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Frédéric Julliard, Rédacteur en chef |
Par Frédéric Julliard, Rédacteur en chef, Tribune de Genève, 10 janvier 2020
Plus de 100 antennes 5G sont déployées à Genève. Ah bon? Le Canton, écoutant l’inquiétude d’une partie de la population, n’a-t-il pas décrété un moratoire sur cette technologie de transmission de données?
Il l’a fait, mais nous baignons en pleine hypocrisie. Le moratoire ne porte que sur les autorisations de construire des antennes. Rien n’empêche les opérateurs d’émettre des ondes 5G depuis les installations existantes...
Notre enquête montre que le déploiement de la 5G s’accélère dans le canton. Les opérateurs ne semblent pas vraiment gênés par les craintes exprimées face à la multiplication des ondes et à leurs possibles conséquences sur la santé.
Il faut rester calme, bien sûr: aucun danger lié à la 5G n’a été établi. Mais l’innocuité de cette technologie à long terme, notamment sur la faune, n’est pas davantage démontrée.
Dès lors, on pouvait s’attendre à ce que sa mise en service, dans un canton frappé par un moratoire, se fasse autrement qu’en catimini. Les opérateurs refusent de dévoiler le nombre d’antennes actives. Davantage qu’un danger pour la santé publique, l’installation de la 5G à Genève présente un problème démocratique.
Les incertitudes scientifiques et la volonté d’un gouvernement élu de freiner son déploiement méritaient une autre réponse que cette politique du fait accompli.
Une fois la 5G entrée dans le quotidien des Genevois, les géants des télécoms auront beau jeu d'exiger du Conseil d'État la levée de son moratoire. Sans céder à une panique infondée face aux technologies nouvelles, on pouvait espérer un vrai débat démocratique sur le principe de précaution et sur les avantages et les risques des ondes 5G. Ce débat, à l’évidence, n’aura pas lieu.
https://www.tdg.ch/editorial/5g-hypocrisie-genevoise/story/28839469
Plus de 100 antennes 5G sont déployées à Genève. Ah bon? Le Canton, écoutant l’inquiétude d’une partie de la population, n’a-t-il pas décrété un moratoire sur cette technologie de transmission de données?
Il l’a fait, mais nous baignons en pleine hypocrisie. Le moratoire ne porte que sur les autorisations de construire des antennes. Rien n’empêche les opérateurs d’émettre des ondes 5G depuis les installations existantes...
Notre enquête montre que le déploiement de la 5G s’accélère dans le canton. Les opérateurs ne semblent pas vraiment gênés par les craintes exprimées face à la multiplication des ondes et à leurs possibles conséquences sur la santé.
Il faut rester calme, bien sûr: aucun danger lié à la 5G n’a été établi. Mais l’innocuité de cette technologie à long terme, notamment sur la faune, n’est pas davantage démontrée.
Dès lors, on pouvait s’attendre à ce que sa mise en service, dans un canton frappé par un moratoire, se fasse autrement qu’en catimini. Les opérateurs refusent de dévoiler le nombre d’antennes actives. Davantage qu’un danger pour la santé publique, l’installation de la 5G à Genève présente un problème démocratique.
Les incertitudes scientifiques et la volonté d’un gouvernement élu de freiner son déploiement méritaient une autre réponse que cette politique du fait accompli.
Une fois la 5G entrée dans le quotidien des Genevois, les géants des télécoms auront beau jeu d'exiger du Conseil d'État la levée de son moratoire. Sans céder à une panique infondée face aux technologies nouvelles, on pouvait espérer un vrai débat démocratique sur le principe de précaution et sur les avantages et les risques des ondes 5G. Ce débat, à l’évidence, n’aura pas lieu.
https://www.tdg.ch/editorial/5g-hypocrisie-genevoise/story/28839469
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