs plus confidentiels, comme MobiWire. Ce fabricant de 2.500 employés, créé en 2003, avait été mis en demeure en janvier 2018 par l'ANFR, ce qui avait ensuite poussé Orange à retirer volontairement les téléphones.
Il faut dire que depuis l'affaire du Galaxy Note 7 de Samsung, les constructeurs comme les opérateurs n'ont plus le droit à l'erreur. En 2016, le fabricant sud-coréen avait dû rappeler 2,5 millions d'appareils qui pouvaient exploser à cause de leurs batteries défectueuses. Peu de temps après, Samsung avait annoncé l'arrêt complet de la production de ce modèle.
En France, c'est l'ANFR qui avait identifié le risque posé par les Hapi 30 d'Orange. Cette agence gouvernementale, qui alloue les différentes bandes de fréquence pour le compte de l'Etat, a en effet aussi un pouvoir d'enquête : elle contrôle a posteriori les ondes émises par tous les appareils radioélectriques, allant des voitures téléguidées pour enfants... aux smartphones.
Chaque année depuis 2004-2005, l'ANFR réalise à ses frais et dans des laboratoires certifiés, des contre-tests sur environ 80 téléphones, saisis directement en magasin. L'agence cible en priorité les modèles très populaires, ou ceux assemblés par des constructeurs plus confidentiels, comme MobiWire. Ce fabricant de 2.500 employés, créé en 2003, avait été mis en demeure en janvier 2018 par l'ANFR, ce qui avait ensuite poussé Orange à retirer volontairement les téléphones.
Une victoire pour l'ANFR
Si les Hapi 30 peuvent paraître anecdotiques par rapport à la taille du marché français, leur retrait est néanmoins une victoire de taille pour l'ANFR, dont les pouvoirs ont été renforcés récemment.
Les Hapi 30 sont en effet les premiers téléphones à avoir été épinglés suite à un changement des normes. Désormais, les constructeurs doivent tester les ondes à 0,5 cm du corps, alors que la moyenne auparavant était de 1,5 cm. Un centimètre supplémentaire qui, l'air de rien, fait toute la différence.
Si les Hapi 30 peuvent paraître anecdotiques par rapport à la taille du marché français, leur retrait est néanmoins une victoire de taille pour l'ANFR, dont les pouvoirs ont été renforcés récemment.
Les Hapi 30 sont en effet les premiers téléphones à avoir été épinglés suite à un changement des normes. Désormais, les constructeurs doivent tester les ondes à 0,5 cm du corps, alors que la moyenne auparavant était de 1,5 cm. Un centimètre supplémentaire qui, l'air de rien, fait toute la différence.
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