par Laura Frommberg, Tribune de Genève, 28 février 2021
Le nouveau réseau de téléphonie mobile utilise d’autres fréquences que les technologies précédentes. L’aviation est confrontée à un défi.
Avec la 5G, utiliser son portable dans l'avion pourrait présenter un risque d'interférence. Unsplash/Gerrie van der Walt |
Ce sont surtout les antennes installées autour des aéroports qui inquiètent. En France, il a fallu baisser la puissance des antennes dans les alentours de 17 aéroports. En Suisse, une carte de l’Office fédéral de la communication (Ofcom) montre que de nombreuses antennes 5G (symbolisées par les points verts ci-dessous) sont implantées autour de Cointrin et de Kloten.
Deux moments critiques
C’est au décollage et à l’atterrissage, phases critiques du vol, que le rayonnement dû à la 5G pourrait nuire aux altimètres. La fréquence de transmission des altimètres est située entre 4,2 et 4,4 gigahertz. Jusqu’à présent, cela ne posait pas de problème, car les fréquences du réseau de téléphonie mobile étaient bien inférieures à ces valeurs. Or la bande de fréquences de la 5G est nettement plus large.
«Nous sommes avertis de la question», indique l’aéroport de Zurich. «Mais nous n’avons pas connaissance d’une quelconque perturbation du trafic aérien à Kloten.» Même constat à Genève, où l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) n’a pas enregistré de cas de ce type pour l’instant. Le sujet fait toutefois débat: Caroline Sauser, porte-parole de l’Ofcom, relève que «le risque potentiel de perturbation par certaines antennes de téléphonie mobile est connu». Ofcom et OFAC travaillent main dans la main sur ce sujet.
Marge de manœuvre
L’avertissement des autorités françaises est basé sur un rapport étasunien de la Radio Technical Commission for Aeronautics. Caroline Sauser souligne que ce document concerne spécifiquement les États-Unis, où la technologie 5G est autorisée sur une bande de fréquence de 3,7 à 3,98 gigahertz. La Suisse et l’Europe fonctionnent entre 3,4 et 3,8 gigahertz. Cela laisse une marge de manœuvre de plus de 200 mégahertz comme «bande protectrice» avant de toucher la fréquence utilisée par les altimètres.
Les opérateurs de radiotéléphonie mobile confirment qu’ils se contentent d’émettre dans la bande prescrite. Sunrise se veut rassurant: «Nous avons clarifié l’utilisation de ces fréquences avec l’approbation du contrôle aérien Skyguide.»
https://www.tdg.ch/la-5g-pourrait-gener-les-pilotes-davion-dans-leurs-mesures-921125737655
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