par FLORIAN MAUSSION, lesechos.fr, 7 septembre2018
Huawei n'est pas le premier constructeur de smartphone épinglé pour des écarts de performance sur ses appareils - AFP/Wang Zao |
C'est un dieselgate, version smartphone. Le constructeur chinois Huawei et sa filiale Honor sont accusés par plusieurs sites de benchmarking de gonfler artificiellement les performances de certains de leurs appareils lors des essais, pour qu'ils affichent de meilleurs résultats que la réalité.
Mardi, le magazine d'informatique en ligne AnandTech, affirmait que les deux constructeurs avaient doté leurs nouveaux smartphones d'un logiciel capable de détecter quand ceux-ci étaient soumis à un test et d'accroître momentanément leur puissance. Il notait des écarts significatifs, selon que ce logiciel était activé ou non.
Ces révélations ont été vérifiées par Underwriters Laboratories, qui détient l'application de test de performance 3DMark. Ce jeudi, la firme américaine a annoncé qu'elle retirait de son classement plusieurs appareils de Huawei et Honor après avoir réalisé ses propres essais. Cette mesure concerne les modèles Nova 3, P20 et P20 Pro de Huawei ainsi que le Play de Honor.
Un écart de 47 % en « mode performance »
UL a utilisé la version publique de son application et une version privée. Dans le premier cas, les appareils détectaient l'utilisation de 3DMark et affichaient un niveau de performance bien plus élevé que dans le second cas, où ils étaient incapables de repérer qu'ils subissaient un test.
« Nous avons démontré que les résultats étaient 47 % plus élevés avec l'application publique qu'avec notre version privée, alors que le test était identique », indique UL dans un communiqué. « Avec la version publique de 3DMark, ces appareils semblaient utiliser un 'mode performance'caché et dépassaient leurs capacités habituelles. »
Huawei se retranche derrière « l'expérience utilisateur »
Interrogé par le site Android Authority, Huawei a reconnu l'existence de ce « mode performance », affirmant « privilégier l'expérience utilisateur aux scores de benchmarking ».
« Quand quelqu'un lance un jeu réclamant de hautes capacités graphiques, le logiciel intelligent augmente la puissance de l'appareil tout en vérifiant la température et l'état de la batterie, affirme le constructeur. En revanche, quand il s'agit d'une application moins énergivore, le logiciel va seulement allouer les ressources nécessaires à son fonctionnement. »
La firme indique également qu'elle « envisage de laisser à l'utilisateur la possibilité d'accéder au 'mode performance'pour qu'il soit en mesure de disposer de toute la puissance de son mobile quand il en a besoin ».
Huawei n'est pas le premier constructeur à se faire épingler pour des écarts de performances de ce type. En 2013, Samsung avait connu un sort similaire pour son Galaxy S4, tout comme LG, HTC et Sony. L'an dernier, OnePlus et Meizu avaient également été accusés de tricherie.
Florian Maussion
@flo_maussion
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