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13 avr. 2018

Lettre du Pr Dominique Belpomme adressée aux personnes électrohypersensibles

"Nos travaux s’opposent donc radicalement aux conclusions de l’ANSES qui ne sont malheureusement pas fondées scientifiquement, l’ANSES ayant, en réalité pris le parti de ne pas reconnaitre les effets des champs électromagnétiques sur la santé [6]. Ce n’est d’ailleurs pas à l’ANSES de présenter dans un rapport officiel des hypothèses de recherche non validées par la communauté médico-scientifique." 

Pourquoi j’ai porté plainte !
par Pr Dominique Belpomme, Lettre d'information no.6, mars 2018, ehs-mcs.org

Cette sixième lettre est adressée plus particulièrement à tous ceux qui souffrent d’électrohypersensibilité (EHS) et à toutes les associations qui fort heureusement, ont pris faits et causes pour eux. Au plan scientifique, il ne fait aucun doute que l’électrohypersensibilité est bien une affection acquise, d’origine environnementale et que, d’une façon ou d’une autre, les champs électromagnétiques artificiels (qui sont polarisés et pulsés, à la différence des champs électromagnétiques naturels) sont très probablement en cause. Il y a des milliers d’articles scientifiques et même plusieurs revues entièrement consacrées à ce sujet. Sans doute, même si elle hésite encore sur la réalité de cette cause et l’individualisation de l’EHS en tant que nouvelle affection pathologique, doit-on rappeler qu’à la suite du congrès de Prague de 2004, l’OMS a formellement reconnu l’existence de l’EHS en tant que « condition » sanitaire délétère [1], et que depuis, de nombreux travaux scientifiques sont venus conforter la nocivité des champs électromagnétiques sur la santé, et, comme nous l’avons montré, la possibilité que les produits chimiques interviennent eux aussi dans la genèse et/ou les manifestations de l’EHS, puisque la sensibilité multiple aux produits chimiques (MCS) est une affection qui lui est souvent associée [2], que celle-ci en soit la cause ou la conséquence.



Alors pourquoi une telle opposition et polémique à l’encontre de ceux qui souffrent et des médecins et chercheurs qui essaient de comprendre le pourquoi de cette souffrance et œuvrent pour y palier ?

Tout le monde en connait les véritables raisons, qui n’ont rien de scientifique, et il n’est pas nécessaire ici de s’y appesantir.

Dans le dernier bulletin de l’ARTAC, vous trouverez l’état actuel de nos recherches sur le sujet, qui démontrent que les personnes atteintes d’électrohypersensibilité présentent dans 70-80% des cas, au plan moléculaire, un stress oxydant [3]. Ce qui confirme les résultats obtenus récemment par une équipe italienne [4].

Or l’existence d’un tel stress oxydant est incompatible avec l’hypothèse de l’ANSES selon laquelle l’EHS serait causée par un effet nocebo, même si on peut admettre que secondairement à la genèse de l’EHS, un tel effet puisse apparaitre sous la forme d’une espèce de réflexe conditionné [5].

Nos travaux s’opposent donc radicalement aux conclusions de l’ANSES qui ne sont malheureusement pas fondées scientifiquement, l’ANSES ayant, en réalité pris le parti de ne pas reconnaitre les effets des champs électromagnétiques sur la santé [6]. Ce n’est d’ailleurs pas à l’ANSES de présenter dans un rapport officiel des hypothèses de recherche non validées par la communauté médico-scientifique. 

Un autre résultat important de nos recherches est d’avoir prouvé que l’administration de papaye fermentée (Immun’Age) pouvait améliorer la symptomatologie clinique des malades et normaliser la pulsométrie mesurée par tomosphygmographie ultrasonore au niveau des lobes temporaux ; cela grâce en particulier à un effet antioxydant et anti-inflammatoire [7].

Reste le problème des compteurs communicants. Comme beaucoup le savent, ENEDIS a fait en sorte que le Conseil national de l’ordre des médecins porte plainte à mon encontre. Or, au mépris du secret de l’instruction, le contenu de cette plainte a été divulgué dans la presse. Ce qui a permis à quelques médias non scrupuleux d’écrire au mépris de la moindre enquête sérieuse des articles polémiques et calomnieux attentant à mon honneur et à la qualité de mes recherches.

J’ai donc été obligé de porter plainte d’une part contre certains de ces médias et d’autre part contre X pour violation du secret professionnel et recel de violation du secret professionnel. Or, en dehors du Conseil de l’Ordre, seule ENEDIS connaissait le contenu de la plainte à mon encontre.

Les malades sont là et on ne peut nier leur existence et leur souffrance. C’est au nom du Serment d’Hippocrate que j’ai agi et que je continuerai d’agir, en pleine conscience déontologique, car au-delà des barrières qui sont aujourd’hui dressées pour refuser de reconnaitre l’EHS, il y a l’intangibilité des faits scientifiques et l’espoir d’un monde meilleur.

Pr. Dominique Belpomme

Références :

1. Hansson Mild K, Repacholi M, van Deventer E, Ravazzani P, eds. 2006. Electromagnetic Hypersensitivity: Proceedings, International Workshop on EMF Hypersensitivity, Prague, Czech Republic, October 25-27, 2004. Geneva (Switzerland): WHO Press. p. 16.
http://www.who.int/peh-emf/publications/reports/EHS_Proceedings_June2006.pdf

2. Belpomme D, Campagnac C, Irigaray P. 2015. Reliable disease biomarkers characterizing and identifying electrohypersensitivity and multiple chemical sensitivity as two etiopathogenic aspects of a unique pathological disorder. Rev. Environ. Health. 30: 251-271.
http://ehs-mcs.org/fichiers/1454070991_Reliable_biomarkers.pdf

3. Irigaray P, Garrel C, Faure P, Belpomme D. Oxidative stress in electrohypersensitivity self-reporting patients: results of a prospective in vivo molecular analysis. Int J Mol Med. 2018.
(pas encore on-line)

4. De Luca C, Thai JC, Raskovic D, Cesareo E, Caccamo D, Trukhanov A, et al. 2014, Metabolic and genetic screening of electromagnetic hypersensitive subjects as a feasible tool for diagnostics and intervention. Mediators Inflamm. 2014: 924184.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4000647/

5. Dieudonné M. 2016. Does electromagnetic hypersensitivity originate from nocebo responses? Indications from a qualitative study. Bioelectromagnetics 37: 14-24.
https://www.elettrosensibili.it/wp-content/uploads/2016/04/effetto-nocebo-studio-di-qualitc3a0.pdf

6. ANSES. Pré-rapport d’expertise : Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques. Juin 2016.
2018 : https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2011SA0150Ra.pdf

7. Irigaray P, Garrel C, Houssay C, Mantello P, Belpomme D. 2018. Beneficial effects of a fermented papaya preparation for the treatment of electrohypersensitivity self-reporting patients: results of a phase I-II clinical trial with special reference to cerebral pulsation measurement and oxidative stress analysis. Funct Foods Health Dis 8(2): 122-144.
https://www.ffhdj.com/index.php/ffhd/article/view/406


http://www.ehs-mcs.org/fichiers/newsletter6_1523021497.pdf

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