Voir aussi ci-dessous le commentaire de Chantal Blanc Présidente du collectif Stop 5G Glâne (FR) : "Ceux qui disent qu’il n’y a pas d’effets mentent".
par Eveline Rutz, Tribune de Genève, 26 juillet 2022
Un rapport fédéral révèle des effets positifs de la nouvelle norme de téléphonie mobile, malgré l’augmentation des données transmises.
(Photo) : Des techniciens de Swisscom installent une antenne 5G à Berne, en mars 2019. Plus les installations sont modernes, moins elles émettent de rayonnements. KEYSTONE/Peter Klaunzer
Leurs résultats sont positifs: l’exposition au rayonnement non ionisant est globalement modérée en Suisse. Dans les lieux accessibles à tous et très fréquentés, on atteint au maximum 15% des valeurs limites. La plupart du temps, l’intensité de champ mesurée se situe dans une plage à un chiffre.
«L’exposition est plus de 100 fois inférieure à la valeur limite pour le rayonnement de la téléphonie mobile», explique le chef adjoint du projet, Martin Röösli, de l’Institut tropical et de santé publique suisse de Bâle (Swiss TPH). Des conséquences négatives pour la santé peuvent donc être exclues.
Ce professeur en épidémiologie environnementale s’y attendait. Il a en revanche été surpris par la tendance à la baisse des nuisances électromagnétiques au cours des dernières années. «Dans 49 des 75 zones mesurées, nous avions déjà utilisé la même méthode en 2014», relève Martin Röösli. Presque partout, des valeurs plus basses ont été enregistrées en 2021. Étonnant à première vue, car la quantité de données a été multipliée par 18 durant la période en question et le nombre d’antennes a augmenté de 38%.
Cette évolution positive est à mettre sur le compte du progrès technologique, qui semble compenser l’augmentation des flux de données. Pour la norme 5G, par exemple, on utilise principalement des antennes adaptatives. Celles-ci émettent de manière ciblée là où les signaux sont nécessaires.
Leurs résultats sont positifs: l’exposition au rayonnement non ionisant est globalement modérée en Suisse. Dans les lieux accessibles à tous et très fréquentés, on atteint au maximum 15% des valeurs limites. La plupart du temps, l’intensité de champ mesurée se situe dans une plage à un chiffre.
«L’exposition est plus de 100 fois inférieure à la valeur limite pour le rayonnement de la téléphonie mobile», explique le chef adjoint du projet, Martin Röösli, de l’Institut tropical et de santé publique suisse de Bâle (Swiss TPH). Des conséquences négatives pour la santé peuvent donc être exclues.
Ce professeur en épidémiologie environnementale s’y attendait. Il a en revanche été surpris par la tendance à la baisse des nuisances électromagnétiques au cours des dernières années. «Dans 49 des 75 zones mesurées, nous avions déjà utilisé la même méthode en 2014», relève Martin Röösli. Presque partout, des valeurs plus basses ont été enregistrées en 2021. Étonnant à première vue, car la quantité de données a été multipliée par 18 durant la période en question et le nombre d’antennes a augmenté de 38%.
Cette évolution positive est à mettre sur le compte du progrès technologique, qui semble compenser l’augmentation des flux de données. Pour la norme 5G, par exemple, on utilise principalement des antennes adaptatives. Celles-ci émettent de manière ciblée là où les signaux sont nécessaires.
Les sceptiques lancent une initiative
«Plus la téléphonie mobile est moderne, moins il y a de rayonnement», explique Christian Grasser, directeur de l’Asut, l’Association suisse des télécommunications. «Grâce au rapport, nous l’avons désormais noir sur blanc.» Le secteur espère que les résultats contribueront à «objectiver le débat parfois émotionnel».
Michael Töngi, conseiller national des Verts, rétorque: «On a quand même toujours l’impression que la partie adverse n’est pas objective.» Selon lui, les opérateurs de téléphonie mobile exercent un fort lobbying. Dans ce contexte, les enquêtes de la Confédération sont certainement utiles. Le Lucernois s’engage pour des valeurs limites basses et des technologies efficaces. Il fait ainsi partie du comité de l’initiative populaire SaferPhone, qui doit être lancée cet automne. «L’objectif est de réduire au maximum les nuisances pour l’homme et la nature.»
Voici comment se différencient les types d’antennes
[Voir dans l'article original.]
La 5G y contribuera largement, souligne le représentant de l’Asut Christian Grasser, mais d’après lui, la population n’en est malheureusement pas assez consciente. Pour éviter les engorgements de données, les entreprises de télécommunication veulent moderniser leurs infrastructures dans un avenir proche. Leurs projets de construction de nouvelles installations ou de mise à niveau des installations existantes se heurtent toutefois à une certaine résistance.
Surveillance en continu
Actuellement, plus de 3100 procédures d’autorisation sont bloquées dans toute la Suisse. «Ce n’est pas ainsi que nous avancerons», critique Christian Grasser. Il estime enfin qu’il faut de meilleures conditions-cadres pour introduire la technologie 5G sur l’ensemble du territoire.
Le gouvernement soutient une extension rapide du réseau 5G. «La 5G nous apporte plus de puissance, mais aussi des avantages en termes de protection contre le rayonnement», a déclaré la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga lors de la conférence Swiss Telecommunication Summit en juin. Elle considère en outre que c’est essentiel et que, grâce au monitoring, la Confédération continuera à l’avenir à observer de près la situation et à vérifier si la protection de la santé est respectée.
Cette surveillance continue est bien accueillie par les directeurs cantonaux de l’environnement. «Elle crée de la transparence et aide à suivre l’exposition effective de la population», déclare Jean-François Steiert, vice-président de la DTAP (Conférence suisse des directeurs des travaux publics, de l’aménagement du territoire et de l’environnement). Il ajoute que les inquiétudes concernant les effets sur la santé doivent être prises au sérieux. C’est particulièrement important dans un État démocratique comme la Suisse. Toujours selon lui, les coûts et les avantages d’une nouvelle technologie devraient être discutés le plus ouvertement possible et sur la base de faits.
«Les gens ont souvent du mal à se défaire des peurs qu’ils ont éveillées», fait remarquer la conseillère nationale Katja Christ (PVL/BS). Elle est aussi d’avis que les opportunités offertes par la science, le progrès et l’innovation sont malheureusement souvent méconnues. En l’occurrence, les résultats des mesures sont tous positifs et parlent d’eux-mêmes. «Ceux qui sont critiques vis-à-vis des rayonnements devraient saluer les nouvelles normes technologiques comme la 5G et ne pas les rejeter.» D’après elle, le chemin vers une confiance totale reste toutefois semé d’embûches.
Effort d’information
Katja Christ se réjouit que la Confédération ait pris un rôle plus actif. Pour mieux informer la population, elle a récemment mis en ligne un nouveau site internet, qui répond aux principales questions (www.5g-info.ch). Jusqu’à présent, les départements compétents communiquaient de manière plutôt timide, constate Jean-François Steiert. Désormais, les informations pertinentes sont plus faciles à comprendre et à trouver. Il estime que cela facilitera également la communication des cantons avec la population lors de l’exécution de projets spécifiques.
«Dans le domaine de la téléphonie mobile, la pensée intuitive conduit souvent à l’erreur, déclare le chercheur Martin Röösli. Il est ainsi contre-productif, dit-il, de lutter contre les installations de téléphonie mobile.» En effet, plus l’antenne la plus proche est éloignée, plus le rayonnement de son propre téléphone portable est puissant. «Dans les cas extrêmes, il est jusqu’à 100’000 fois plus puissant que lorsque la couverture réseau est optimale.» Ceux qui souhaitent minimiser le rayonnement dans leur environnement feraient bien de limiter leur utilisation de smartphone. «En fin de compte, les antennes ne font que transmettre ce que la population demande.»
Eveline Rutz travaille pour la rubrique Suisse de Tamedia à Zurich. Elle est active dans le journalisme depuis 1998 et a notamment été correspondante au Palais fédéral. Elle a étudié la littérature allemande, le journalisme et la sociologie.Plus d'infos
«Ceux qui disent qu’il n’y a pas d’effets mentent»
Chantal Blanc Présidente du collectif Stop 5G Glâne (FR)
Que pensez-vous de ce rapport? Le rayonnement des téléphones portables est moins nocif que ce que l’on pourrait penser?
Nous sommes à la fois contents qu’un monitoring soit enfin mis en place en Suisse après tant d’années d’attente et déçus de ce qui a été fait. Les lieux où l’exposition est la plus forte n’ont pas été mesurés. De même, aucune mesure n’a été effectuée dans les salles de classe, alors même que pratiquement partout en Suisse les écoles prennentàvive allure le virage numérique. Tout au long de la scolarité, l’exposition va atteindre des niveaux sans précédents, sans qu’aucun contrôle ne soit effectué au niveau fédéral. Concernant l’exposition dans les transports publics, il est reconnu dans le rapport que les mesuresyont été faites en dehors des heures de pointe. Ce qui donne évidemment des résultats irréalistes, que le lobby de la 5G s’empresse de relayer. Il est également prétendu que le rayonnement diminue grâceàla 5G, alors que le rapport spécifie qu’il n’est pas possible de tirer des conclusions de ces chiffres.
Est-ce qu’il y a d’autres aspects qui vous dérangent au sujet des rayonnements téléphoniques ou des antennes?
Les lobbies des opérateurs vont fréquemment communiquer sur le fait que l’exposition est plus forte avec les téléphones portables que les antennes. Ils veulent banaliser ainsi leur présence en Suisse. Il va d’ailleurs y avoir une motion qui sera discutée au parlement en septembre afin d’augmenter la valeur limite des antennes 5G à 20 Volt/m. Mais il faut encore noter que tous ces opérateurs vendent aussi des téléphones portables, même s'il est reconnu que certains modèles émettent trop fort. Pourquoi ne prennent-ils donc pas leur responsabilité en avertissant les clients qui s’exposentàces appareils qui ne respectent pas les normes de protection?
Quelle action souhaitez-vous en Suisse, en lien avec ces questions?
Nous voulons une réelle prévention pour les usagers des technologies sans fil, car ceux qui disent qu’il n’y a pas d’effets mentent. Nous souhaitons également un monitoring des lieux les plus exposés, comme les écoles, une plus grande transparence de l’Office fédéral de la communication (OFCOM) sur les installations de téléphonie mobile ainsi qu’une vaste enquête épidémiologique sur les effets des rayonnements non ionisants sur la santé de la population suisse. Sonia Imseng
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