En août 2011, Liz Hayes, journaliste au “60 Minutes”, CBS
TV, Australie, a révélé des vérités sur la catastrophe de
Fukushima (vidéo - cliquez sur "cc" pour sous-titres en français). Elle est allée à
Tchernobyl où les gens souffrent encore des conséquences de l'accident
nucléaire, et aussi à Fukushima. Selon Hayes, 135 000 japonais ont été
obligés d’évacuer la région touchée. Elle parle des enfants qui
souffrent des premiers signes de maladies causées par
l’irradiation : fatigue, diarrhée, saignements de nez.
On a détecté des traces radioactives dans la glande thyroïde d’environ 500
enfants.
Elle fait état du silence des médias concernant
l’étendue de la catastrophe de Fukushima, surtout aux Etats-Unis.
« Le rayonnement de Fukushima aura un impact sur toute
l’humanité. La violation du droit à la santé de l’industrie
nucléaire est évidente dans ce nouveau reportage australien, » déclarait
un article du 25 août 2011 sur ce programme. « Aux Etats-Unis, le
rayonnement de Fukushima est maintenant combiné avec celui des fuites du
tritium radioactif toxique de trois-quarts des centrales nucléaires, de la
fracturation hydraulique et de la catastrophe du déversement du pétrole au
Golfe de Mexique du BP en 2010. »
Début décembre 2011, on a appris la fuite de 45 tonnes
d’eau hautement radioactive par une fissure d’une installation de traitement
nucléaire à la centrale de Fukushima qui risquent de s'écouler dans la mer. L’eau contiendrait de hauts niveaux de
strontium-90 qui peut causer le cancer des os.
Dans un récent article sur ce site, on a mentionné l’impact
de la catastrophe sur l’agriculture dans la région de Fukushima : des
niveaux anormalement élevés de césium-137 considérés dangereux pour
l’agriculture ont été trouvés dans le sol du nord-est du Japon. Cet
élément radioactif peut rester dans l’environnement pendant des
décennies. Certaines régions d’Angleterre et du Pays de Galles sont
encore considérées dangereuses pour le pâturage des animaux à cause des niveaux
élevés du césium-137, dû aux retombées de Tchernobyl.
Voici la polémique. Si on veut diminuer l’impact du
changement climatique causé par les centrales au charbon par exemple, la
technologie « fiable » de l’énergie nucléaire semble être la solution
pendant que les pays développent des énergies renouvelables. Ce sont les
mots du puissant lobby de l’industrie nucléaire, l’AIEA (Agence internationale de
l’énergie atomique) qui prévoit, d'ici à 2030, la construction
d’au moins 90 nouveaux réacteurs d’ici à 2030 venant s'ajouter
aux 432 existant déjà dans le monde.
L’accident de Fukushima nous rappelle que même les pays les plus avancés
technologiquement ne peuvent gérer ni le nucléaire, ni les déchets
hautement radioactifs générés. Helen Caldicott, Présidente de la
« Helen Caldicott Foundation for a Nuclear-Free Planet », a écrit un excellent article sur
les dangers du nucléaire, publié dans l’International Herald Tribune,
« After Fukushima : Enough is Enough » (2 décembre 2011). Elle
mentionne aussi l’augmentation des efforts des lobbys de l’industrie nucléaire
depuis l’accident de Fukushima. « Le public n’est pas éduqué »,
peut-être à cause du silence des médias, surtout dans les pays
pro-nucléaires comme le Canada, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les
Etats-Unis.
Suite à l’accident de Tchernobyl :
« Les recherches des scientifiques d’Europe de l’Est estiment que 40 % de
l’Europe sont maintenant contaminés par le césium-137 et
d’autres poisons radioactifs qui pollueront les aliments pendant des centaines de milliers d’années. De vastes régions
d’Asie – de la Turquie à la Chine-, l’Afrique du nord et
l’Amérique du nord sont aussi contaminées.
Presque 200 millions de personnes restent exposées. » On estime que
“maintenant presque un million de personnes sont mortes de maladies liées au
désastre de Tchernobyl : cancers, malformations congénitales,
défaillances immunitaires, maladies cardio-vasculaires, anormalités diverses.
Les facteurs induits par le rayonnement ont
augmenté la mortalité infantile. »
En ce qui concerne Fukushima, « les conséquences à
long-terme restent incertaines. La catastrophe de Fukushima peut être
bien égale ou pire que celle de Tchernobyl en termes des effets sur la santé
publique. »
On continuera à dire que le nucléaire est “sûr, propre et
vert », même après le prochain accident, avec ses conséquences
dévastatrices sur l’environnement et la santé humaine pendant des générations à
venir.
par Meris Michaels
par Meris Michaels
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.