Dès lundi [3 février 2025], l’École internationale de Genève demande aux élèves, mais aussi au personnel, de tenir leur téléphone hors de vue durant toute la journée.
par Bastien Nespolo, tdg,ch, 30 janvier 2025
(Photo): Les professeurs choisissent s’ils préfèrent que les téléphones soient déposés sur les bureaux, dans les sacs des élèves ou dans des poches à l’entrée de la classe.
Getty Images
«Pas de téléphone à l’Ecolint». Voici la nouvelle règle annoncée par Conrad Hughes, directeur général de l’École internationale de Genève. Cette mesure concerne aussi bien les élèves que les adultes. Elle entrera en vigueur ce lundi pour une durée indéterminée.
Tous les jeunes devront «ranger leur téléphone et les conserver hors de vue, dès leur arrivée sur le campus». Si cette décision semble évidente concernant les heures de cours, elle peut surprendre davantage sur deux points.
D’abord, l’usage du téléphone est interdit durant toute la journée; pauses et repas compris. «On revient à la vie d’avant… encore proche. Notre message consiste à dire qu’il faut ralentir notre consommation excessive d’écrans», explique Conrad Hughes.
Ensuite, tous les membres de l’école sont concernés: personnel administratif et enseignant compris. «Il ne faut pas être hypocrite. Toute la communauté doit respecter la règle.»
Projet pilote à La Châtaigneraie
Depuis la dernière rentrée scolaire, un projet pilote est testé à La Châtaigneraie (ndlr: dans le canton de Vaud), un des trois campus de l’Ecolint. «Au début, il y a bien sûr des moments pénibles où on doit surveiller les élèves et faire des confiscations. Mais la règle est vite comprise et les jeunes se disent heureux.»
L’établissement rassure et informe qu’en cas d’urgence, les téléphones seront autorisés. Et en temps normal, les familles pourront communiquer avec leurs enfants en appelant l’école si nécessaire. Pour le personnel qui endosse plus de responsabilités, l’usage du téléphone n’est pas autorisé dans les espaces ouverts. «Moi aussi, je me baladais dans les couloirs en regardant mes mails, mais je survis très bien en attendant d’être dans mon bureau», sourit le directeur.
Les professeurs sont toutefois libres de choisir si les téléphones doivent être déposés sur les bureaux au début du cours ou si les enfants le rangent simplement dans leur sac.
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«Pas de téléphone à l’Ecolint». Voici la nouvelle règle annoncée par Conrad Hughes, directeur général de l’École internationale de Genève. Cette mesure concerne aussi bien les élèves que les adultes. Elle entrera en vigueur ce lundi pour une durée indéterminée.
Tous les jeunes devront «ranger leur téléphone et les conserver hors de vue, dès leur arrivée sur le campus». Si cette décision semble évidente concernant les heures de cours, elle peut surprendre davantage sur deux points.
D’abord, l’usage du téléphone est interdit durant toute la journée; pauses et repas compris. «On revient à la vie d’avant… encore proche. Notre message consiste à dire qu’il faut ralentir notre consommation excessive d’écrans», explique Conrad Hughes.
Ensuite, tous les membres de l’école sont concernés: personnel administratif et enseignant compris. «Il ne faut pas être hypocrite. Toute la communauté doit respecter la règle.»
Projet pilote à La Châtaigneraie
Depuis la dernière rentrée scolaire, un projet pilote est testé à La Châtaigneraie (ndlr: dans le canton de Vaud), un des trois campus de l’Ecolint. «Au début, il y a bien sûr des moments pénibles où on doit surveiller les élèves et faire des confiscations. Mais la règle est vite comprise et les jeunes se disent heureux.»
L’établissement rassure et informe qu’en cas d’urgence, les téléphones seront autorisés. Et en temps normal, les familles pourront communiquer avec leurs enfants en appelant l’école si nécessaire. Pour le personnel qui endosse plus de responsabilités, l’usage du téléphone n’est pas autorisé dans les espaces ouverts. «Moi aussi, je me baladais dans les couloirs en regardant mes mails, mais je survis très bien en attendant d’être dans mon bureau», sourit le directeur.
Les professeurs sont toutefois libres de choisir si les téléphones doivent être déposés sur les bureaux au début du cours ou si les enfants le rangent simplement dans leur sac.
«Pression psychologique néfaste»
L’Ecolint a décidé d’intégrer cette règle en écho à plusieurs recherches relevant les effets négatifs sur la concentration et la socialisation, argue le directeur général: «Elle vise à favoriser le bien-être et l’apprentissage à long terme. Avec leur téléphone, les enfants sont constamment confrontés à l’image de soi.»
«Cela constitue une pression psychologique néfaste. L’école, c’est le vivre ensemble, elle permet aussi d’oublier un peu le monde extérieur. Sur les réseaux sociaux il y a de moins en moins de normes, de fact-checking et beaucoup de discours haineux. Notre rôle d’éducateur nous amène à réfléchir à un équilibre.»
Combattre la solitude
Le directeur général ne craint pas que cette mesure isole davantage les élèves n’ayant pas de bonnes relations sociales: «Au contraire, on pense que s’ils ont leur téléphone, ils s’ancrent davantage dans leur solitude. Quand on est obligé de parler avec les autres, les portes de l’amitié s’ouvrent de plus en plus.»
Les parents ont été informés mercredi par une vidéo de l’Ecolint. Leurs réactions sont «massivement positives et sans réticence», se réjouit Conrad Hughes. Qui encourage d’autres écoles à en finir avec les portables.
Depuis 2018 au DIP
Contacté par e-mail, le Département de l’instruction publique (DIP) indique que «depuis 2018, les élèves ont l’interdiction d’utiliser leur portable dans le périmètre de l’école (bâtiments et préaux) et durant les horaires scolaires.»
Des nuances se font cependant selon les degrés d’enseignement. Au primaire, l’interdiction est entière; elle s’applique toute la journée sur le périmètre, pauses comprises.
Au Cycle d’orientation, la direction suit la réglementation en vigueur: les élèves peuvent utiliser leur téléphone durant la pause de midi et le quart d’heure qui précède les cours. Au secondaire II, le téléphone peut être utilisé à des fins pédagogiques.
Quel que soit le degré d’enseignement, la mesure ne s’applique pas aux adultes, mais «des initiatives émergent au sein des établissements». Notamment au Collège de Candole qui a organisé en décembre une journée sans téléphone afin de sensibiliser élèves et enseignants à l’usage du numérique et son impact quotidien.»
Le DIP soutient ces démarches et encourage les établissements à prendre de telles initiatives.
https://www.tdg.ch/geneve-l-ecolint-interdit-les-telephones-portables-390198473626
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