Voici la lettre adresée à Madame Marie-Claude Sawerschel, Secrétaire générale du Département de l'instruction publique, envoyée par l'Association romande alerte concernant l'introduction du numérique à l'école à Genève. Nous avons aussi adressée une lettre à Madame Cesla Amarelle, Conseillère d'Etat, Cheffe du Département de la Formation du canton Vaud, en 2017.
L'éducation au numérique sera testée dès la rentrée ce lundi [21 août 2018] dans dix établissements pilotes vaudois du cycle obligatoire. Une interdiction du téléphone portable y sera également expérimentée.
Morges, le 3 octobre 2016
Madame,
Nous sommes consternés d’apprendre par la Presse que votre Département a l’intention d’introduire des tablettes dans les écoles primaires et d’encourager les élèves à apporter leurs propres appareils dans les écoles du secondaire. Cette intention est d’autant plus choquante que ce projet nécessitera l’installation du Wi-Fi dans les classes, en contradiction flagrante avec les principes de précaution de préserver la santé de nos enfants.
En 2011, l'OMS déclarait que les radiofréquences, dont le Wi-Fi, sont «possiblement cancérigènes». Aucune étude scientifique n’a encore établi l’innocuité de ce rayonnement, alors que des milliers d’études ont démontré des effets biologiques alarmants. Le corps d’un enfant est en pleine croissance et par conséquent plus vulnérable aux ondes. Vous prétendez que «L’école vise à offrir à chaque enfant l’environnement scolaire le plus adapté lui permettant de maximiser son potentiel.» Pour l’instant, aucune étude n’a pu démontrer les présupposés bienfaits des nouvelles technologies. Et si un enfant devenait malade suite à son exposition aux ondes? Et qu’en est-il des enseignants et enseignantes, surtout les femmes enceintes, ne seraient-elles pas également exposées?
Plus la recherche avance, plus l’on trouve des effets délétères à une exposition chronique aux rayonnements. Par exemple, le gouvernent américain a investi plus de 25 millions de dollars sur 10 ans dans une étude (dont les résultats partiels ont été publiés en mai 2016) pour démontrer l’innocuité des ondes du téléphone mobile et a fini par devoir admettre qu'une exposition chronique provoque le cancer: des tumeurs cérébrales et cardiaques. D’autres études récentes démontrent que les rayonnements non-ionisants sont bel et bien capables de rompre l’ADN, contre toute présomption de la science.
En 2003, Swisscom a déposé un brevet (WO2004075583) pour réduire les irradiations du Wi-Fi, tout en mentionnant la géno-toxicité de ces ondes: "Le risque de dommages à la santé par l'électro-smog est également devenu mieux compris [...] Les dommages clairs du matériel héréditaire ont été démontrés et il y a des indications d'un risque accru de cancer". Les compagnies de re-assurance (SwissRe, Lloyds, etc.) refusent depuis plus de 10 ans d'assumer les risques liés à l'exposition aux rayonnements électromagnétiques. Si ces géants ont pris cette position, c'est qu'ils sont au courant de la toxicité de ces technologies et ne veulent pas perdre des sommes colossales. L’OFSP, pourtant plus garant des intérêts industriels, recommande des mesures de précaution sur son site internet:
- Ne mettre en marche le réseau Wi-Fi que lorsque l’on en a réellement besoin. Il est notamment important d’éteindre la fonction Wi-Fi sur la tablette ou le portable pour éviter la recherche d’un réseau, ce qui provoque un rayonnement inutile en permanence.
- Ne pas tenir la tablette ou le portable contre son corps pendant la connexion Wi-Fi.
Les mesures de l’OFSP pour la réduction de l’exposition aux rayonnements s’appliquent également aux téléphones mobiles compatibles Wi-Fi. Si cet Office, pourtant réticent a reconnaître officiellement la toxicité du rayonnement électromagnétique pour des raisons économiques, édicte ces mesures de précaution, il paraît dès lors très risqué de forcer les établissements scolaires à s'équiper d'une technologie toxique. Comment pensez-vous appliquer ces consignes de précaution dans des classes avec des élèves qui tiennent leurs appareils tout près de leurs corps?
Un grand nombre de scientifiques et de médecins connaissant le sujet de manière approfondie tirent la sonnette d'alarme afin que les autorités révisent urgemment les valeurs légales d'exposition et que le principe de précaution soit enfin appliqué, tandis que les tribunaux commencent à reconnaître la causalité des rayonnements électromagnétiques dans la dégradation de la santé. Comment l’école peut-elle se protéger juridiquement maintenant que les lésions corporelles par les rayonnements électromagnétiques sont exclues de la couverture de l’assurance Responsabilité Civile?
De plus, l’efficacité de l’apprentissage par le numérique est remise en question. Plus de 200 études examinées par des pairs ont constaté des troubles de la concentration et de la déficience de l’attention, de l’addiction aux écrans, d’une agressivité accrue, de dépressions et d’anxiété liés à l’utilisation du numérique. De plus, les écrans à l’école encourageraient les élèves à jouer, à consulter les médias sociaux, ou à envoyer des messages plutôt que de se concentrer sur leur travail.
Après l’installation du Wi-Fi dans les écoles, les enseignants et les enfants se plaignaient souvent de maux de tête, nausées, étourdissements, palpitations, saignements de nez et autres symptômes. Parfois, les écoles utilisent des routeurs Wi-Fi de type industriel qui sont des centaines de fois plus puissants que les systèmes domestiques. Selon les spécialistes de la médecine environnementale aux USA, lorsque ces appareils capables de desservir des centaines d’ordinateurs à travers des murs épais communiquent avec plusieurs d’entre eux, les enfants sont exposés à des doses très élevées de rayonnement.
Comme mesure de précaution, on doit favoriser des réseaux câblés (fibre optique, par exemple) pour éviter le Wi-Fi. Les connexions filaires sont plus rapides, plus fiables, plus sûres et moins nocives pour la santé. Même les tablettes peuvent être câblées en réseaux par leurs entrées USB. Votre département doit être attentif à cette option dans sa politique de procuration des tablettes. De plus, dans les cours d’informatique, les écoles devraient enseigner les précautions à prendre pour réduire l’exposition aux ondes.
Au nom de la protection de la santé de tous les enfants, je vous remercie d'avoir lu ce qui précède et je vous prie de croire, Madame, à l’assurance de mes sentiments distingués.
Membre Comité de l’ARA
Copies:
- Manuel Grandjean, directeur du service Ecoles-médias du DIP
- Anne Emery-Torracinta, Conseillère d'Etat chargée du département de l'instruction
publique, de la culture et du sport (DIP)
http://www.alerte.ch/fr/activit%C3%A9s/agir/186-tablettes-dans-les-%C3%A9coles-genevoise,-malgr%C3%A9-les-risques.html
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