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6 sept. 2016

Wi-Fi sur les lieux médicaux : Lettre adressée à une pédiatre du Groupe médical de Petit-Lancy, Genève

(Mise à Jour : 6 septembre 2016):  Nous n'avons jamais reçu une réaction à cette lettre, ni de la part du Groupe médical, ni du Réseau des pédiatres genevois, montrant une irresponsabilité et une ignorance inacceptable de la part de la profession médicale à Genève.  Mais il y a de l'espoir : la Directrice des infirmiers à un hôpital  a invité une patiente électrosensible de discuter les possibilités d'une meilleure accommodation des personnes avec cette intolérance à l'hôpital.   Lire ce témoinage d'une personne électrosensible.

Lettre adressée à une pédiatre du Groupe médical de Petit-Lancy, Genève, au sujet du Wi-Fi sur les lieux médicaux.

Dre Aline Lemma
Centre médical du Petit-Lancy
(Dre Lemma est aussi Vice-présidente du 
Reseau des pédiatres genevois)

Morges, le 11 février 2016

Madame,

Récemment j'ai eu une consultation chez l'un des médecins de votre groupe. J'ai passé une heure et demie en attente et en consultation ; étant électrosensible, j'ai souffert de fortes pressions dans la tête dues à la présence du Wi-Fi sur les lieux et même dans le cabinet du médecin. J'ai été obligée de changer de médecin, et en trouver un qui n'ait pas de Wi-Fi dans son cabinet.

Le Wi-Fi n'a pas sa place dans les lieux où l'on soigne des patients. L'exposition à cette technologie sans fil, qui émet des ondes électromagnétiques classées par le Centre international de Recherche contre le Cancer en catégorie 2B, peut être nocive, surtout chez les personnes en moins bonne santé, les personnes sensibles à cette technologie (les électro-hypersensibles, comprenant au moins 5% de la population) et en particulier, les enfants et les femmes enceintes. Le Wi-Fi ne devrait pas être installé,que ce soit dans des cabinets médicaux ou dans les salles d'attente en tant qu'agrément pour les patients.

A Genève, certains lieux de santé, tels que la Ligue genevoise contre le cancer (La Médiane) et les cabinets de certains médecins, respectent l’application du principe de précaution en bannissant le Wi-Fi des lieux.

En mai 2015, plus de 200 scientifiques de 40 pays ont signé un appel international adressé au Secrétaire général des Nations Unies et au Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé, demandant une protection efficace, surtout des enfants et des femmes enceintes, contre les expositions à des champs électromagnétiques d’ondes non-ionisantes, émises par le Wi-Fi, les téléphones mobiles et autres technologies sans fil. Ces scientifiques ont publié dans les revues plus de 2'000 articles examinés par des pairs sur les effets biologiques de ces technologies. Les signataires de l'Appel demandent, entre autres, que :

- Les enfants et les femmes enceintes soient protégés
- Le public soit informé des risques de l’énergie électromagnétique pour la santé, et des moyens permettant de réduire ces risques
- Les personnes de profession médicale apprennent les effets biologiques de l’énergie électromagnétique, et reçoivent une formation pour savoir soigner les patients hypersensibles à l’électromagnétisme

C'est la responsabilité des médecins, surtout des pédiatres, d'éduquer leurs patients les plus vulnérables, les parents des enfants et les femmes enceintes, des risques potentiels de cette technologie : impact sur le foetus et le développement, et le comportement des enfants.

En tous les cas, les pédiatres devraient au moins informer les parents sur l’usage des babyphones, smartphones, tablettes, et leur recommander les précautions à prendre pour un usage plus sûr de cette technologie. L’utilisation de téléphones mobiles par de très jeunes enfants entraînera, au cours de leur vie, une accumulation des effets des rayonnements électromagnétiques beaucoup plus importante que celle des adultes. Ceci pourrait augmenter de manière significative le risque qu’ils développent des tumeurs cérébrales et/ou une intolérance aux ondes électromagnétiques.

La Ligue suisse contre le cancer, ainsi que l’Office fédéral de la santé publique, recommandent, entre autres, de réduire à un minimum l’exposition personnelle au rayonnement électromagnétique. Presque tous les manuels d'utilisation de téléphones mobiles conseillent de garder une certaine distance entre le téléphone et le corps.

Le Professeur Dominique Belpomme (président de l’ARTAC (Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse) et de l’ECERI (European Cancer and Environment Institute), un des chercheurs cliniciens de renom dans le diagnostic et le traitement des personnes électrohypersensibles a, parmi ses patients, deux enfants âgés de 13 et 15 ans, qui manifestent déjà des troubles neurodégénératifs et une déficience cognitive proche de la maladie d’Alzheimer, résultant de l’usage des babyphones comme bébés.

Vous trouverez ci-joint un résumé d'une recente publication du Pr Belpomme et son équipe concernant les marqueurs biologiques de l'électrohypersensibilité et la sensibilité chimique permettant des diagnostics objectifs de ces affections encore mal reconnues. Nous espérons vivement que le secteur médical prenne note de ces avances scientifiques dans l'intérêt du nombre de personnes qui souffrent des intolérances dues à la pollution chimique et électromagnétique.

N'hésitez pas à communiquer avec nous pour plus d'informations. L'un des scientifiques qui a signé l'Appel est président de l'ARA - Association romande alerte aux ondes électromagnétiques dont le but est de sensibiliser la population des risques des technologies sans fil.

Je vous remercie de votre attention à l'égard de ce qui précède et je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de mes sentiments distingués.

Membre du Comité de l’ARA
Association Romande Alerte
www.alerte.ch

Copie à :
- Mme Zeynep Ersan Berdoz, Directrice des rédactions, Bon à Savoir
- Dre Yvonne Gilli, Conseillère nationale, Parlement Suisse (2007-2015)
- M. Paul-Olivier Vallotton, Secrétaire général, Association des Médecins du canton de Genève
- M. Mauro Poggia, Conseiller d’Etat chargé du Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé

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