Pré-rapport de l’ANSES sur l’électrohypersensibilité :
deux pas en arrière !
ehs-mcs.org, Lettre d'information no.4, décembre 2016
Après la publication du rapport sur les effets des champs électromagnétiques sur la santé des enfants, un
nouveau pré-rapport signé de l’ANSES intitulé "Hypersensibilité électromagnétique ou intolérance
environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques", a été ouvert à consultation
publique le 27 juillet 2016, soit en pleine période estivale, expliquant sans doute qu’il soit passé inaperçu.
Pourtant, au vu du manque d’objectivité et de rigueur scientifique dont est emprunt ce nouveau rapport, le
groupe de recherche de l’ECERI a décidé de réaliser une contre-expertise, qui a été adressée à l’ANSES, et
est consultable sur le site ehs-mcs.org, sous le titre : « Contre-expertise de l’ECERI concernant le pré-
rapport de l’ANSES sur l’électrohypersensibilité ».
Parmi les griefs les plus sérieux à l‘encontre du document de l’ANSES, il ressort :
1) tout d’abord le fait qu’aucun des membres du groupe de travail et du comité d’experts spécialisé, n’a
l’expérience de la prise en charge clinique des malades souffrant d’électrohypersensibilité, qu’un seul des 16
membres du groupe de travail a publié un article sur le sujet (en l’occurrence un article d’opinion, non
référencé dans Pubmed) et aucun des 17 membres du comité d’experts spécialisé, que par ailleurs très peu
ont des publications relatives aux champs électromagnétiques (respectivement 5 sur 16 et 5 sur 17).
2) deuxièmement, le fait que l’indépendance des membres du groupe de travail et du comité d’experts
spécialisé est sérieusement mise à mal, notamment :
- Deux membres du groupe de travail ont co-écrit des articles avec la présidente du comité d’experts, mettant
en cause la représentativité du groupe de travail et son indépendance vis-à-vis du comité d’experts spécialisé.
- Plusieurs membres du groupe de travail ou du comité d’experts ont co-écrit des articles avec des auteurs
pointés du doigt pour leur connivence avec l’industrie : notamment avec René de Sèze, bien connu en France
pour ses liens avec l’industrie des réseaux et de la téléphonie mobile mais aussi avec Joachim Schüz, dont
l’allégeance à l’industrie des télécommunications, et les conflits d’intérêt sont bien connus au plan international
et ont été largement dénoncés, que ce soit au sein de l’OMS ou de la Commission Européenne.
3) Sur le plan de l’utilisation des deniers publics, les résultats des recherches sur l’électrohypersensibilité
financées par l’Etat depuis 2009 et l’ANSES depuis 2011 n’ont toujours pas fait l’objet de publications
scientifiques ou très peu, malgré les sommes importantes allouées.
L’ANSES devra tôt ou tard apporter des éclaircissements sur ces points, qui entachent malheureusement ce
premier rapport public sur l’électrohypersensibilité d’un manque d’objectivité, de rigueur et d’indépendance
scientifiques, sans apporter par ailleurs d’éclairage nouveau sur la nature de ce syndrome.
Lettre d'information:
http://www.ehs-mcs.org/fichiers/1484921680_Newsletter_EHS-MCS_N-4.pdf
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