Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

5 août 2019

Suisse : Allocution du 4 août 2019 par "4G Bien Assez" - Manifestation à Genève

Allocution du 4 août 2019
4G Bien Assez ! - Manifestation, Place des Nations, Genève

Ils répondent au doux nom de Alexa, Siri, ou encore Ok Google. Les assistants vocaux réagissent à peine appelés. C’est bien qu’ils nous écoutent en permanence, à tout moment de la journée. Le scandale de l’enceinte d’Amazon a démontré que la privacité était du domaine du passé.

« Dragon » et les autres programmes qui écrivent automatiquement ce qu’on leur dicte démontre bien qu’il est devenu largement possible de retranscrire toutes nos conversations très facilement.

Lorsqu’on allume son GPS sur son « smartphone », en quelques secondes, il indique ou l’on se trouve. Il n’y a pas si longtemps pourtant, il fallait plusieurs minutes à un GPS pour obtenir la réception de plusieurs satellites avant de pouvoir affirmer une position. Cela démontre bien que le GPS est connecté en permanence sur nos portables, qu’on le veuille ou non, et c’est bien la preuve que l’icône qui s’allume à l’écran n’est que tromperie de façade.

Les journaux ne cachent depuis longtemps plus que, lors de procès de criminels, la position de leur portable les trahis bien souvent, car l’on retrouve immanquablement sur quelle antenne mobile ils étaient connectés au moment du crime.

Je suis de la génération où, enfant, le « Web » n’existait pas. L’ordinateur personnel était balbutiant, et les programmes se téléchargeaient depuis des cassettes audios. En moins de 30 ans, Internet a complètement changé notre civilisation. En 3 décennies, nous avons été cuits comme la grenouille, à feu doux, avec chaque fois nos applaudissements pour le progrès.

« Inventé » l’air de rien ici même, au CERN, le « World Wide Web » est devenu en moins de 30 ans un espion redoutable. Fini le temps ou il fallait cacher des micros comme dans les « James Bond », révolue l’époque ou les détectives privés devaient faire des filatures pour connaître nos moindres faits et gestes. Avec nos téléphones portables, nous prenons soin nous-mêmes de tout rapporter à « Big Brother ».

« Don’t be evil » disait Google dès ses débuts. On était séduit par ce nouveau moteur de recherche sobre, sans pub, efficace. Aujourd’hui devenu sans concurrent, il collecte toutes nos données, tous nos centres d’intérêts, connaît toutes nos interrogations. C’est Google qui nous conseille nos itinéraires, nous offre une boîte Gmail gratuite, fournit le cœur de nos smartphones, avec le si bien nommé « Android ».

Le gratuit ne l’est jamais vraiment. Le commerce des données est devenu des plus juteux. Chaque « App » installée nourrit le « Big Data », à l’insu de notre plein gré. Chaque site visité envoie quelques « cookies » pour la postérité. Chaque programme installé accède à vos photos, caméras, et envoie le tout sur le « Cloud » dont on ignore qui a finalement vraiment accès.

Il y a en Suisse maintenant à peu près autant de « Wifi » que d’habitants. Plus de 30'000 antennes assurent une couverture à 100% du territoire. La connexion est permanente, l’échange des données systématique, la surveillance déjà totale.

J’ai tenu plus de 4 ans sans portable. Quand toutes les cabines ont disparu, quand plus aucun restaurant ne disposait de téléphone, en tant qu’indépendant, j’ai dû me résoudre à me plier à ce machiavélisme. Impossible aujourd’hui d’avoir une entreprise, voire juste un emploi, sans avoir un téléphone sans fil avec soi. Le « signe de la bête » dépeint dans l’apocalypse est subitement dans nos poches. Et, si possible, le dernier modèle, je vous prie.

La fiction du livre « 1984 » est devenue insidieusement notre réalité ; plus rien n’échappe à celui qui veut tout connaître de nous. En croyant nous libérer, nous sommes devenus des esclaves sans fil, sans même nous en rendre compte, avec notre consentement. Jusqu’où voulons-nous aller ? A quel point sommes-nous prêts à sacrifier tous nos secrets ? Quelles limites voulons-nous fixer ?

Aujourd’hui, avec l’abondance de données disponibles, techniquement, n’importe quel gouvernement pourrait connaître bien à l’avance l’issue d’une votation, voire d’une élection. Chaque entreprise d’envergure pourrait mesurer à distance l’impact de ses actions et anticiper les besoins des consommateurs. Tout service secret pourrait déjouer très en amont quelconque tentative de rébellion, fût-elle légitime.

La réalité parle d’elle-même, et elle fait froid dans le dos, quand on sait les intentions de ceux qui sont au « pouvoir ». Bien sûr, je ne parle même pas des intentions devenues si probables de biaiser nos choix, nos recherches, nos votations, notre vie.

Quand je dis « 4G bien assez », je pèse les mots. Assez c’est assez. C’est une invitation à la réflexion sur notre propre condition, sur celle que nous imposons sans discuter à toutes les générations à venir. Nous sommes en pleine apocalypse. Les « robots tueurs », genre « drone Terminator autonome » n’ont toujours pas été interdit, malgré des discussions qui durent depuis bien des années à l’ONU, dans le bâtiment juste derrière moi. Bientôt, il suffira d’un seul bouton pour infliger à n’importe qui la peine capitale, à distance, là même ou la personne se trouve.

Avec la 5G, le piège se referme définitivement. Il sera devenu impossible de vivre dans notre monde sans être soumis au dictat du sans-fil. Avec l’Internet des Objets, c’est eux qui régiront notre vie, nous ne serons plus que les esclaves prisonniers d’une toile qui nous encerclera complètement, définitivement.

Si nous ne nous levons pas aujourd’hui, c’est toute notre civilisation qui sera sacrifiée. C’est tous les enfants, et ceux à venir, qui subiront le joug impartial d’une machine qui deviendra très vite incontrôlable. C’est toute l’humanité qui ne pourra plus jamais décider de son sort.

L’heure est des plus grave. Ceux de mon âge ont vu la technologie passer de « nous servir » à « nous asservir ». Le plus inquiétant est que cela se passe sans aucun bruit, sans aucune résistance. L’Intelligence Artificielle est la « Bête » à laquelle nous obéissons désormais tous, sans même nous en plaindre.

Ce sombre discours, écrit sous « Word », a certainement déjà été piraté par un cheval de troie invisible sur mon ordinateur, ou lors d’une ènième « Mise à jour » de windows 10. Il sera stocké sur les serveurs à peine je l’aurai envoyé par email, décortiqué à peine publié sur « Facebook ». Plus rien n’échappe désormais au « Cloud », au « Grand ordinateur », au « Big Data ».

Réveillons-nous. Oeuvrons à la décroissance numérique. Eduquons-nous, afin de pouvoir éduquer nos enfants. Soyons humain, droit, investi. Discernons que la « carotte de la nouveauté » ne sert qu’à faire avancer les ânes que nous sommes devenus, par paresse, par facilité.

Nous sommes l’avenir. Nous sommes souverains. Ne craignons pas la technologie, qui nous a apporté tant de bienfaits. Craignons qu’elle prenne notre vie, notre liberté, notre souveraineté. Craignons qu’elle nous asservisse, qu’elle nous emprisonne, qu’elle nous empoisonne. Avec le recul, nous pouvons voir que le plan était parfait, minutieusement monté et mis en place. Il en tient à nous, à chacun de nous aujourd’hui de le faire échouer. Pour nous-mêmes, pour les enfants, pour l’humanité.

Certains taxeront ce discours de trop long. D’autres d’agitateur d’épouvantails. D’aucuns de peinture du diable sur la muraille. Il n’est qu’un cri. Le cri d’un homme debout. Il ne restera qu’un cri dans le désert, si personne ne l’entend.

Merci à vous, qui m’avez écouté. Merci à ceux, qui m’auront entendu.

Olivier Pahud

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4G BIEN ASSEZ

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