On a trouvé la deuxième partie de cet article très biaisée et incomplète. Tout le texte d’Anses n’est pas cité : « Les conclusions de l’évaluation des risques ne mettent pas en évidence d’effets sanitaires avérés. Certaines publications évoquent néanmoins une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale, sur le long terme, pour les utilisateurs intensifs de téléphones portables. Les conclusions de l’expertise sont donc en cohérence avec le classement des radiofréquences proposé par l’Organisation mondiale de la santé (CIRC) comme « cancérogène possible » pour les utilisateurs intensifs des téléphones mobiles. » Il est plus important de protéger les enfants des ondes. Anses recommande « de réduire l’exposition des enfants en incitant à un usage modéré du téléphone mobile. » En fait, nous voyons les effets néfastes des ondes sur les êtres humains et d’autres vivants, mais les autorités refusent de les reconnaître comme liés aux ondes. Et, pourquoi, s’il n’existe pas d’effets sanitaires avérés, l’Office fédérale de la santé publique cite une longue liste des recommandations pour limiter l’exposition aux ondes ? Enfin, plusieurs producteurs des gadgets contre les ondes avouent eux-mêmes que ces appareils ne sont pas efficaces pour réduire les souffrances des personnes électrohypersensibles.
Gadgets contre les ondes: attention aux arnaques!
par Bertrand Beauté, Tribune de Genève,
5-6 février 2014
Les produits censés protéger des méfaits des portables ou du Wi-Fi se multiplient. Sans aucun contrôle
Du slip renforcé au lit à baldaquin en passant par les étuis isolants, les gadgets censés protéger des ondes électromagnétiques se multiplient. Et ça cartonne. «Il y existe un véritable besoin. En plus, les gens sont inquiets, témoigne Jacques Surbeck, fondateur de l’entreprise SEIC. Donc oui, cela se vend bien.»
Un marché florissant, mais ces produits sont-ils efficaces? «Pas tous, reconnaît Jacques Surbeck. Sur Internet, il y a beaucoup de charlatans qui vendent des attrape-nigauds. Mes produits, en revanche, sont très efficaces, comme le prouvent de nombreuses études scientifiques.» Même son de cloche chez SilverShield, spécialiste des housses de protection: «L’efficacité de nos étuis a été prouvée par une étude réalisée en laboratoire», affirme Carole Aiach, cofondatrice de l’entreprise. Sans surprise, toutes les sociétés vantent l’efficacité de leurs gadgets. Un argumentaire d’autant plus facile que ces objets ne sont soumis à aucun contrôle ni à aucune réglementation. Qu’en est-il vraiment?
Les patchs à coller
Sur Internet, de nombreux patchs à coller sur les téléphones sont en ventes. «Franchement, je ne vois absolument pas comment, scientifiquement, ces trucs peuvent protéger des ondes», prévient d’emblée Pierre Zweiacker, physicien à l’EPFL. Dans son dernier rapport, l’agence française de sécurité sanitaire (Anses) a passé au crible ces dispositifs. Résultats? «Les patchs placés loin de l’antenne du téléphone n’ont aucun effet, rapporte JeanFrançois Doré, vice-président du groupe de travail de l’Anses. Ceux collés à proximité peuvent modifier un peu le signal, dans un sens ou dans l’autre.» Mais pas assez pour assurer une protection.
Dans son bureau de la rue du Léman, Jacques Surbeck défend pourtant farouchement son produit phare: l’ EMFBioshield/Tel, vendu 43 fr. 95 pièce. Il s’agit d’une pastille verte, commercialisée sur Internet et dans plusieurs pharmacies, que l’on place derrière son appareil. L’objet a reçu une médaille d’or lors du 39e Salon international des inventions de Genève. Pour démontrer ses effets bénéfiques, l’inventeur sort d’un tiroir une étude réalisée par l’Institut Curie, à Paris, qui « valide » l’efficacité de la puce. Problème : contacté par notre rédaction, l’Institut Curie, qui n’avait pas connaissance de cette recherche et « ne cautionne jamais des produits commerciaux », envisage des poursuites judiciaires contre la société. Après enquête, il s’agirait en fait d’une analyse de sang réalisée bénévolement par un employé de l’institut, indépendamment de son travail. Analyse qui aurait été ensuite « sortie de son contexte »… Les autres « preuves scientifiques » avancées par Jacques Surbeck se révèlent également sujettes à caution, avec leurs affiliations de chercheurs fantaisistes.
Les protections type étui
Autre objet, autre étude scientifique ». « Nos housses sont fabriquées avec un tissu spécial composé de fibre métallique qui bloque les ondes, explique Carole Aiach, chez SilverShield. Les tests réalisés en laboratoire montre que nos produits baissent le débit d’absorption spécifique (DAS), c’est-à-dire la dose d’ondes reçue, d0environ 79%. » L’étude citée est bien réelle et la chute du DAS confirmée par l’Anses, qui écrit : « Les dispositifs anti-ondes de type étui montrent une diminution très significative du niveau de DAS des téléphones mobiles, de 70 à 99%. » « Mais cela altère les performances de l’appareil, ce qui peut conduire à un effet pervers, note Jean-François Doré. Un téléphone dont les capacités de réception sont abaissées augmente automatiquement sa puissance. Dans des conditions d’utilistion réelles, le niveau d’exposition de l’utilisateur peut, paradoxalement, s’en trouver accru. »
Les sphères, bijoux et montres
Plus farfelus, divers objets placés dans le salon pourraient annihiler les effets négatifs des ondes, comme les sphères EMF-Bioshield wi-fi (vendues 250 fr. la petite et 463 fr. la grosse tout de même). « Là, on entre dans la catégorie des objets farfelus », estime Jean-François Doré.
Les peintures et films métalliques, en revanche, sont capables de bloquer les ondes provenant de l’extérieur. Mais attention, précise Pierre Zweiacker: « Les ondes électromagnétiques pénètrent partout. Comme dans une pièce plongée dans le noir, il suffit d’un seul trou pour voir la lumière. »
« Loin de l’amiante ou du tabac »
La question revient régulièrement sur la table : faut-il craindre les ondes électromagnétiques émises par nos téléphones, nos réseaux wi-fi ou encore nos écrans d’ordinateur ou de télé ? Dans son dernier rapport, l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) sur les radiofréquences est formelle : les ondes générées par les réseaux de téléphonie et par le wi-fi n’ont pas d’ « effet sanitaire avéré ». « Il n’existe absolument aucune preuve qu’elles représentent un danger, martèle Jane-François Doré, vice-président du groupe de travail de l’Anses. Aujourd’hui, près de 5 milliards de personnes utilisent un téléphone mobile. S’il existait un effet majeur, nous l’aurions vu. Nous pouvons donc nous montrer rassurants. S’il y a un risque, il s’avère très faible. Si faible que nous ne parvenons pas à le voir. » Physicien à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et auteur du livre Vivre dans les champs électromagnétiques, Pierre Zweiacker ne dit pas autre chose: « La connaissance sur le sujet n’est pas définitive, mais pour le moment il n’existe pas de risque connu. » Pourtant plusieurs études évoquent un risque de développer des cancers ou une infertilité. « Le problème, c’est que la plupart des études qui montrent des effets massifs sont entachées d’erreurs, soupire Jean-François Doré. Après on nous reproche de ne pas en tenir compte, d’être à la solde des industriels. Mais, honnêtement, il n’y aucune pression des opérateurs et les études sont financées par des fonds publics. Nous sommes loin de la situation de l’amiante ou du tabac. »
http://www.pressdisplay.com/pressdisplay/viewer.aspx
Se protéger entièrement des ondes électromagnétiques n'est par facile. Il faudrait recouvrir tout son corps. |
par Bertrand Beauté, Tribune de Genève,
5-6 février 2014
Les produits censés protéger des méfaits des portables ou du Wi-Fi se multiplient. Sans aucun contrôle
Du slip renforcé au lit à baldaquin en passant par les étuis isolants, les gadgets censés protéger des ondes électromagnétiques se multiplient. Et ça cartonne. «Il y existe un véritable besoin. En plus, les gens sont inquiets, témoigne Jacques Surbeck, fondateur de l’entreprise SEIC. Donc oui, cela se vend bien.»
Un marché florissant, mais ces produits sont-ils efficaces? «Pas tous, reconnaît Jacques Surbeck. Sur Internet, il y a beaucoup de charlatans qui vendent des attrape-nigauds. Mes produits, en revanche, sont très efficaces, comme le prouvent de nombreuses études scientifiques.» Même son de cloche chez SilverShield, spécialiste des housses de protection: «L’efficacité de nos étuis a été prouvée par une étude réalisée en laboratoire», affirme Carole Aiach, cofondatrice de l’entreprise. Sans surprise, toutes les sociétés vantent l’efficacité de leurs gadgets. Un argumentaire d’autant plus facile que ces objets ne sont soumis à aucun contrôle ni à aucune réglementation. Qu’en est-il vraiment?
Les patchs à coller
Sur Internet, de nombreux patchs à coller sur les téléphones sont en ventes. «Franchement, je ne vois absolument pas comment, scientifiquement, ces trucs peuvent protéger des ondes», prévient d’emblée Pierre Zweiacker, physicien à l’EPFL. Dans son dernier rapport, l’agence française de sécurité sanitaire (Anses) a passé au crible ces dispositifs. Résultats? «Les patchs placés loin de l’antenne du téléphone n’ont aucun effet, rapporte JeanFrançois Doré, vice-président du groupe de travail de l’Anses. Ceux collés à proximité peuvent modifier un peu le signal, dans un sens ou dans l’autre.» Mais pas assez pour assurer une protection.
Dans son bureau de la rue du Léman, Jacques Surbeck défend pourtant farouchement son produit phare: l’ EMFBioshield/Tel, vendu 43 fr. 95 pièce. Il s’agit d’une pastille verte, commercialisée sur Internet et dans plusieurs pharmacies, que l’on place derrière son appareil. L’objet a reçu une médaille d’or lors du 39e Salon international des inventions de Genève. Pour démontrer ses effets bénéfiques, l’inventeur sort d’un tiroir une étude réalisée par l’Institut Curie, à Paris, qui « valide » l’efficacité de la puce. Problème : contacté par notre rédaction, l’Institut Curie, qui n’avait pas connaissance de cette recherche et « ne cautionne jamais des produits commerciaux », envisage des poursuites judiciaires contre la société. Après enquête, il s’agirait en fait d’une analyse de sang réalisée bénévolement par un employé de l’institut, indépendamment de son travail. Analyse qui aurait été ensuite « sortie de son contexte »… Les autres « preuves scientifiques » avancées par Jacques Surbeck se révèlent également sujettes à caution, avec leurs affiliations de chercheurs fantaisistes.
Les protections type étui
Autre objet, autre étude scientifique ». « Nos housses sont fabriquées avec un tissu spécial composé de fibre métallique qui bloque les ondes, explique Carole Aiach, chez SilverShield. Les tests réalisés en laboratoire montre que nos produits baissent le débit d’absorption spécifique (DAS), c’est-à-dire la dose d’ondes reçue, d0environ 79%. » L’étude citée est bien réelle et la chute du DAS confirmée par l’Anses, qui écrit : « Les dispositifs anti-ondes de type étui montrent une diminution très significative du niveau de DAS des téléphones mobiles, de 70 à 99%. » « Mais cela altère les performances de l’appareil, ce qui peut conduire à un effet pervers, note Jean-François Doré. Un téléphone dont les capacités de réception sont abaissées augmente automatiquement sa puissance. Dans des conditions d’utilistion réelles, le niveau d’exposition de l’utilisateur peut, paradoxalement, s’en trouver accru. »
Les sphères, bijoux et montres
Plus farfelus, divers objets placés dans le salon pourraient annihiler les effets négatifs des ondes, comme les sphères EMF-Bioshield wi-fi (vendues 250 fr. la petite et 463 fr. la grosse tout de même). « Là, on entre dans la catégorie des objets farfelus », estime Jean-François Doré.
Les peintures et films métalliques, en revanche, sont capables de bloquer les ondes provenant de l’extérieur. Mais attention, précise Pierre Zweiacker: « Les ondes électromagnétiques pénètrent partout. Comme dans une pièce plongée dans le noir, il suffit d’un seul trou pour voir la lumière. »
« Loin de l’amiante ou du tabac »
La question revient régulièrement sur la table : faut-il craindre les ondes électromagnétiques émises par nos téléphones, nos réseaux wi-fi ou encore nos écrans d’ordinateur ou de télé ? Dans son dernier rapport, l’Agence française de sécurité sanitaire (Anses) sur les radiofréquences est formelle : les ondes générées par les réseaux de téléphonie et par le wi-fi n’ont pas d’ « effet sanitaire avéré ». « Il n’existe absolument aucune preuve qu’elles représentent un danger, martèle Jane-François Doré, vice-président du groupe de travail de l’Anses. Aujourd’hui, près de 5 milliards de personnes utilisent un téléphone mobile. S’il existait un effet majeur, nous l’aurions vu. Nous pouvons donc nous montrer rassurants. S’il y a un risque, il s’avère très faible. Si faible que nous ne parvenons pas à le voir. » Physicien à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et auteur du livre Vivre dans les champs électromagnétiques, Pierre Zweiacker ne dit pas autre chose: « La connaissance sur le sujet n’est pas définitive, mais pour le moment il n’existe pas de risque connu. » Pourtant plusieurs études évoquent un risque de développer des cancers ou une infertilité. « Le problème, c’est que la plupart des études qui montrent des effets massifs sont entachées d’erreurs, soupire Jean-François Doré. Après on nous reproche de ne pas en tenir compte, d’être à la solde des industriels. Mais, honnêtement, il n’y aucune pression des opérateurs et les études sont financées par des fonds publics. Nous sommes loin de la situation de l’amiante ou du tabac. »
http://www.pressdisplay.com/pressdisplay/viewer.aspx
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.