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14 janv. 2023

Protection pharmacologique - en application des lois de la physique - contre la pénétration par les yeux des champs électromagnétiques dans le cerveau

PROTECTION PHARMACOLOGIQUE - EN APPLICATION DES LOIS DE LA PHYSIQUE - CONTRE LA PENETRATION PAR LES YEUX DES CHAMPS ELECTROMAGNETIQUES DANS LE CERVEAU

Jacques Lintermans, Docteur en sciences et André Vander Vorst*, Professeur ém. UCLouvain
*Membre Fondateur de la European Microwave Association


Introduction

S’il est, à l’heure actuelle, un phénomène universellement répandu, c’est l’exposition de la population jeune et moins jeune aux champs électromagnétiques (CEM) émis par de nombreux appareils, en particulier les tablettes, ordinateurs et téléphones portables. La durée de cette exposition varie selon les conditions d’existence, l’occupation des loisirs, l’application aux études, ou les activités professionnelles de chaque individu, mais elle peut couramment atteindre plusieurs heures par jour.

Inoffensives pour certains, nocives pour d’autres, les ondes pénètrent dans le cerveau, les yeux étant leur porte d’entrée principale. Une tentative de protection, dictée par un principe de précaution, impliquera donc avant tout le système oculaire.

Protection pharmacologique des yeux contre la pénétration des CEM dans le cerveau

De nombreuses études ont montré que les fenêtres d’un local offrent un passage privilégié aux ondes EM, que les sources soient extérieures ou intérieures au local. La raison en est que les paramètres électromagnétiques caractérisant le vitrage font que celui-ci offre moins de résistance au passage des ondes EM.

On peut donc se demander si les yeux offrent également un passage privilégié aux ondes EM pour pénétrer dans le crâne humain et éventuellement y exercer des effets néfastes ou non, parce qu’ils offriraient moins de résistance au passage des ondes EM [1].

La porte d’entrée du système oculaire se situe au niveau de la cornée de l’œil


Peut-on protéger le cerveau de l’être humain à l’égard des CEM en agissant à ce niveau ?

S’agissant d’une action au niveau de la cornée, des produits largement utilisés sont ceux qui concernent la sécheresse de l’œil par déficit de sécrétion lacrymale.

Instillés sous forme de gouttes, les produits de ce type sont bien tolérés et faciles à utiliser.

Parmi les produits de cette classe existant sur le marché pharmaceutique, une substance active retient l’attention c’est le perfluorohexyloctane (PFHO).


Bien que son mécanisme d’action ne soit pas connu, il a été cliniquement prouvé que ce produit réduit l’instabilité du film lacrymal dû une dysfonction des glandes sécrétrices et freine l’évaporation des larmes dans le cas de maladies provoquant une sécheresse oculaire [2]. Il forme un film devant la cornée de l’œil sans être résorbé et est insoluble dans la phase aqueuse que composent les larmes.

Ce qui fait l’intérêt de cette molécule, c’est son appartenance à la classe chimique des alcanes semi-fluorés, produits qui ont une constante diélectrique élevée [3] ce qui leur vaut notamment une utilisation comme enduits isolant des câblages dans le domaine de l’électronique [4]. Le calcul des équations auxquelles obéissent les CEM dans des milieux conducteurs se fait par manipulation des équations de Maxwell [5]


On appelle d la « profondeur de peau » à savoir la distance à laquelle le champ électrique alternatif se réduit à environ un tiers de sa valeur à la surface d’incidence, avec: w = 2p f où f est la fréquence, s la conductivité du milieu, m la perméabilité du milieu. 

Ce paramètre met en évidence le fait que l’amplitude des champs décroît exponentiellement à l’intérieur du milieu. On voit que la profondeur de peau d est d’autant plus grande que la perméabilité ou la conductivité du milieu sont faibles ce qui est le cas d’un isolant comme le PFHO comparé à la couche lacrymale non protégée composée d’eau salée.

On en déduit que ce produit, agissant comme un isolant électrique devant la cornée, pourrait protéger le cerveau des effets des CEM en s’opposant à leur entrée dans les yeux.

Cette hypothèse est à comparer avec le rapport d’une simulation 5G dans la bande des 3,5 GHz dont le projet était de limiter la densité de puissance dans la région de l’œil par un blindage avec un matériau diélectrique. Utilisant un modèle simplifié du visage et des yeux ces conditions ont fait l’objet d’un traitement mathématique dont il a résulté qu’il était possible de réduire la densité de puissance des CEM par un facteur sept par rapport au cas non blindé [6]. Ces travaux encouragent l’utilisation de substances pharmacologiques s’opposant à la pénétration des CEM dans les yeux comme il est proposé dans le présent article.

Conclusion

Facile et sans danger l’usage de gouttes ophtalmiques peut donc prétendre à une protection au moins partielle des effets possibles des CEM sur le cerveau. Cette pratique peut concerner les grands utilisateurs d’appareil émetteurs d’ondes : étudiants, personnes travaillant dans les bureaux ou en télétravail, les membres de services hospitaliers, enfants intolérants à l’enseignement numérique dans leur école.

Sont évidemment les plus concernés les sujets électrohypersensibles (EHS).


Références

[1] Vander Vorst A., Rosen A., Kotsuka Y. RF/ Microwave Interaction with Biological Tissues. John Wiley & Sons: New York, NY, USA, 2006

[2] Delicado-Miralles M. et al. Deciphering the action of perfluorohexyloctane eye drops to reduce ocular discomfort and pain. Front Med (Lausanne) 2021; 26(8): 709712

[3] Gaines G.L. Jr. Surface activity of semi fluorinated alkanes: F(CF2)m(CH2)nH. Langmuir 1991; 7: 3054-3056

[4] Gaines L. Historical and current usage of per- and polyfluoroalkyl substances (PFAS): A literature review. American Journal of Industrial Medicine 25 May 2022

[5] Vander Vorst A. Electromagnétisme: champs et circuits. 1995 De Boeck Supérieur: 253-257

[6] Kawecki J. et al. Eye shielding against electromagnetic radiation: optimal design using a reduced model of the head. Electronics 2023; 12: 291

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