par Yannick Weber, 20min.ch/ro, 7 janvier 2019
Un nouveau mât de télécommunication voulu par Salt et Swisscom divise la commune. La lenteur de la procédure renforce les tensions.
Certains appellent de leurs vœux une meilleure couverture de réseau mobile, d’autres refusent une augmentation des ondes électromagnétiques dans leur quartier. Résultat, un projet de station de base de téléphonie a été lancé à Le Vaud (VD), auquel se sont opposés 401 habitants sur les 1200 que compte le village.
«Le climat villageois en pâtit»
Le mât, haut de 25 mètres et muni de 12 antennes, prévu par Salt et Swisscom, doit être érigé sur un terrain communal à proximité du centre du village. Et donc de l’école et d’un jardin d’enfants, s’inquiètent les opposants. La mise à l'enquête a été déposée en juillet et la procédure prend du temps, créant une gêne dans la bourgade. «La situation est pesante pour la population et le climat villageois en pâtit», avoue la syndique Chantal Landeiro.
Car avant de prendre une décision par rapport à la levée des oppositions ou à l'abandon du projet, la Municipalité doit recevoir l'avis du Canton, via la Direction générale de l'environnement (DGE), qui a le rôle de vérifier que le projet correspond aux normes fédérales en matière d'émissions de rayonnement non ionisant. «Nous attendons le rapport du Canton depuis près de deux mois», s'impatiente la syndique.
En attente des opérateurs
«La DGE a demandé à l'opérateur des compléments au dossier, et est en attente de ceux-ci», répond Denis Rychner, responsable communication de la DGE. Pendant ce temps, opposants et opérateurs se confrontent à coup d'études scientifiques censées prouver la dangerosité, ou non, des ondes électromagnétiques sur la santé.
Au delà des préoccupations sanitaires, c'est aussi la manière qui irrite les opposants: pas d'information publique de la Commune avant la mise en enquête, déposée en plein creux de vacances scolaires. «Nous avons rectifié le tir et organisé une séance d'information publique, se défend Chantal Landeiro. Nous distribuerons aussi un tout-ménage pour communiquer notre décision.»
La Municipalité ne se positionne pas, pour l'heure, quant à sa décision finale. «Nous ne pouvons pas préjuger de notre décision, car il est de notre devoir d'analyser ce projet en ayant entendu toutes les oppositions et reçu tous les rapports cantonaux. Et nous prenons bien sûr en compte les craintes de la population», ajoute la syndique.
Imbroglio autour d'un bail
Selon Léon Warnier, juriste conseillant plusieurs oppositions à des antennes-relais, la procédure pose problème: «Un bail a, semble-t-il, été conclu dans des conditions opaques. De toute manière, sa copie aurait dû être versée au dossier de mise à l'enquête. Tel n'a pas été le cas.» Salt et Swisscom s'en défendent: la signature d'un bail est nécessaire à la mise à l'enquête. Quant à la syndique, elle ajoute qu'il n'entrera en force que si le permis de construire est accordé. Le refus d'en donner copie aux opposants résulte, selon la Commune, du fait que «le contrat n'est pas entre nos mains, mais en celles des opérateurs, qui ne l'ont pas encore signé.»
Multiplication des volumes de données... et des antennes
Salt et Swisscom répondent aux inquiétudes des opposants en rappelant que les normes de la Confédération sont largement plus strictes que dans d'autres pays. Alicia Richon, porte-parole de Swisscom, relève une certaine contradiction au sein de la population: «Le volume de données transmises sur le réseau mobile ne cesse d'augmenter de manière disproportionnée. Cela signifie que les clients utilisent de plus en plus activement le réseau mobile, mais que l'infrastructure associée n'est pas souhaitée.» Le nombre d'oppositions est pourtant à relativiser. «Dans le canton de Vaud, annuellement, ce sont 180 projets de stations de base qui font l'objet d'un permis de construire et 400 antennes existantes qui suivent une procédure de mise à niveau. En moyenne, 5 de ces projets font l'objet de recours», informe Denis Rychner.
https://www.20min.ch/ro/news/vaud/story/Le-projet-d-antennes-qui-perturbe-tout-un-village-11343075
Archive (24 heures) |
«Le climat villageois en pâtit»
Le mât, haut de 25 mètres et muni de 12 antennes, prévu par Salt et Swisscom, doit être érigé sur un terrain communal à proximité du centre du village. Et donc de l’école et d’un jardin d’enfants, s’inquiètent les opposants. La mise à l'enquête a été déposée en juillet et la procédure prend du temps, créant une gêne dans la bourgade. «La situation est pesante pour la population et le climat villageois en pâtit», avoue la syndique Chantal Landeiro.
Car avant de prendre une décision par rapport à la levée des oppositions ou à l'abandon du projet, la Municipalité doit recevoir l'avis du Canton, via la Direction générale de l'environnement (DGE), qui a le rôle de vérifier que le projet correspond aux normes fédérales en matière d'émissions de rayonnement non ionisant. «Nous attendons le rapport du Canton depuis près de deux mois», s'impatiente la syndique.
En attente des opérateurs
«La DGE a demandé à l'opérateur des compléments au dossier, et est en attente de ceux-ci», répond Denis Rychner, responsable communication de la DGE. Pendant ce temps, opposants et opérateurs se confrontent à coup d'études scientifiques censées prouver la dangerosité, ou non, des ondes électromagnétiques sur la santé.
Au delà des préoccupations sanitaires, c'est aussi la manière qui irrite les opposants: pas d'information publique de la Commune avant la mise en enquête, déposée en plein creux de vacances scolaires. «Nous avons rectifié le tir et organisé une séance d'information publique, se défend Chantal Landeiro. Nous distribuerons aussi un tout-ménage pour communiquer notre décision.»
La Municipalité ne se positionne pas, pour l'heure, quant à sa décision finale. «Nous ne pouvons pas préjuger de notre décision, car il est de notre devoir d'analyser ce projet en ayant entendu toutes les oppositions et reçu tous les rapports cantonaux. Et nous prenons bien sûr en compte les craintes de la population», ajoute la syndique.
Imbroglio autour d'un bail
Selon Léon Warnier, juriste conseillant plusieurs oppositions à des antennes-relais, la procédure pose problème: «Un bail a, semble-t-il, été conclu dans des conditions opaques. De toute manière, sa copie aurait dû être versée au dossier de mise à l'enquête. Tel n'a pas été le cas.» Salt et Swisscom s'en défendent: la signature d'un bail est nécessaire à la mise à l'enquête. Quant à la syndique, elle ajoute qu'il n'entrera en force que si le permis de construire est accordé. Le refus d'en donner copie aux opposants résulte, selon la Commune, du fait que «le contrat n'est pas entre nos mains, mais en celles des opérateurs, qui ne l'ont pas encore signé.»
Multiplication des volumes de données... et des antennes
Salt et Swisscom répondent aux inquiétudes des opposants en rappelant que les normes de la Confédération sont largement plus strictes que dans d'autres pays. Alicia Richon, porte-parole de Swisscom, relève une certaine contradiction au sein de la population: «Le volume de données transmises sur le réseau mobile ne cesse d'augmenter de manière disproportionnée. Cela signifie que les clients utilisent de plus en plus activement le réseau mobile, mais que l'infrastructure associée n'est pas souhaitée.» Le nombre d'oppositions est pourtant à relativiser. «Dans le canton de Vaud, annuellement, ce sont 180 projets de stations de base qui font l'objet d'un permis de construire et 400 antennes existantes qui suivent une procédure de mise à niveau. En moyenne, 5 de ces projets font l'objet de recours», informe Denis Rychner.
https://www.20min.ch/ro/news/vaud/story/Le-projet-d-antennes-qui-perturbe-tout-un-village-11343075
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