par Romain Carrupt, ABO+, tdg.ch, 22 juin 2018
Valais : Les opposants à la construction d’une ligne à très haute tension repartent au combat: 34 mâts sont situés dans des périmètres à risque.
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Cet outil, très peu utilisé, permet à la plus haute instance judiciaire du pays de revoir l’une de ses décisions. À condition que des faits, existant au moment du jugement, aient été découverts seulement ensuite. «C’est le cas avec ce rapport de 2016 qui n’a jamais été communiqué par Swissgrid», estime Me Philippoz. L’avocat fait référence à une étude, divulguée mercredi par la télévision valaisanne Canal 9, qui questionne l’emplacement de plusieurs poteaux électriques.
Sur 52 pylônes entre Aproz et Chippis, «34 sont exposés à des dangers naturels. Les risques de dommages ne peuvent pas être négligés», conclut le document, que nous nous sommes procuré. Il y est entre autres question de glissements de terrain, d’éboulements ou de laves torrentielles. Les experts recommandent d’entreprendre des investigations complémentaires, qui pourraient justifier des mesures de protection.
Une étude «complémentaire»
Swissgrid conteste avoir cherché à enterrer ce rapport afin d’obtenir plus facilement l’approbation des plans par l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) puis par les tribunaux. «Cette étude est complémentaire à celles figurant au dossier d’approbation des plans», affirme sa porte-parole Marie-Claude Debons. Qui n’y voit pas non plus de faits nouveaux. «Le fait que des pylônes sont prévus en terrain instable est connu de l’OFEN depuis longtemps. C’est du reste pour cette raison que l’octroi du permis de construire a été conditionné à des mesures de protection.» L’OFEN confirme cette déclaration.
Confiante, Swissgrid va poursuivre les travaux de construction, pour l’heure au stade des préparatifs. Que les opposants ressaisissent la justice ou non. Car de toute manière, une demande de révision ne permet pas l’effet suspensif, qui ordonnerait une suspension des travaux jusqu’à ce que les juges se prononcent.
Les travaux continuent
L’électricien n’a toutefois pas les coudées franches. L’OFEN lui impose de discuter des mesures de sécurisation, d’entente avec le géologue cantonal valaisan. Un fonctionnaire qui ne se gêne pas de rappeler à Swissgrid ses obligations. Dans ce document, Raphaël Mayoraz insiste aussi sur les contraintes de bâtir des ouvrages en terrain instable: «L’emplacement de nombreux pylônes est menacé par des dangers contre lesquels des protections sont très difficiles, voire impossibles.» Il renchérit: «La construction de poteaux situés dans des périmètres de danger élevé ne devrait pas être autorisée, selon les règles fédérales et cantonales en vigueur.»
«C’est ce que l’on dit depuis le début! s’exclame l’avocat des opposants. Et quand Swissgrid rétorque qu’il n’y a qu’à prendre des mesures de protection, je rappelle qu’elles ne sont de loin pas gratuites.» Et comme la variante de l’enfouissement a notamment été écartée parce que plus onéreuse que l’aérienne, il n’en faut pas plus pour que les opposants repartent au combat. (TDG)
Une ligne de connection internationale
Le tronçon Chamoson-Chippis, long de 30 km, constitue selon Swissgrid un sérieux «point de congestion» dans le réseau suisse des lignes aériennes de 380 kV. Le courant produit par les centrales hydroélectriques valaisannes doit transiter par là. D’où la volonté de l’entreprise de construire cette nouvelle ligne à très haute tension, qui doit permettre une connexion au réseau international.
À l’étude depuis plus de trente ans, ce dossier a reçu le feu vert du Tribunal fédéral le 1er septembre 2017. Les juges ont débouté les recourants – une fondation et des propriétaires privés –, qui demandaient un enfouissement de la ligne. Au fil des ans, le combat de ces opposants a eu un grand retentissement dans l’opinion publique, notamment à travers plusieurs pétitions lancées contre les pylônes géants.
Les juges fédéraux, eux, ont estimé qu’une ligne aérienne était acceptable. Ils ne voient ainsi pas d’obstacles en matière de bruit et de rayonnement. Quant à l’impact visuel, il sera compensé par la suppression de 89 pylônes dans la plaine du Rhône. L’option souterraine coûterait bien plus cher – jusqu’à dix fois plus selon certaines estimations – et poserait de multiples complications techniques.
P.M.
https://www.tdg.ch/suisse/Les-zones-a-risque-relancent-la-bataille-des-pylones/story/29022541
Une ligne de connection internationale
Le tronçon Chamoson-Chippis, long de 30 km, constitue selon Swissgrid un sérieux «point de congestion» dans le réseau suisse des lignes aériennes de 380 kV. Le courant produit par les centrales hydroélectriques valaisannes doit transiter par là. D’où la volonté de l’entreprise de construire cette nouvelle ligne à très haute tension, qui doit permettre une connexion au réseau international.
À l’étude depuis plus de trente ans, ce dossier a reçu le feu vert du Tribunal fédéral le 1er septembre 2017. Les juges ont débouté les recourants – une fondation et des propriétaires privés –, qui demandaient un enfouissement de la ligne. Au fil des ans, le combat de ces opposants a eu un grand retentissement dans l’opinion publique, notamment à travers plusieurs pétitions lancées contre les pylônes géants.
Les juges fédéraux, eux, ont estimé qu’une ligne aérienne était acceptable. Ils ne voient ainsi pas d’obstacles en matière de bruit et de rayonnement. Quant à l’impact visuel, il sera compensé par la suppression de 89 pylônes dans la plaine du Rhône. L’option souterraine coûterait bien plus cher – jusqu’à dix fois plus selon certaines estimations – et poserait de multiples complications techniques.
P.M.
https://www.tdg.ch/suisse/Les-zones-a-risque-relancent-la-bataille-des-pylones/story/29022541
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