Ceci est un résumé d’articles rapportant que le Tribunal Permanent
des Peuples (Permanent People’s Tribunal) a récemment condamné la
politique des six plus
grandes compagnies agrochimiques pour violations
des droits humains. J’aimerais remercier l’Association « SOS pour un monde meilleur » qui a fourni un de ces articles.
des droits humains. J’aimerais remercier l’Association « SOS pour un monde meilleur » qui a fourni un de ces articles.
Pendant trois jours (3-6 décembre 2011), le Tribunal Permanent des Peuples à Bangalore en Inde, a examiné les violations des droits
humains par les six plus grandes multinationales agrochimiques au
monde : Monsanto, Syngenta, Bayer, Dow Chemical, DuPont et BASF.
Le PAN, « Pesticide Action Network » a
représenté des victimes de l’exposition aux pesticides du monde entier.
Ce réseau global de plus de 600 organisations en 90 pays, travaille pour
éliminer l’usage des pesticides et d’autres technologies nocives. En
2008, le PAN a demandé au Tribunal d’enquêter sur les activités de ces
six multinationales qui pillent l’environnement, détruisent l’équilibre
écologique et la biodiversité, nuisent à la santé et sèment la mort.
Le Tribunal Permanent des Peuples, fondé en Italie en 1979,
est un tribunal d’opinion internationale qui enquête sur les violations
des droits humains. Bien qu'ils ne soient pas juridiquement exécutables,
ses verdicts peuvent entraîner des actions juridiques futures
contre les coupables, et faire pression sur les
gouvernements et les institutions.
Les pratiques de l’industrie agrochimique, évaluées à 42
milliards de dollars, affectent l’environnement, l’alimentation, la santé, les
enfants et les générations futures. Chaque année, des centaines de
milliers de personnes tombent malades à cause des pesticides et
plus de 355'000 en meurent.
Le procès a débuté le jour de l’anniversaire de la
catastrophe de Bhopal en Inde en 1984 où plus de 20'000 personnes sont mortes
d’une explosion à l’usine de Dow Chemical.
On y a entendu les témoignages de victimes
des produits et des pratiques des compagnies qui fabriquent les pesticides.
Une femme qui manipulait un herbicide, le paraquat, est devenue
aveugle. Paraquat est fabriqué par la compagnie suisse Syngenta. On
l’utilise dans plus de 100 pays, pourtant il est interdit en
Suisse. En Malaisie, 30'000 femmes qui travaillaient comme arroseuses de produits
chimiques aux plantations de palmiers à huile, ont été empoisonnées
par cet herbicide.
La mère d’une fille indienne avait été exposée à
l’endosulfan, qui présente un effet insecticide, pendant sa grossesse. L'enfant est
née avec quatre doigts à chaque main et une jambe si gravement déformée qu’il a
fallu l’amputer. Sa mère est décédée d’un cancer. L’endosulfan,
fabriqué par la compagnie allemande Bayer, interdit dans le monde entier
seulement depuis avril 2011, a causé la mort de 4'000
personnes suite aux pulvérisations aériennes des plantations de noix
de cajou à Kerala en Inde.
Le Tribunal a décrété que les six
multinationales participent à l’empoisonnement
de la santé humaine et environnementale, la perte de souveraineté alimentaire
et la faim dans le monde.
Spécifiquement, il a déclaré que les six
multinationales sont coupables de violations des droits à la santé et
à la vie, des droits économiques, sociaux et culturels, des droits des femmes
et des enfants, et des droits humains du peuple indigène.
Les
trois pays où se trouvent les sièges des six multinationales (Allemagne,
Etats-Unis, Suisse) négligent de contrôler les agissements de ces compagnies. Ces pays ont
interdit la production et l’utilisation de certaines substances chimiques
toxiques sur leurs territoires. Ils permettent cependant à ces compagnies d’utiliser ces mêmes produits
dans d’autres pays, ceux du Sud surtout.
Concernant
les pays qui importent les produits et la technologie de ces compagnies,
le Tribunal a déclaré qu’ils mettent en danger les ressources
naturelles et les populations. Ils ne protégent pas du harcèlement les
activistes qui manifestent pour les droits humains et sociaux. Ils
ne protégent pas non plus les scientifiques indépendants qui démontrent les
risques des substances chimiques. Ils ne poursuivent pas une production
agricole alternative moins nocive.
La
politique de certaines institutions comme l’OMC (Organisation mondiale du
commerce) ne répond pas au besoin urgent de règlements, en particulier
concernant les brevets.
Enfin,
le Tribunal a recommandé aux gouvernements de :
- Poursuivre
les multinationales agrochimiques en termes de responsabilité pénale
- Changer
le droit international pour tenir les compagnies responsables de leurs actions
et leurs produits
- S’engager à élaborer des
lois en faveur du principe de précaution
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