Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

31 janv. 2021

Les ondes mobiles, prochain scandale sanitaire international

5G, le meilleur ou le pire pour la santé ?
Le qoutidien du médecin hebdo – 9884 – 29 janvier 2021

Entre opérateur mobile, la concurrence est rude sur les sites, les réseaux et les forfaits. Tout le monde ne partage pas cette frénésie, certains alertant sur les dangers de la 5G, dans l’attente d’un rapport à venir de l’ANSES. Parce qu’elle fait peur et suscite d’immenses attentes, cette technologie intéresse doublement le monde de la santé. En témoignent nos deux points de vue.


Le point de vue du Dr Marc Arazi*

Les ondes mobiles, prochain scandale sanitaire international

1G, 2G, 3G, 4G et maintenant 5G. Une révolution technologique qui a mis les ondes des radiofréquences (RF), celles de nos téléphones portables, de nos tablettes, des objets connectés, de nos antennes-relais et du Wifi au cœur de nos vies et de nos sociétés.

Les industriels du secteur et leur lobbys n’ont eu de cesse depuis 30 ans de nous affirmer, experts scientifiques pro industrie à l’appui, qu’il n’existe aucun risque lié aux RF pour la santé humaine. Ils ont trouvé des agences nationales et internationales, des pouvoirs publics parfaitement disposés à les croire presque sur parole. Eléments de langage à l’appui de leur parfaite démonstration, ils ont inondé la planète de leur prêt à penser du « aucun danger, consommez tranquille ».

Et il faut le reconnaître, en quelques années, nous sommes devenus complétement « addicts » à ces formidables concentrés de technologies. Ils ne nous quittent plus du matin au soir, ils sont à notre oreille, dans nos poches, et jusque dans notre lit.

Nous ne savions pas que la réglementation censée protéger notre santé des ondes de nos mobiles était parfaitement défaillante. C’est l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) qui révèle la vérité, en juillet 2016, dans un rapport « Ondes des radiofréquences et santé des enfants ». Dans cet avis, passé à l’époque complétement inaperçu, l’ANSES nous apprend que 9 téléphones portables sur 10 testés par l’Agence nationale des fréquences en 2015 dépassent les limites réglementaires pour les débits d’absorptions spécifiques (DAS) mesurés au niveau du corps (2 W/kg). Et son directeur général, Roger Genet de lancer un appel pressant aux pouvoirs publics pour revoir urgemment et en profondeur les limites des seuils d’exposition du grand public.

La « bombe » n’explosera pas ! Aucun média ne va pousser l’investigation de ce qui deviendra quelques mois plus tard le scandale du « Phonegate ». Un mélange entre scandale de l’amiante et du Dieselgate. Une réglementation européenne et internationale plus que laxiste, des téléphones préparés lors des certifications, des logiciels dans nos mobiles qui peuvent faire varier les DAS lors des rares contrôles. Une machine infernale qui a eu pour conséquences de tous nous surexposer de manière aigue et chronique depuis plus de 20 ans.

Pour contrôler l’information, cette industrie surpuissante a muselé le pouvoir politique, est devenu actionnaire des médias les plus influents et a placé ces hommes aux postes stratégiques.

L’urgence d’un moraloire sur la 5G

Certains prétendent qu’il n’y a pas eu d’augmentation des cancers du cerveau. C’est d’ailleurs ce que disait en décembre dernier sur RTL le Dr Michel Cymes en parlant de la 5G. Voici ce que le médecin préféré des français expliquait : « Ensuite, toujours selon la recherche, on ne constate pas d'augmentation des cas de cancer du cerveau dans le monde occidental, où le téléphone portable s'est généralisé. ».

Or, cette affirmation est parfaitement contredite par les statistiques publiées en 2019 par Santé publique France. Entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas de glioblastomes a été multiplié par quatre et plus pour les deux sexes. Soit 50 000 morts ces vingt dernières années…En conclusion de son analyse, l’agence sanitaire considère que : « …Les dernières études épidémiologiques et les expérimentations animales seraient en faveur du rôle carcinogène des expositions aux champs électromagnétiques [15]».

Ce sont aussi près de 3 millions de personnes électro hypersensibles (chiffres ANSES 2018) qui subissent le développement de la téléphonie mobile et qui le subiront encore plus avec l’augmentation exponentielle liée aux ondes de la 5G partout autour de nous (mobilier urbain), aussi bien que dans l’espace.

Des scientifiques internationaux indépendants ainsi que de nombreux professionnels de santé réclament la mise en place d’un moratoire avant tout déploiement de la 5G. Relayé encore tout récemment par les 150 français de la « convention citoyenne ». Mais rien n’y fait, le gouvernement a empoché près de 3 milliards d’euro des opérateurs de téléphonie mobile et lancé la 5G sans même attendre l’avis de l’ANSES. En plein « Phonegate », une telle décision est irresponsable !

*Auteur de « Phonegate » (Massot éditions)

 


 

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