Mieux Prévenir

Comprendre le rapport entre la santé et l'environnement pour mieux protéger nos enfants et les générations futures.

1 août 2018

Premier retrait d’un cellulaire hors norme au Canada

Premier retrait d’un cellulaire hors norme au Canada
par André Fauteux, l'éditeur et le rédacteur en chef, maisonsaine.ca, 31 juillet 2018

L'Alcatel U50 fera l'objet d'une mise à jour logicelle,
mais 250 autres modèles ne respectent pas les limites
visant à prévenir l'échauffement des tissus, selon les
tests du gouvernement français.
Le Canada vient d’interdire temporairement la vente du téléphone cellulaire Alcatel U50, offert par Bell, Telus et Freedom Mobile, pour dépassement de ses seuils d’émissions de micro-ondes. Mais cet appareil respectait les « marges de sécurité », selon ce qu’a affirmé au site Internet MobileSyrup un porte-parole du ministère Innovation, sciences et développement économique (ISDE) qui n’a toutefois pas ordonné le rappel des appareils déjà vendus. « Alcatel a confirmé à MobileSyrup que l’entreprise travaille présentement sur une mise à jour logicielle pour corriger le problème, et s’attend à ce qu’elle soit bientôt disponible », explique le site canadien sur les technologies mobiles.

Le 29 juin dernier, l’association française Alerte Phonegate réclamait le rappel de 250 modèles de cellulaires testés par l’Agence nationale française des fréquences (ANFR) parce qu’ils dépassaient les limites européennes d’exposition aux radiations de radiofréquences (RF) dans la bande des micro-ondes, limites visant à éviter l’échauffement des tissus des utilisateurs. Le Dr Marc Arazi, fondateur d’Alerte PhoneGate, avait réussi à mettre la main sur le rapport de l’ANFR après avoir poursuivi la gouvernement français.



Selon ce médecin, des centaines de millions de téléphones portables devraient être retirés du marché mondial parce qu’ils surexposent leurs utilisateurs à des doses dangereuses de RF, ondes classées « peut-être cancérogènes » en 2011 par une division de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette année, l’ancien conseiller de l’OMS en la matière, Dr Anthony B. Miller, a recommandé que le statut des RF soit rehaussé, comme « cancérogènes pour l’humain ». C’est que deux récentes études ont clairement démontré que certains rats exposés à ces radiations développent les mêmes types de tumeurs que certains usagers intensifs du cellulaire.

Le retrait canadien est le premier au niveau international après le retrait, en France ce printemps, de près de 100 000 téléphones mobiles Hapi 30, de Mobiwire, et Neffos X1 TP902, de TP-Link. « Nous nous réjouissons de voir que l’action que nous menons au niveau international avec nos partenaires de l’Environmental Health Trust [aux États-Unis] porte ses fruits outre-atlantique et que la sécurité et la santé des utilisateurs devient petit à petit une priorité pour les autorités gouvernementales », a affirmé Dr Arazi par voie de communiqué.

Limites d’exposition jugées désuètes

Les normes techniques adoptées en vertu de la Loi sur les radiocommunications visent à « éviter le brouillage des radiocommunications, ainsi que tout préjudice aux réseaux publics de télécommunications au Canada, et assurer la sécurité des utilisateurs », explique le ministère. Un porte-parole du ministère ISDE a déclaré à Mobilesyrup : « Lors d’un récent audit, l’Alcatel U50n’a pas respecté les limites établies par le gouvernement du Canada, mais il reste bien dans les marges de sécurité. Les limites d’exposition à l’énergie de radiofréquence sans fil comprennent une marge de sécurité de 50 fois inférieure au seuil pour les effets néfastes sur la santé. »

Une affirmation fortement contestée par des centaines d’experts indépendants des effets des champs électromagnétiques sur la santé, dont les 242 chercheurs qui ont signé l’appel international EMF Scientist, en 2015. Plusieurs organismes, telles l’Académie américaine de pédiatrie et l’Association médicale canadienne, affirment que les limites actuelles sont désuètes. Elles réclament des limites d’exposition plus sévères, avant tout pour protéger les jeunes et les femmes enceintes des effets non thermiques des micro-ondes (leucémie, cancer du cerveau, infertilité mâle, tumeurs des glandes salivaires). Ceux-ci ont été documentés depuis les années 1960 notamment dans plusieurs études militaires soviétiques. En 1971, le chercheur de la Marine américaine Zorach Glaser signait une bibliographie citant plus de 2 000 publications scientifiques sur ces effets.

Continuer à lire :
https://maisonsaine.ca/sante-et-securite/electrosmog/premier-retrait-d-un-cellulaire-hors-norme-au-canada.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.