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20 août 2023

Suisse : Delémont : Un groupe d’entraide pour sortir “les sacrifiés des ondes” de l’isolement

Delémont : 
Un groupe d’entraide pour sortir “les sacrifiés des ondes” de l’isolement
Par Thierry Bédat, Le Quotidien Jurassien, 12 août 2023

“C’est l’envivonnement des ondes qui nous rend malades. Nous sommes des sacrifiés des ondes”, explique Bruno Cardona. Il souffre du syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques qui l’a obligé à se protéger des ondes toujours plus nombreuses. Rencontre.

“J’ai découvert par hazard que je me sentais beaucoup mieux depuis que mon wifi était en panne”, se souvient le thérapeute et géobiologue delémontain qui avait alors fait le test de l’isolement, en passant entre cinq et dix jours loin de toute source électromagnétique.

“Je me suis senti complètement différent et c’est là que j’ai compris que cela ne jouait pas”, poursuit-il, en insistant sur le fait qu’il se sent parfaitement bien dans un environnement sain.

Des symptômes trop communs

Les symptômes de l’électrohypersensibilité ou syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques peuvent prendre la forme de vertiges, de troubles oculaires, d’une certain confusion, de lésions cutanées ou de maux de tête. “C’est un étau quasi permanent qui empêche de dormir et rend impossible de se reposer. Il est difficile de s’en remettre et cela peut même conduire à la dépression”, témoigne Bruno Cardona. Il a pu constater que ces symptômes sont tellement communs que les médecins investiguent ailleurs, car ils ne sont en grande majorité pas formés à ces symptômes d’intolérance pourtant reconnus par la classification internationale (CIM) avec des marqueurs biologiques identifiés.”

Toujours plus d’ondes

“Pourtant, quand ça vous tombe dessus, c’est un vrai handicap”, assure le Delémontain. Pour faire écran, il porte des habits spéciaux confectionnés avec du tissu blindé arrêtant les ondes.

“C’est au prix d’une hygiène électromagnétique relativement stricte que je peux évoluer ponctuellement dans le brouillard d’ondes ambiant”, note Bruno Cardona. Il doit ainsi mettre des gants pour taper sur son ordinateur pour que ses doigts ne le brûlent pas. “Si je ne le fais pas, la douleur empire”, observe-t-il. La nuit, il coupe le courant, ne possède ni wifi, ni téléphone portable, et a dû isoler les murs de son appartement en vieille ville avec du tissu contenant des fils métalliques pour stopper les ondes.

“Il y toujours plus d’ondes, entre les wifi, le réseau de téléphonie mobile et les objets connectés de toute nature. Je ressens depuis six ans une forte augmentation des ondes et il a toujours plus de gens qui en souffrent, car nous ne sommes pas faits pour vivre dans un chaos d’ondes micropulsées”, déclare Bruno Cardona.

Difficile de se loger dans un endroit adapté

Il relève que les symptômes lisés à cette affection sont reconnus par l’Organisation mondiale de la santé, mais toujours pas par les assurances suisses. “Aujourd’hui, certains médecins peuvent heureusement poser ce diagnostic”, tient à indiquer le Delémontain.

Il souligne que, selon une étude de l’EPFZ, 11% de la population, soit 800,000 personnes, se disaient sensibles aux champs électromagnétiques, alors que 41% d’entre elles assuraient en souffrir fortement.

“Ce syndrome ne nous permet plus d’aller au cinéma ou au Chant du Gros. Il nous pousse dans l’isolement”, indique Bruno Cardona, en citant l’exemple d’une jeune Jurassienne de 15 ans, en pleine détresse, depuis qu’elle ne peut plus avoir de vie ni professionnelle, no sociale. Perte de travail et difficulté à se loger dans un endroit adapté créent pour certains intolérants des situations de vie très difficiles.

Une invitation à se regrouper

Pour aider les personnes électrosensibles à sortir de l’isolement, un groupe de parole autogéré vient de se constituer sous l’aide de l’antenne jurassienne d’Info-Entraide Suisse.

“Nous sommes déjà rencontrés deux fois et nous sommes en train d’élaborer la charte qui définira les conditions de fonctionnement de ce group autogéré”, se félicite le Delémontain. Il rappelle que le but est de réunir des personnes électrosensibles de tous âges qui peuvent, chacun à leur niveau, faire bénéficier de leurs expériences.

Réunissant déjà une dizaine de personnes, le groupe a prévu sa prochaine rencontre mercredi 30 août, de 19 h à 20 h 30, à Courroux dans un lieu protégé.

Les personnes intéressées à y participer s’annoncent à jura@infoentraidesuisse.ch ou appelleront le: 032 724 06 00.

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