Nokia : un nouveau modèle épinglé par l’agence nationale des fréquences (ANFR)
Par Bruno Aguiar Valadão, vpourverdict.com | 2 août 2019
Depuis son grand retour sur la scène internationale en tant que constructeur de téléphonie mobile en 2017, la firme Nokia (HMD GLOBAL OY) a mis sur le marché différents modèles de téléphones compétitifs. Cependant, alors que le constructeur finlandais avait déjà subi les réprimandes de l’ANFR (Agence Nationale des Fréquences) pour des modèles antérieurs, le couperet tombe à nouveau. En effet, l’agence française compétente dans les missions de surveillance du marché des équipements radioélectriques et du contrôle de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques a pointé du doigt un nouveau modèle : le Nokia 6.1.
Son problème ? Comme ses prédécesseurs, un niveau d’émissions d’ondes trop élevé, au point que l’association Alerte Phonegate, à l’origine du scandale du Phonegate a lancé une alerte de suspicion de tromperie généralisée.
Proposé sur le marché en 2018, ce téléphone récent a fait l’objet d’un communiqué ce 16 juillet 2019 dans lequel l’ANFR a rendu publiques des données relatives au test mettant en lumière un important dépassement des limites réglementaires du débit d’absorption spécifique (DAS) au niveau du tronc. Mesuré en watts par kilogramme (W/kg), le DAS est censé permettre d’évaluer l’impact des ondes émises par les téléphones portables sur le corps humain. Plus le DAS d’un appareil radioélectrique est élevé, plus cet appareil est susceptible d’être dangereux pour la santé, les tissus de l’utilisateur absorbant plus d’énergie. C’est pourquoi le DAS d’un téléphone mobile fait l’objet d’une limite réglementaire, tout comme les moyens de son évaluation avant sa mise sur le marché. En effet, le DAS doit être mesuré à une certaine distance du corps : la réglementation européenne impose des tests à une distance maximale de 5mm afin de se conformer à une utilisation en conditions réelles, or, le constructeur Nokia a procédé à des tests à une distance de 15mm du corps. Cette mesure ne semble avoir pour but que de fausser le niveau réel du DAS afin d’apparaître conforme à la réglementation européenne, comme pour ses précédents modèles.
La bonne nouvelle ? Une mise à jour du téléphone permet de faire baisser un DAS qui dépasserait la limite réglementaire. C’est la solution qu’a adoptée la société HMD GLOBAL OY pour se mettre en conformité avec la réglementation française et européenne au regard de cet indicateur.
La moins bonne ? Cette mise à jour a un impact sur la puissance du terminal. De plus, cette mise à jour est automatiquement appliquée sur les téléphones correspondants dès lors qu’ils sont connectés à un réseau de données (mobile ou Wifi) : l’utilisateur n’est alors pas informé de cette mise à jour réduisant la puissance de son téléphone. L’ANFR a édité un court document permettant aux propriétaires des téléphones concernés de vérifier que leur terminal a bien été mis à jour. Si vous êtes propriétaire d’un Nokia 6.1, vous pouvez cliquer ici pour le vérifier.
Afin de faire cesser les pratiques du fabricant finlandais, V pour Verdict propose aux utilisateurs de se rassembler dans le cadre du lancement d’une action collective. Maître Elias Bourran, avocat au Barreau de Paris, représente les plaignants propriétaires de téléphones Nokia dont le niveau de DAS est ou était trop élevé. Face à la tromperie dont ils ont été victimes de la part du fabricant, et à une exposition aux ondes supérieure à des limites réglementaires européennes, l’action pourrait permettre aux plaignants d’obtenir le remboursement de leur achat et d’éventuels dommages et intérêts estimés à la somme de 2.000 euros.
Vous êtes propriétaire d’un mobile Nokia dont le niveau de DAS a été déclaré supérieur aux limites réglementaires européennes ?
Cliquez ici pour rejoindre d’autres plaignants et faire valoir vos droits
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