Allocution du 4 octobre 2019, Place des Nations, Genève
4G BIEN ASSEZ
La nuit fut belle ! Le 26 septembre dernier, le « Grand Genève » a éteint ses lumières pour mieux voir les étoiles. 152 communes de Genève, de France, même de ce canton étranger, Vaud, ont participé à cet événement pour sensibiliser à la problématique de la « pollution lumineuse » qui, non seulement empêche de voir les étoiles, mais encore a un impact sur la faune, la flore, et le bien-être des humains que nous sommes. On le sait, la pollution lumineuse nuit…
La commune ou j’habite a même décidé d’éteindre l’éclairage public désormais chaque nuit de minuit à 5 heures du matin, ceci afin de réduire les impacts sur « les consommations d’énérgie superflues, la biodiversité et la santé ». On parle d’ailleurs déjà de reconduire l’expérience « La nuit est belle » l’année prochaine, voire plusieurs fois par année.
De fait, les autorités ont finalement commencé à agir contre la pollution lumineuse. Depuis plus longtemps encore, contre le bruit également, notamment en faisant des revêtements routiers plus silencieux. L’aéroport aussi est très impliqué à réduire ses nuisances sonores, à grand frais de triples vitrages et autres isolations phoniques. Les avions modernes sont bien moins bruyants que les « caravelles » d’antan, et même le Concorde était interdit de survol en Suisse. Après 10h du soir, les taxes d’atterrissage sont prohibitives, et de minuit à 6h du matin, fermeture de la piste pour laisser dormir les riverains. Notre pays est certainement le seul à appliquer de telles restrictions !
L’OMS définit la Santé comme «un état de complet bien-être physique, mental et social». « Il n'y a donc pas que les symptômes pouvant être objectivement constatés sur le plan physique qui soient considérés comme atteintes à la santé, mais aussi les perturbations subjectives du bien-être dues au bruit », ajoute notre Office Fédéral de l’Environnement. Pour la lumière, ce même office dit qu’elle « pourrait présenter un risque sérieux pour la santé ».
Si l’on s’inquiète des pollutions sonores et lumineuses, en particulier la nuit, pourquoi pas aussi de celle liée à l’électro smog ? Est-ce parce qu’elle ne se voit pas, ne s’entend pas ? l’électro smog a augmenté exponentiellement depuis seulement 20 ans, et ce n’est toujours pas un sujet. Cette explosion de pollution est sans précédent, silencieuse, invisible. Aujourd’hui, seuls les EHS, cette minorité risible, ce « dommage collatéral », peuvent « ressentir » cette pollution permanente. Elle devrait pourtant nous concerner tous, au même titre que le bruit, la lumière.
La nuit, c’est le festival des ondes. Aucun opérateur n’a jamais contesté utiliser les « heures creuses » pour transmettre des données en paquet, à plein régime. Aucun office cantonal ne viendra jamais faire de mesures nocturnes du respect des valeurs d’immiscions. Aucun politicien n’abordera la question, tant le sujet n’est pas porteur. On ne parle que de ce qu’on voit ; climat, air, bruit, lumière, mais sur l’invisible, tous sont silencieux. Même les verts sont bien pâles sur le dossier de la pollution électromagnétique, complètement absent de leur programme.
Ces élections fédérales sont une opportunité pour y remédier. Des alliances ont été construites dans plusieurs cantons. Sur Vaud, votons la liste 11, ou je suis moi-même candidat, tiré au sort. Sur Fribourg, liste 24, sur Genève, votons « Planète Bleue », sur Neuchâtel et Berne, « Modernocratie ». Nous, le peuple, devons nous réveiller, nous mobiliser. Les déçus de la politique ont toujours leur droit de vote, qu’ils l’utilisent cette fois. Si nous voulons un miracle, il faut lui donner sa chance.
Car ce 26 septembre, si la nuit fut belle, ce fut grâce à l’extinction de l’éclairage public. Cette obscurité a mis en lumière ce qui restait encore allumé : les multiples enseignes commerciales, mais aussi chez nombre de particuliers. Je plaide pour une réduction de la pollution électromagnétique, en particulier déjà la nuit, car la mise en œuvre serait aussi simple que pour l’éclairage public et pourrait se faire rapidement. Les effets sur la santé et l’environnement seraient immédiatement bénéfiques. Le « coût social et économique » serait tout à fait supportable. Mais à l’instar de l’expérience du 26 septembre, où la nuit ne fut que partiellement noire, nous ne pouvons pas attendre tout des autorités. C’est à chacun de nous de fair! e un effort, c’est à chaque commerce de participer, à chaque citoyen de se responsabiliser.
Les personnes sensibles au problème de l’électro smog le savent, une grosse partie de la pollution provient de nos millions de wifis, de nos millions de portables, de nos millions de téléphones sans-fil, sans même parler des imprimantes et autres routeurs à connexions hertziennes, qui restent allumées jour et nuit. Les opérateur, et leur apôtres, s’amusent bien à nous le rappeler régulièrement, non sans un certain narcissisme. Le problème des antennes de téléphonie mobile est que, à l’instar de l’éclairage public, nous ne pouvons pas les éteindre nous-même. Réduire la pollution électromagnétique, au moins déjà la nuit, est des plus réaliste. Comme pour la pollution lumineuse, cela ne sera possible que si nous agissons tous, ensemble, autorités et particuliers.
Je suis membre de Dark Sky Suisse, organisation internationale qui promeut une réduction de la pollution lumineuse. Comme solution, ils proposent notamment des « lampadaires intelligents qui communiquent entre eux par wifi ». D’un autre côté, pour diminuer la pollution électromagnétique, on promeut le « Lifi », un wifi qui passe par la lumière… Ne serait-il pas temps de faire converger les intelligences ? Ne serait-il pas temps de réfléchir ensemble aux solutions durables, pour nous, pour notre environnement, pour nos générations futures ? Nous vivons dans un monde hyper-technologique, ou celui qui ose émettre un doute est immédiatement étiqueté d’arriéré, d’anti-progrès, de rétrograde. Ce n’est pas l’intelligence qui nous manque, mais de savoir l’utiliser intelligemment !
Le jour où nous découvrirons qu’il y a de la vie au-delà de notre système solaire, très vite, nous voudrons supprimer la pollution lumineuse, pour mieux scruter les étoiles. Le jour où nous découvrirons qu’il y a de la vie sur terre, très vite, nous voudrons supprimer la pollution électromagnétique. D’ici là, à l’instar de la pollution lumineuse, réduire notre électro smog la nuit est réaliste, techniquement facile, économiquement supportable. Pour nous, pour notre environnement, pour nos générations futures.
Olivier Pahud
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