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24 mai 2024

Cellulaire et cancer : l’industrie se paie une étude rassurante

Cellulaire et cancer : l’industrie se paie une étude rassurante
Par : André Fauteux, maisonsaine.ca/ 23 mai 2024

L'utilisation intense du téléphone cellulaire à long terme ne serait pas associée à un risque accru de tumeur cérébrale selon la plus vaste étude jamais faite sur le sujet, publiée le 1er mars dans la revue Environment International. Ses conclusions sont toutefois entachées par d’importantes failles méthodologiques, son financement par des entreprises de téléphonie cellulaire et le fait que son auteure principale défend leurs intérêts depuis plusieurs années.

(Photo) : En 2023, une étude coréenne avait confirmé que les tumeurs cérébrales augmentent dans les zones du cerveau les plus exposées au rayonnement des téléphones cellulaires.

Par contre, ses résultats inquiètent car ils suggèrent – comme des études précédentes – que l’incidence du type de tumeur cérébrale le plus mortel augmenterait à un rythme plus élevé que prévu par le vieillissement de la population.

Agir par précaution

L’étude COSMOS, acronyme anglais de cohorte sur les téléphones mobiles et la santé, devrait plutôt inciter les utilisateurs de cellulaires à réduire leur exposition aux ondes en privilégiant les textos et le haut-parleur ou le casque d’écoute le plus possible, et en évitant de porter un cellulaire allumé sur soi, selon le Dr Joel M. Moskowitz, directeur du Centre pour la santé familiale et communautaire de l’école de santé publique à l’Université de la Californie (Berkeley). Lire ici les conseils qu'ils prodiguent par précaution et dont la plupart ont été repris en 2019 par le Département de santé publique de la Californie.

Selon le Dr Moskowitz, l'étude COSMOS « sur l'utilisation du téléphone portable et le risque de tumeur cérébrale présente de sérieux problèmes méthodologiques, nous a-t-il écrit par courriel. Par conséquent, les résultats intermédiaires rapportés dans ce document ne sont pas fiables, et la conclusion des auteurs selon laquelle l'utilisation du téléphone portable n'augmente pas le risque de tumeur cérébrale n'est pas seulement prématurée, elle est trompeuse. »

Je lui ai demandé d’élaborer sur ces fameuses failles méthodologiques. « Étant donné que presque tous les participants à cette étude utilisaient des téléphones mobiles au départ et que beaucoup d'entre eux étaient exposés à d'autres sources de rayonnement sans fil, il n'y avait pas de groupe témoin non exposé. Les auteurs ont comparé les taux de tumeurs cérébrales chez les 25 % d'utilisateurs de téléphones mobiles qui en faisait un usage plus intense aux 50 % d'utilisateurs les moins intenses, en se basant sur les données d'utilisation des téléphones collectées environ sept ans plus tôt. Les 50 % inférieurs, qui passaient en moyenne 10,6 minutes par jour à téléphoner, pourraient avoir été exposés à un risque accru de tumeur cérébrale en raison de l'utilisation du téléphone portable. Il n'est donc pas surprenant que les plus gros utilisateurs de téléphones portables n'aient pas présenté un risque cérébral significativement plus élevé que le groupe dit témoin. » Il faut savoir qu’en 2020, M. Moskowitz a cosigné une méta-analyse de 46 études cas-témoin sur le sujet. Elle a révélé que « l’utilisation du téléphone portable avec un temps d’appel cumulé de plus de 1 000 heures a augmenté de manière statistiquement significative le risque de tumeurs », ce qui correspond à une utilisation d’à peine 17 minutes par jour sur une période de 10 ans (Choi, Moskowitz et al., 2020).

Continuer à lire :
https://maisonsaine.ca/article?id=100754

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