maisonsaine.ca, 1 février, 2024
Par : Dre Devra Davis
Traduit de https://thehill.com/opinion/technology/4437988-why-did-nih-abruptly-halt-research-on-the-harms-of-cell-phone-radiation/
Par Dre Devra Davis, The Hill, 2 février 2024
Traduit de https://thehill.com/opinion/technology/4437988-why-did-nih-abruptly-halt-research-on-the-harms-of-cell-phone-radiation/
Par Dre Devra Davis, The Hill, 2 février 2024
Dans un revirement choquant, le Programme national de toxicologie (NTP) de l'Institut national des sciences de la santé environnementale des États-Unis a discrètement révélé qu'il allait cesser d'étudier les impacts biologiques ou environnementaux des rayonnements de radiofréquence des téléphones portables.
Cette décision intervient en dépit des résultats des études animales soigneusement conçues et examinées par le NTP, qui ont coûté 30 millions de dollars et duré une décennie, et qui ont révélé des cancers, des lésions cardiaques et des dommages à l'ADN associés à l'exposition aux rayonnements de radiofréquence des téléphones portables à des niveaux comparables à ceux auxquels sont exposés les Américains aujourd'hui.
L'arrêt soudain des efforts du gouvernement civil pour étudier les effets potentiels des rayonnements sans fil sur la santé constitue une abdication flagrante de responsabilité. En revanche, le ministère américain de la défense continue d'étudier ce problème.
L'Union européenne accorde des subventions de plusieurs millions de dollars pour des études multidisciplinaires. Le gouvernement français surveille régulièrement les tours et les téléphones et a rappelé des millions de téléphones pour cause de rayonnement excessif ou pour d'autres raisons, reflétant ainsi les préoccupations du public concernant les impacts psychologiques et physiologiques. En 2019, les ministres français ont adopté un décret garantissant que les téléphones comportent des informations destinées aux consommateurs, notamment que les adolescents et les femmes enceintes évitent d'exposer leur abdomen aux dispositifs de radiations sans fil.
L'année dernière, le NTP a déclaré dans sa fiche d'information 2023 qu'il effectuerait des études de suivi pour mieux comprendre les effets constatés dans les études à long terme sur les animaux. Que s'est-il passé ? À ce stade, la situation n'est pas claire. Les études de suivi ont-elles déjà été réalisées ? En collaboration avec des ingénieurs suisses et des experts du gouvernement américain, le NTP avait mis au point des systèmes à petite échelle permettant d'exposer expérimentalement des animaux à des niveaux contrôlés de rayonnements sans fil. Pourtant, les résultats de ces systèmes d'exposition n'ont été ni partagés ni publiés.
Dans un revirement soudain et inexplicable de ce plan de travail prévu de longue date et ayant fait l'objet d'un examen approfondi, le NTP déclare à présent qu'aucune autre recherche sur les rayonnements sans fil n'est prévue en raison du coût des études et des difficultés techniques. Il convient de s'interroger sur les raisons de cette volte-face. Qu'est-ce qui a conduit à ce changement soudain de priorités, de sorte qu'une exposition environnementale en croissance exponentielle ne mérite plus d'être étudiée ?
La seule explication fournie par le NTP pour ce revirement soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses : "La recherche s'est avérée techniquement difficile et plus gourmande en ressources que prévu. Aucune autre étude [sur les rayonnements sans fil] n'est prévue."
Cela va à l'encontre des connaissances et des préoccupations de la médecine moderne et même du grand public. Par exemple, les cliniques d'infertilité demandent aux hommes quelles sont leurs habitudes en matière de téléphones portables et d'autres appareils sans fil. Ils leur demandent d'enlever ces téléphones de leur corps et de leurs poches, car il existe une corrélation avérée chez les rongeurs entre l'exposition aux rayonnements sans fil et la diminution du nombre de spermatozoïdes, la baisse de la qualité du sperme, la diminution de la testostérone et les lésions des testicules.
Des études ont également établi un lien entre le port d'un téléphone portable dans le soutien-gorge et un risque accru de cancer du sein. La liste des effets néfastes sur la santé associés à cette exposition est longue et notre utilisation de ces appareils ne cesse de croître.
Que le gouvernement cesse ou non de mener des recherches, nous faisons tous partie d'une vaste étude. Des milliards de personnes dans le monde sont exposées à des niveaux toujours plus élevés de rayonnement sans fil. Les enfants sont particulièrement vulnérables en raison du développement rapide de leur cerveau. En fait, il n'y a pas de groupe de contrôle. Il est donc difficile, mais pas impossible, de discerner les effets des rayonnements sans fil sur les populations humaines.
C'est le comble de l'arrogance et de la folie que d'arrêter les recherches sur ce polluant environnemental en pleine expansion, alors que nous disposons de nombreuses preuves de sa nocivité.
La décision du gouvernement civil d'arrêter la recherche sur les radiations des téléphones portables est conforme au proverbe chinois : "Si tu ne veux pas savoir, ne demande pas".
Lorsqu'il s'agit de comprendre comment les rayonnements sans fil affectent la biologie, l'arrêt des études n'a aucun sens. La complexité de la question ne doit pas servir d'excuse pour ignorer l'un des polluants environnementaux qui se développent le plus rapidement dans le monde aujourd'hui.
Si le gouvernement civil n'a plus d'argent pour cela, il existe un remède facile : Faire payer une redevance de deux centimes par mois à chaque propriétaire d'appareil, fournisseur d'accès à Internet et fabricant, et utiliser les fonds pour former des scientifiques afin qu'ils effectuent des contrôles et des recherches indépendants.
Cela vaut certainement la peine de dépenser quelques centimes par mois pour découvrir comment les rayonnements sans fil affectent notre santé et comment réduire leur impact sur nous-mêmes, ainsi que sur les oiseaux, les abeilles et les arbres dont notre planète dépend.
Devra Davis, ancienne conseillère principale auprès du secrétaire adjoint à la santé du ministère de la santé et des services sociaux, est la fondatrice et la présidente de l'Environmental Health Trust. Elle est l'auteure du livre Disconnect : A scientist's solutions for safer technology.
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