Le 13 février 2012, pour la première fois en Europe, les autorités
judiciaires ont condamné des fabricants de produits et matériaux reconnus
néfastes ou délétères : la multinationale américaine Monsanto pour
être responsable de la maladie d’un agriculteur en France, et
deux dirigeants de la firme suisse Eternit, pour la mort
de plusieurs milliers d'ouvriers et de citoyens.
Le Tribunal de Grande Instance de Lyon, France, a déclaré
Monsanto « responsable du préjudice de Paul François suite à
l’inhalation » de l’herbicide Lasso et condamné la multinationale à « indemniser
entièrement l’agriculteur charentais.… C’est une première. Jamais
Monsanto n’avait été attaquée en responsabilité par un agriculteur, »
écrit
La Charente Libre.
En 2004, Paul François a inhalé le Lasso en ouvrant le réservoir de
pulvérisation et s’est évanoui. Suite à l’accident, il a dû arrêter de
travailler pendant une année. Il souffre d’une dégradation de santé avec
pertes de mémoire et sensations d’évanouissement.
Paul François a salué cette décision très courageuse qui pourrait faire
jurisprudence. François Lucas, président de la Coordination rurale
considère le jugement du tribunal « une grande première qui devrait
permettre aux fabricants de devenir beaucoup plus responsables par rapport à
l’impact de leurs produits sur la santé des utilisateurs. … Paul François n’a
pas mené ce combat pour lui seul, mais dans le sens de l’intérêt général… Cette
décision peut libérer la parole des agriculteurs qui nient aujourd’hui leur
maladie, qui se disent que face à des monstres comme ça, tout va être
neutralisé. Ils ne sont plus nombreux à croire que les produits sont
neutres pour leur santé. » (Ref : « L’agriculteur
charentais a fait plier Monsanto »,
La
Charente Libre, du 14 février 2012. Voir aussi "Le combat des agriculteurs européens ...")
Le même jour, suite à un procès historique, le
Tribunal de Turin, en Italie, a condamné le patron suisse de la fabrique d’amiante
Eternit, Stephan Schmnidheiny et l’actionnnaire belge Jean-Louis Cartier de
Marchienne à une peine de 16 ans de prison en Italie pour avoir causé un
désastre écologique et pour un manque de mesures de protection dans le lieu de
travail. C’est la première fois en Europe que des dirigeants de
l’industrie de l’amiante sont déclarés responsables de la mort de
près de 3 000 personnes en Italie, ouvriers ou habitants de villes où Eternit
avait des usines. Cependant, il est peu probable qu’un mandat d’arrêt
international soit délivré contre Stephan Schmnidheiny, qui était absent au
moment du verdict du Tribunal. Il vit au Costa Rica où il profite d’une
fortune estimée en 2010 à 2,8 milliards de dollars. (Ref :
« Victoire amère des victimes italiennes de l’amiante », 20 Minutes du 14 février 2012.
Voir aussi "Amiante: Poussière Mortelle")
par Meris Michaels
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.