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3 sept. 2019

Suisse : Les anti-5G sondent les candidats à Berne

Les anti-5G sondent les candidats à Berne

Société - Les militants ont envoyé une série de questions à tous les prétendants aux Chambres fédérales pour connaître leur position.

par Céline Garcin, ABO, Tribune de Genève, 2 sept 2019

Les opérateurs poursuivent le déploiement des antennes
5G, mais les opposants à cette nouvelle technologie ne
baissent pas les bras. 
Image: Martial Trezzini
Les anti-5G ne baissent pas les bras. Alors que les opérateurs poursuivent leur installation d’antennes pour le déploiement de cette nouvelle technologie en Suisse, des citoyens et politiciens inquiets continuent de se battre pour faire appliquer le principe de précaution tant que tous les risques sanitaires et environnementaux ne sont pas écartés. Les groupements suisses et genevois favorables à un moratoire ont interpellé en août tous les candidats aux élections fédérales pour connaître leur position sur ce dossier. Leurs réponses seront publiées sur internet au début du mois d’octobre.

Peu d’études disponibles

«Le peu d’études disponibles signalent des effets inédits sur les insectes et la biodiversité, souligne la Française et députée européenne Verte, Michèle Rivasi, de passage à Genève hier. Les opérateurs reconnaissent eux-mêmes lors de leur présentation que la technologie des antennes multifaisceaux MiMo entraîne des niveaux de rayonnements à 50 m beaucoup plus élevés que celle due aux antennes conventionnelles 3G ou 4G. […] C’est pourquoi il est urgent de disposer de toutes les études d’impact biologiques et sanitaires nécessaires avant tout déploiement de la 5G.»

Compétences fédérales

Tant la députée européenne que la conseillère nationale Verte Lisa Mazzone regrettent que les compétences en la matière relèvent des gouvernements. «Les moratoires votés dans les cantons n’ont pas de base légale pour être appliqués, rappelle l’écologiste suisse. On devrait pouvoir faire primer le principe de précaution face aux situations qui inquiètent la majorité des politiciens. Il est essentiel que les cantons aient leur mot à dire.»

Pour inscrire la problématique dans l’agenda fédéral, l’association «5G moratoire pour la Suisse» et la Coordination genevoise moratoire 5G ont décidé de sonder l’ensemble des prétendants aux Chambres fédérales en octobre sur cette problématique. «Si les questions relatives à la 5G relèvent presque exclusivement du Conseil fédéral, le parlement a pu censurer le projet de modification de l’ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant, qui fixe les valeurs limites», note Jean-Daniel Zeller, membre des deux associations.

Projet de taxe

Les 4600 candidats aux élections fédérales ont reçu au début du mois d’août un document avec neuf questions à renvoyer avant le 15 septembre. Sur quels points doivent-ils se prononcer exactement? Les militants leur demandent de prendre position sur l’introduction d’un moratoire, mais également sur la pertinence d’une loi qui encadre ou remplace l’ordonnance actuelle, la prise en compte de «l’impact des rayonnements au niveau cellulaire sur le vivant (végétaux, animaux, humains)», la reconnaissance des troubles des personnes dites électrosensibles ou encore un renforcement de la surveillance des installations.

«L’important aujourd’hui est d’ouvrir un débat de société sur la 5G», relève Jean Rossiaud, député Vert au Grand Conseil et membre de la coordination genevoise.

En tant que président de la commission fiscale, l’écologiste réfléchit par ailleurs à un projet de taxe prélevée sur le chiffre d’affaires des opérateurs télécoms. L’argent récolté servirait à alimenter un fond dédié à la recherche sur l’impact des ondes 5G sur la santé et l’environnement.

Ils souffrent des ondes

Linda Orr-Easo, 61 ans, et Elidan Arzoni, 50 ans, font partie de ces personnes dites électrosensibles. «Mes symptômes ont débuté en 2011 après l’installation d’une borne wi-fi plus performante dans le bureau à côté du mien, explique la première. J’ai alors commencé à ressentir des sensations de brûlure à la tête et au visage, à souffrir d’insomnies et de tachycardie ainsi qu’à avoir des picotements dans la bouche.» Après plusieurs tests, dont certains à l’aveugle, cette habitante du Pays de Gex a réussi à identifier les causes de ses maux. «C’est un calvaire, je ne peux plus aller au cinéma, chez des amis, faire les courses…», déplore-t-elle.

Pour limiter les désagréments, lorsqu’elle sort de chez elle, Linda Orr-Easo porte désormais un maillot de corps et un foulard composés de fibres d’argent. «Cela me permet d’avoir un semblant de vie normale», confie-t-elle.

Elidan Arzoni, 50 ans, ne souffre pas des mêmes maux. Chez lui, l’intolérance aux ondes se manifeste par d’intenses céphalées, une douleur à la poitrine et des sifflements dans les oreilles. Les symptômes sont apparus ce printemps du jour au lendemain à la suite d’un changement sur l’antenne Swisscom à côté de chez lui, explique-t-il. «J’ai appris ensuite que deux personnes de mon quartier ressentaient les mêmes troubles», relève-t-il. Craignant un infarctus, Elidan Arzoni s’est un jour rendu aux Urgences de l’Hôpital cantonal. «Quand j’ai demandé aux médecins si mes symptômes pouvaient être dus aux ondes, ils m’ont répondu qu’ils n’étaient pas formés dans ce domaine.»

Le metteur en scène de profession regrette que le seul remède qui lui ait été proposé est de déménager.

C.G.

https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/anti5g-sondent-cagndidats-berne/story/25715011

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