Par : Equipe Phonegate • 19 sep 2024
L’association Alerte Phonegate exige un examen approfondi et indépendant des résultats d’une étude récemment publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette étude, qui conclut à l’absence de risques de cancers du cerveau liés à l’usage des téléphones portables, soulève de nombreuses questions quant à sa méthodologie et son impartialité.
Sélection biaisée ? Seules 63 études sur 5379 retenues pour l’analyse de l’OMS
L’étude de l’OMS a recensé 5 379 publications scientifiques parues entre 1994 et 2022. Cependant, seules 63 d’entre elles ont fait l’objet d’un examen approfondi, soulevant des interrogations sur les critères de sélection. Parmi ces études figure Mobi-Kids, dont l’impartialité a été sérieusement mise en doute par une enquête d’Alerte Phonegate, révélant au niveau de sa conception de graves conflits d’intérêts avec l’industrie de la téléphonie mobile.
L’utilisation de l’approche GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation) pour évaluer la qualité des preuves suscite également des réserves.
GRADE : une méthode inadaptée pour évaluer les risques à long terme des radiofréquences
Bien que largement utilisée, la méthode GRADE présente des limites significatives dans l’évaluation des risques sanitaires à long terme. Elle privilégie les essais cliniques randomisés, difficilement réalisables pour les expositions environnementales prolongées.
Cette approche tend à sous-évaluer les études observationnelles, pourtant cruciales pour comprendre les effets à long terme des radiofréquences. De plus, GRADE minimise souvent l’importance des preuves mécanistiques et des études sur les animaux, essentielles dans ce domaine.
5G et exposition à long terme : les angles morts de l’étude de l’OMS
L’étude de l’OMS néglige deux aspects cruciaux : les effets à long terme des technologies récentes comme la 5G et la difficulté de mesurer précisément l’exposition individuelle aux ondes sur de longues périodes.
De plus, comme l’a démontré Alerte Phonegate, les études ne prennent pas en compte le non-respect systématique des niveaux d’exposition réglementaires par les fabricants de téléphones portables, une pratique mise en évidence par notre ONG et qui perdure depuis des années.
Ces lacunes soulèvent des questions quant à la pertinence des conclusions de l’étude face aux défis technologiques actuels et futurs, ainsi qu’à la réalité des expositions subies par les utilisateurs.
Liens troublants entre chercheurs et industrie : l’indépendance des études en question
Alerte Phonegate réclame une transparence totale concernant les sources de financement de cette étude et les potentiels liens entre les chercheurs et l’industrie. En effet, plusieurs scientifiques impliqués entretiennent des relations étroites avec l’ICNIRP, une organisation dite « indépendante » proche de l’OMS et vivement critiquée encore récemment dans le rapport des députés européens Klaus Buchner et Michele Rivasi pour ses connexions avec l’industrie des télécommunications.
Parmi les auteurs principaux de l’étude de l’OMS, trois sont membres de l’ICNIRP : Ken Karipidis (Australie, Radioprotection), Maria Blettner (Allemagne, Épidémiologie), et Martin Röösli (Suisse, Épidémiologie environnementale).
Le cas du Pr. Martin Röösli pose questions. De 2011 à 2018, il a été membre non rémunéré du conseil de la Fondation suisse pour la recherche sur l’électricité et la communication mobile, liée à l’ETH Zurich.
Ces connexions soulèvent des inquiétudes réelles quant aux conflits d’intérêts potentiels. Notre ONG insiste sur l’urgence de mener des études complémentaires par des organismes totalement indépendants, financées par des fonds publics.
Continuer à lire :
https://phonegatealert.org/alerte-phonegate-critique-oms-risques-portables/
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