par Christine Talos, 20min.ch, 27 février 2024
Un postulat demandant un rapport sur les mesures à prendre pour éviter les zones blanches en Suisse a été accepté. Mais il soulève la crainte d'un développement trop facile des antennes 5G.
L'élu vert Michael Töngi redoute que les communes ne puissent plus s'opposer aux antennes 5G.Tamedia AG
Tout le monde s'est retrouvé un jour dans un trou de réseau de téléphonie mobile. D'un seul coup, plus moyen de surfer ou de parler à son interlocuteur. Une conseillère nationale, Katja Christ (Vert'lib/BS), a déposé un postulat chargeant le Conseil fédéral d'examiner les mesures pour éviter l'apparition de ces trous et de combler les lacunes de couverture encore existantes. Postulat accepté lundi soir par 104 voix contre 83 par le National.
«La couverture mobile n'est pas toujours garantie et le démontage des antennes existantes crée de nouveaux trous», a plaidé l'élue, dénonçant une situation inacceptable. «Nous faisons partie d'une société numérique dans laquelle les communications mobiles sont une nécessité: pour les appels d'urgence, pour les terminaux de paiement ou pour la simple communication et l'accessibilité.» Elle réclamait aussi que les cantons et communes mettent à disposition leurs terrains pour y installer des antennes.
«D'ici là, nous discuterons de la 6G»
Un postulat inutile, pour Michael Töngi (Verts/LU). «Selon Swisscom, il n'y a pas de déficit de couverture puisque, dans sa pub, il assure que 99% de notre pays est couvert par la 5G», a-t-il ironisé. À noter que ce taux fait référence à la population qui est couverte par le réseau - et non le territoire. En outre, les mesures potentielles n'arriveraient pas avant quatre ans, selon lui: «d'ici là, nous discuterons déjà de la 6G».
Pour lui, le postulat est dangereux car les pouvoirs publics pourraient être contraints de mettre à disposition des sites pour les antennes 5G. «Swisscom viendrait dans un village et dirait qu'une antenne sur un bâtiment communal serait parfaite. La commune ne pourrait plus s'y opposer. Or, on le sait, la 5G est très controversée», a-t-il expliqué. En vain.
Le Conseil fédéral soutenait la motion. Mais le ministre Albert Rösti l'a assuré: «Je m'engage à ce que les communes puissent encore se prononcer. Sans leur codécision, nous n'avancerons pas et nous ne construirons pas d'antennes». Le Conseil des États doit désormais se prononcer.
Du Wi-Fi même en montagne
Il y a quelques jours, l'organisation Aide suisse à la montagne a plaidé pour l'installation du Wi-Fi dans les restaurants d'altitude afin de permettre aux clients de payer par carte. En outre, le Parlement s'est prononcé lors de la dernière session d'automne en faveur d’une accélération du développement de la 5G. Ce qui ne semble pas faire peur aux Suisses puisque selon un sondage réalisé dans la foulée, une majorité était favorables à une extension, même si une personne sur dix se déclare électrosensible.
Postulat :
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