ROLE DE L’HISTAMINE DANS LA MALADIE DE PARKINSON
Jacques Lintermans, Docteur en sciences
Introduction
La maladie de Parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative définie cliniquement par l’association de trois symptômes : tremblement, lenteur des mouvements et rigidité. Elle est caractérisée par une dégénérescence des neurones dopaminergiques dans la substance noire du cerveau laquelle est localisée dans une région particulière du tronc cérébral et est composée principalement de neurones à dopamine (voir figure). Cette dégénérescence a pour conséquence une diminution dans la production de dopamine provoquant les dysfonctionnements neurologiques cliniquement observés.
La maladie de Parkinson (MP) est une maladie neurodégénérative définie cliniquement par l’association de trois symptômes : tremblement, lenteur des mouvements et rigidité. Elle est caractérisée par une dégénérescence des neurones dopaminergiques dans la substance noire du cerveau laquelle est localisée dans une région particulière du tronc cérébral et est composée principalement de neurones à dopamine (voir figure). Cette dégénérescence a pour conséquence une diminution dans la production de dopamine provoquant les dysfonctionnements neurologiques cliniquement observés.
La dégénerescence des neurones dopaminergiques déclenche une réaction inflammatoire dans le cerveau (1). La présence d’un processus neuroinflammatoire est soutenue par des études neurohistologiques post-mortem et par neuroimagerie chez des patients parkinsoniens. Concernant celle-ci par exemple, la figure ci-dessous comportant l’IRM d’un sujet sain (figure A), la superposition de l’IRM et de l’image TEP (Tomographie à Emission de Positons) chez ce sujet (figure B) ainsi que chez un patient parkinsonien (figure C) montre une augmentation de la fixation du radiotraceur dans la substance noire du patient parkinsonien reflétant une augmentation de la neuroinflammation par rapport au sujet sain (2).
Neurotransmetteur possible de l’inflammation : l’histamine
Une méga étude cohorte a conclu que la rhinite allergique est associée à un risque accru de MP (3).
Le neurotransmetteur majeur des troubles allergiques étant l’histamine on peut- sur base de la concordance ci-dessus - admettre que l’histamine est aussi impliquée dans l’inflammation de la MP.
Cette hypothèse est en accord avec un taux élevé d’histamine mesuré chez des patients parkinsoniens (4).
En conclusion des considérations ci-dessus, il faudrait s’attendre à ce que les médicaments antihistaminiques se montrent actifs dans le traitement de la MP.
Cette hypothèse est cliniquement vérifiée et peut constituer une nouvelle voie thérapeutique (5).
Implications prophylactiques
Une exposition à des facteurs environnementaux peut favoriser une augmentation d’histamine chez des sujets qui y sont sensibles. Tel est par exemple le cas d’un sujet allergique en présence de pollen, ou d’un sujet électrosensible face à des micro-ondes. Ces situations sont à éviter compte tenu des risques de développer une MP, ou d’exacerber les symptômes si le sujet est parkinsonien.
Références
(1) Institut du Cerveau. Recherche, Science et Santé : 31/05/2017. Vers une meilleure compréhension de l’inflammation dans la maladie de Parkinson.
(2) Institut de Biologie François Jacob : 18/12/2020. Visualisation de la neuroinflammation chez les patients parkinsoniens grâce à l’imagerie TEP(3) Ji Yoon Nam et al. Association of allergic disease with Parkinson's disease: A nationally representative retrospective cohort study. Allergology International. Volume 73, Issue 1, January 2024, Pages 107-114(4) Rinne JO, et al. Increased brain histamine levels in Parkinson’s disease but not in multiple system atrophy. Journal of Neurochemistry 2002; (81): 954-960(5) Tandra G. et al. Literature-Based Discovery Predicts Antihistamines Are a Promising Repurposed Adjuvant Therapy for Parkinson’s Disease. Int J Mol Sci. Aug 2, 2023; 24(15): 12339
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