jim.fr, 19 janvier 2018
Le JIM a consacré le 19 décembre dernier un article à la saisie de l’Ordre des médecins par le docteur Jacques Lambrozo concernant des certificats de contre-indication à l’installation du compteur Linky établis par le professeur Dominique Belpomme ainsi que par la Direction générale de la santé (DGS) quant au possible non-respect de l’obligation imposée aux médecins de délivrer aux patients des soins fondés sur des données étayées par la science. Le professeur Dominique Belpomme nous demande de publier concernant cet article ce droit de réponse.
Qu'il nous soit permis de souligner que certains des éléments présentés par le praticien pourraient être considérés comme insuffisants à une partie de nos lecteurs pour emporter totalement leur conviction quant au caractère somatique de l’électrohypersensibilité. Le JIM se réserve la possibilité de répondre ultérieurement à certains points présentés par le professeur Belpomme.
L'article publié le 19 décembre 2017 dans le Journal International de Médecine sous le titre « Diagnostic de l'électrohypersensibilité : le Pr Belpomme inquiété par l'Ordre » appelle de ma part les réponses suivantes :
1. Les marqueurs sanguins
L'auteur dénonce « Des marqueurs biologiques pas très marquants » en croyant pouvoir lui opposer que « la quasi-unanimité des travaux conduits sur le sujet n'ont pas permis d'identifier de mécanisme physiopathologique » et que « le lien avec les ondes n'est nullement documenté ». L'article s'adressant à un public averti fait justement référence à notre étude parue en 2015 dans la revue à comité de lecture Rev. Env. Health et qui, à ce jour, est fondée sur la plus grande série de patients atteints d'électrohypersensibilité (EHS). Il convient de compléter l'information en précisant le faisceau de marqueurs utilisés en conjonction : protéines chaperonnes RSP 70 et RSP 27, nitrotyrosine, anti-corps anti-rnyéline, histamine et mélatonine mesurée dans les urines. Le protocole de recherche, validé par les chercheurs internationaux les plus en pointe sur le sujet, documente le lien avec l'exposition aux champs électromagnétiques.
Nos travaux ne sont pas isolés puisque d'autres publications dans des revues à comité de lecture mettent en évidence l'association entre l'exposition aux CEM et certaines pathologies.
L'affirmation selon laquelle l'ANSES aurait estimé nos travaux sur l'ERS insuffisants doit être corrigée. L'avis sur les compteurs communicants rendu en décembre 2016 (2015-SA-021O) n'effectue pas de revue de littérature scientifique sur le diagnostic de l'EHS. Il donne un premier tableau général sur les compteurs communicants, sans établir leur innocuité pour des personnes souffrant d'EHS.
2. L'imagerie médicale
Nos travaux ne sont pas isolés puisque d'autres publications dans des revues à comité de lecture mettent en évidence l'association entre l'exposition aux CEM et certaines pathologies.
L'affirmation selon laquelle l'ANSES aurait estimé nos travaux sur l'ERS insuffisants doit être corrigée. L'avis sur les compteurs communicants rendu en décembre 2016 (2015-SA-021O) n'effectue pas de revue de littérature scientifique sur le diagnostic de l'EHS. Il donne un premier tableau général sur les compteurs communicants, sans établir leur innocuité pour des personnes souffrant d'EHS.
2. L'imagerie médicale
Il est affirmé que le diagnostic de l'EHS ne serait pas basé sur l'utilisation des marqueurs précédents mais exclusivement sur la tomoshygmographie cérébrale ultrasonore, couramment dénommée TSCU ou encore encéphaloscan.
En réalité, les patients sont systématiquement soumis à l'étude de ces marqueurs et à la réalisation de trois autres examens d'imagerie médicale, dont un échodoppler transcranien de l'artère cérébrale moyenne.
Le fait que l'examen litigieux soit remboursé ou non par la Sécurité Sociale est sans conséquence dès lors que cette circonstance est sans lien de causalité avec la valeur scientifique du TSCU, étant rappelé qu'en réalité le coût de 250 € correspond au quatre examens d'imagerie médicale dont une part est évidemment prise en charge.
En réalité, les patients sont systématiquement soumis à l'étude de ces marqueurs et à la réalisation de trois autres examens d'imagerie médicale, dont un échodoppler transcranien de l'artère cérébrale moyenne.
Le fait que l'examen litigieux soit remboursé ou non par la Sécurité Sociale est sans conséquence dès lors que cette circonstance est sans lien de causalité avec la valeur scientifique du TSCU, étant rappelé qu'en réalité le coût de 250 € correspond au quatre examens d'imagerie médicale dont une part est évidemment prise en charge.
La TSCU a fait l'objet de travaux de recherches autres que ceux conduits par mon équipe.
Son application a fait l'objet de recherches universitaires avec notamment huit thèses de doctorat, soutenues dans les facultés de médecine d'Amiens et de Limoges dans le champ de la neurologie et de la médecine et chirurgie cardiovasculaires. Ces recherches sont réactualisées.
Dans le protocole de diagnostic, la TSCU est toujours utilisée en association avec l'échodoppler transcranien dont le rôle est complémentaire. Il est précisé que la TSCU est pratiquée de façon habituelle par d'autres médecins. Le fait que la technique soit ancienne ne signifie pas qu'elle n'a pas de valeur scientifique. Elle est utilisée et commentée dans une revue à comité de lecture.
3. Les certificats de contre-indication
En réalité, chacun des patients est individuellement examiné et suivi selon les règles de la déontologie et du protocole de recherches établi conjointement et signé par plusieurs universitaires et médecins étrangers. Tous les certificats ont été remis en main propre et après consultation, et sont rédigés selon les critères de l'OMS.
J'entends enfin préciser que je réserve mes explications à l'instance disciplinaire saisie, étant rappelé que la Direction Générale de la Santé s'est récemment abstenue de tout commentaire, et que le JIM, comme indiqué dans l'article auquel il est répondu, avait offert une tribune le 02 décembre. 2017 au Docteur Jacques Lambrozo, Directeur du service des études médicales d'EDF, pour faire connaitre son propre point de vue sur le fonctionnement de LINKY.
Pr Dominique Belpomme
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/droit_de_reponse_du_pr_belpomme_sur_l_electrohypersensibilite__169758/document_actu_pro.phtml
J'entends enfin préciser que je réserve mes explications à l'instance disciplinaire saisie, étant rappelé que la Direction Générale de la Santé s'est récemment abstenue de tout commentaire, et que le JIM, comme indiqué dans l'article auquel il est répondu, avait offert une tribune le 02 décembre. 2017 au Docteur Jacques Lambrozo, Directeur du service des études médicales d'EDF, pour faire connaitre son propre point de vue sur le fonctionnement de LINKY.
Pr Dominique Belpomme
http://www.jim.fr/en_direct/pro_societe/e-docs/droit_de_reponse_du_pr_belpomme_sur_l_electrohypersensibilite__169758/document_actu_pro.phtml
Article du JIM du 19 décembre 2017: "Diagnostic de l’électro-hypersensibilité : le Pr Belpomme inquiété par l’Ordre" - voir pp.3-4 :
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